On a testé l’espace naturiste du bois de Vincennes !

Depuis 2016, une jolie parcelle arborée autorise, à Paris, le bronzage sans vêtements. On a testé, c’est sage et convivial, alors on vous raconte tout.

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Qui se souvient des cris de pudibonds qui craignaient l’afflux de débauchés ? Personne ou presque et c’est tant mieux, puisque ça fait maintenant 6 saisons qu’un arrêté municipal permet le naturisme dans cet immense bois de presque 1000 hectares. Une bonne raison d’essayer ! Pour offrir son corps aux… rayons du soleil et humer l’air un peu moins pollué de ce poumon vert, commençons par le début : comment y aller ? Il y a des cyclistes (nombreux) et des usagers du métropolitain (à partir de la station Château de Vincennes, comptez environ 15 minutes de marche). Les moins doués en orientation peuvent garder les yeux rivés à leur portable (l’endroit est répertorié sur googlemap) ou activer leur gaydar.

Car certains détails ne trompent pas : ce jour-là, dès la sortie du métro, on a vu du short très court, du regard intéressé et des garçons pressés qu’il suffisait de suivre. Arrivé sur place, entre l’Allée Royale et la route Dauphine, on se rassure très vite : c’est un peu caché, paisible, plein de creux, de petits bosquets et de renfoncements. Ceux qui ne sont pas habitués au naturisme ne sont pas « obligés » d’enlever leurs vêtements dans la zone centrale. D’ailleurs, et c’est une bonne nouvelle : personne n’est obligé de se désaper. Le jour de notre visite-test, on compte 80% des gens dénudés, tandis que certains portent un slip, un maillot de bain, un short, pas comme sur certaines plages où l’on demande aux « textiles » d’abandonner leurs vêtements.

Un lieu queer et gay

Majoritairement fréquentée par des hommes gays, venus parfois avec des copines, cet espace de 7300 m2 paraît « safe », y compris pour les femmes trans et c’est tant mieux. Ceux qui veulent préserver leur capital solaire peuvent trouver de l’ombre dans cette clairière. Certains habitués nous disent venir très souvent pour la journée complète. Ils apportent leurs bouteilles et partagent un verre de rosé ou leurs boules de pétanques. D’autres font une pause de 20 minutes à côté de leur vélo et repartent. Quelques danseurs viennent répéter une choré façon Priscilla Folle du désert. Quant aux garçons, ils sont de tous styles et de tous âges.

On croise du minet fuselé et du papy rigolard, du bear bien dans ses poils et de la crevette rougissante, du sportif un peu caillera et du bon vivant qui n’a jamais compté ses calories. S’il fallait comparer à un bar ou à une soirée branchée, disons qu’il est bien plus facile de papoter avec son voisin à Vincennes qu’ailleurs. On ne se sent pas trop scruté, évalué comme en entrant dans un sex-club. Le Bois de Vincennes reste par ailleurs un lieu de drague extérieur historique (plutôt la nuit) mais on mentirait en prétendant que la zone des culs nus est une backroom. Il y a bien quelques mecs qui se faufilent sur les côtés, mais les arbres ont été coupés bien courts et en journée, la zone reste donc calme à ce niveau.

Chacun sait qu’elle est régulièrement visitée par des policiers qui sortent leurs carnets d’amende. En papotant avec nos voisins, l’un deux nous raconte qu’il a emmené sa maman, nudiste depuis les années 60. Un autre nous explique venir prendre le frais quand il fait trop étouffant, car la température en forêt affiche facilement quelques degrés de moins. Un troisième voit le site comme un club de vacances : il n’a parlé à personne le premier jour, et au fur et à mesure de ses visites, il a salué ses voisins, avant d’échanger son numéro de téléphone avec quelques mignons pour les déguster à domicile.

Après y avoir goûté, l’envie est venue d’en savoir plus sur le naturisme. Le joli guide « Voir la France tout nu », écrit par Julien Claudé-Pénégry  et le duo de bloggers Naked Wanderings déniaise le sujet en douceur. Joliment illustré par Mélody Denturck, il aide à découvrir l’esprit du naturiste tout en livrant un guide d’adresses bien utiles en ce début d’été. Mais pour Vincennes, ne tardez pas : le naturisme n’y est autorisé que jusqu’au 16 octobre !

Tu en veux encore ?