“Même plus peur !” 5 conseils pour faire face à l’homophobie du quotidien

Nous avons vécu des décennies d’homophobie quelquefois violentes qui nous ont peut-être enfermés dans des réflexes pavloviens de self-défense qui se basaient avant tout sur la discrétion ou la fuite. Heureusement, les nouvelles générations changent la donne…

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Quand Vincent de Koh Lanta a résisté aux intimidations (voire aux menaces) de ses coéquipiers, lors d’un épisode devenu mythique, nous n’avons pas pu nous empêcher de saluer le courage de ce jeune gay et nous demander ce que nous aurions fait à sa place. Même si Vincent défend aujourd’hui ses camarades de jeu, le ton utilisé par ces derniers ne laissait pas beaucoup de place au doute. Vincent, lui, a tenu tête et est resté campé sur ses valeurs de respect de la parole donnée.

Aujourd’hui, c’est clair : l’homophobie est présente dans nos vies. Nous ne parlerons pas ici de ces actes violents dont certains sont malheureusement victimes, nous aborderons cette homophobie du quotidien qui nous mine et à laquelle nous ne sommes pas toujours prêts à répondre. On entend par homophobie du quotidien, les blagues douteuses, les remarques déplacées ou les insultes « qui ne sont pas des insultes » pour ceux qui les profèrent. Comment réagir devant une blague de mauvais goût ? Comment avoir de la répartie quand le choc de l’insulte est inattendu ? Comment argumenter contre les fake news nous concernant ?

L’humour, toujours l’humour…

C’est l’une des armes préférées des gays pour combattre l’homophobie. Répondre à une insulte homophobe ou à une blague pas drôle avec de l’humour déstabilise et replace l’agression là où elle doit être… Attention quand même à ce que votre coup d’éclat humoristique ne soit pas mal compris. Il pourrait y avoir une surenchère de votre interlocuteur. À un « Sale pédé ! », on peut répondre tout simplement : « Mais je me suis lavé ! » Ça montre à l’homophobe que se faire traiter de pédé ne pose pas de problème… Pour vous, en tout cas.

Les faits, rien que les faits…

Les gays sont souvent à la pointe des informations qui les concernent. Y compris pour les fake news. Si lors d’un dîner de famille, le tonton lourd qui squatte le bout de la table, vous lance sur la GPA, n’esquivez pas. Répondez-lui avec des chiffres, des statistiques… Ça existe. C’est souvent ce même tonton qui a sorti lors d’un réveillon, « Le mariage, c’est entre un homme et une femme » et à qui vous avez répondu fort de vos connaissances : « Le divorce, surtout ! » On ne l’a plus entendu sur le sujet…

De la pédagogie…

Certains homophobes le sont par ignorance. Dès qu’ils ont la moindre connaissance de tel ou tel sujet, ils deviennent beaucoup plus bienveillants. Quand on leur explique la différence entre PMA et GPA, toute une série d’amalgames semble disparaître. Ils ne vont pas devenir les plus grands alliés mais ils feront attention à ce qu’ils disent. Rappelez-vous quand plus jeune, vous avez parlé à votre grand-mère qui se moquait de son coiffeur (quel cliché !) qu’un de ses proches pourrait être gay lui-aussi et à quel point, ça l’avait perturbé, au point qu’elle devienne votre plus grand soutien lors de votre coming out…

Les alliés sont là pour ça…

Au bureau, un de vos collègues fait des blagues un peu douteuses sur l’homosexualité ? C’est souvent le même qui fait des remarques sexistes dans l’open space. Prenez la défense de vos collègues féminines. Elles sauront vous rendre la pareille. Les alliés, surtout les filles, sont nos meilleurs soutiens en cas d’agression. Ils sont capables d’audace et de fermeté avec les homophobes. Nous avons tous aussi eu une tante ou un cousin qui nous a aidés à faire passer un coming out un peu difficile pour nos proches.

Faire appel aux tenants de l’ordre…

C’est le conseil ultime. On espère tous ne pas en arriver là, mais, normalement, une agression homophobe quelle qu’elle soit, est répréhensible. Et ce, à tous les niveaux. Si, au lycée ou à la fac, vous vous faîtes moquer ou insulter, vous pouvez aller vous plaindre au conseiller d’éducation ou auprès d’un professeur qui saura quoi faire. Ça ne traine jamais très longtemps. Au bureau, les ressources humaines sont tenues de réagir en cas d’homophobie. Les syndicats aussi. Et si, vous sentez qu’il n’y a aucune réaction de leur part, tapez plus haut (avec une petite menace d’aller contacter l’Inspection du travail, ça aide). La loi est de votre côté !

En cas d’agression homophobe et quelques soit la gravité de l’agression, vous pouvez contacter SOS Homophobie au 01.48.06.42.41.

Tu en veux encore ?