Bisexualité : ces clichés qu’on n’en peut plus d’entendre

« La bisexualité, ça n’existe pas ! » C’est l’un des classiques qui peut enflammer un dîner entre gays. La bisexualité reste pour beaucoup d’entre nous, un mystère teinté de frustrations et d’excitations. Et si on arrêtait définitivement avec ces clichés ?

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« Les bisexuels ne savent pas ce qu’ils veulent… »

Parce qu’on place la bisexualité entre l’hétérosexualité et l’homosexualité, on pense facilement que les bis ne savent pas où ils se situent. Le bisexuel ne passe pas d’un partenaire masculin à un autre féminin. Il ne s’arrête pas au genre de son partenaire : il va là où il a envie. L’envie est le seul moteur de ses choix amoureux… Et en général, les bis savent très bien ce qu’ils veulent, ou pas !

« La bisexualité, c’est une phase »

Bien sûr que le bisexuel peut évoluer d’un côté ou de l’autre. Mais la bisexualité est une identité sexuelle à part entière. Et certains se rappellent ce que leurs proches disaient de leur homosexualité quand ils ont fait leur coming out : « Ça va te passer… » Les bis comme les gays savent très bien ce qu’ils sont. Le doute n’a rien à voir avec la sexualité ! Les questionnements, si. Qu’on se le dise une bonne fois pour toute…

« Dire qu’on est bi, c’est le passage obligé avant de faire son coming out gay »

Ce cliché est tenace, tant de nombreuses personnalités gays, ont d’abord été bisexuelles, puis gay. C’est un peu le syndrome « Tom Daley ». Si le champion est clairement aujourd’hui un gay heureux, il a d’abord annoncé qu’il était bisexuel. Douter de la sincérité d’un bisexuel quand il fait son coming out, c’est d’abord douter de la bisexualité. On n’en est plus là, non ?

« Les bisexuels ont une sexualité débridée ! »

Si dans sexualité débridée, on entend liberté, pourquoi pas ? Il y a autant de chance qu’un bi soit libre sexuellement qu’un hétéro ou un gay. En revanche, penser que parce que le bi a plus d’opportunités, ça lui confère automatiquement le statut de chaud-lapin, c’est être un peu à côté de la plaque. C’est un peu du même acabit que penser que tous les bis adorent les plans à 3. On parle toujours ici d’identité sexuelle ! Pas de fantasmes…

« Les bis sont des homos qui ne s’assument pas ! »

C’est le cliché que les gays (ou même, les femmes hétéros d’ailleurs) rabâchent à longueur de temps. Les bis sont souvent très fier de leur bisexualité. Dire que les bis seraient des homos qui ne s’assument pas, donne un peu le sentiment qu’on pense que la bisexualité n’existe tout simplement pas. Et qu’il faudrait que ces garçons choisissent l’un ou l’autre camp. Pas cool…

« Les bis ne sont pas fiables en amour »

Parce qu’il peuvent passer d’une fille à un garçon et vis-versa, on imagine à tort que les bis ne sont pas dignes de confiance. Et surtout, pour beaucoup, si un bi s’amourache d’un garçon, il n’est plus bi mais il devient gay. C’est non seulement un cliché mais surtout une erreur : un bi peut vivre une passionnante et longue histoire d’amour et continuer à ressentir du désir pour certaines filles !

« La bisexualité, c’est à la mode ! »

C’est le cliché cyclique par excellence. Tous les dix ans, on le ressort comme s’il fallait toujours trouver une justification à la réalité de la bisexualité. Comme si une identité sexuelle pouvait être tendance. On la voit apparaître notamment quand une série de personnalités (souvent des femmes d’ailleurs) font leur coming out de bisexuel.les. Ce n’est pas loin de ressembler à du Christine Boutin dans le texte : « Aujourd’hui, la mode, c’est les bis, on est envahis de bis… »

« La bisexualité est un choix »

C’est certainement le cliché le plus violent. Il l’est au même titre que « l’homosexualité est un choix ». Dans LGBT+, il y a un B qu’on doit apprendre à découvrir, à accepter, à aimer autant que le G ! On ne peut pas aujourd’hui aborder la communauté LGBT+ en excluant une de ses parties sous prétexte qu’elle ne serait pas assez… ou trop…

Tu en veux encore ?