Nicolas : « Pour éviter le Monkeypox, j’ai choisi l’abstinence… »

Nicolas a appris très vite qu’une nouvelle épidémie se propageait en France. Un choix plutôt radical s’est proposé à lui : être abstinent le temps qu’il puisse se faire vacciner. Il est aujourd’hui enfin libre de faire ce qu’il veut. Jock.life l’a rencontré.

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Quand as-tu entendu parler du Monkeypox pour la première fois ?

Quand il y a eu le premier cas en France. Je ne me souviens plus vraiment de la date. Je crois qu’il s’agissait de fin mai, quand on a entendu parler d’une nouvelle épidémie qui avait débuté à la Pride de Maspalomas aux Canaries et qu’un ou deux cas avaient été détectés en France.

Quelle a été ta réaction ?

Je crois que j’ai ressenti un peu la même chose que quand le Covid est arrivé. Ma réaction première a été de me dire qu’il allait falloir que je fasse attention, que je prenne mes précautions. Et encore, à ce moment-là, je n’avais pas vu à quoi ça ressemblait… Et puis, des photos de cas sont apparues sur les réseaux sociaux… Et là, j’ai eu vraiment peur. Et j’ai décidé de m’abstenir d’avoir toute relation physique avec quiconque… Je me considérais comme une personne à risque. Et je ne connaissais personnellement aucun cas. Dans le doute…

Pourquoi tu as choisi l’abstinence ?

Parce que très vite, on a appris qu’il existait un vaccin. Pour moi, c’était véritablement une porte de sortie à la maladie. J’aurais trouvé dommage d’attraper cette variole du singe alors qu’il y a ce vaccin qui nous protège fortement. Je voulais vraiment passer à côté de ça. Ce n’est pas tant l’isolement de trois semaines qui m’inquiétait. Je craignais plus les stigmates physiques. J’avais peur des marques visibles des cicatrices et surtout de la douleur, que je ne peux pas imaginer puisque je ne l’ai pas eue, mais les retours que j’ai lus sur les réseaux sociaux montrent que c’est très dur à supporter…

Ce n’était pas trop difficile cette abstinence ?

Au début, ça l’était un peu. Je n’ai eu, en trois mois, aucun contact intime… Pas de bisous, même. Et puis, avec le temps, je me suis habitué et aujourd’hui, alors que j’ai respecté les délais après la deuxième dose de vaccin, je n’ai même pas vraiment envie de faire des rencontres. Je pourrais, mais j’ai perdu un peu le goût à ça. Je sais que ça reviendra… (Rires)

As-tu entendu parler des recommandations de réduction des risques au sujet du Monkeypox diffusées par certaines associations ?

Oui. Mais j’ai lu tellement de choses qui se contredisaient que je n’y ai pas été particulièrement sensible. J’ai fini par ne plus savoir vraiment ce qu’il fallait ou ne fallait pas faire… Je me doute bien qu’il s’agit de gestes barrières basiques comme pour d’autres virus… En fait, j’ai évité de parler de mon abstinence parce que c’est un sujet plutôt délicat chez les gays. J’ai préféré m’abstenir parce que ça ne me semblait pas la fin du monde : trois ou quatre mois sur une vie, c’est pas grand-chose.

Quand as-tu été vacciné ?

J’ai reçu la première dose le 18 juillet, la deuxième, un mois après. Et là, je viens de finir la période de latence après la vaccination pour être protégé au maximum. Je suis sensé pouvoir reprendre ma vie normale. J’ai l’impression que je suis abstinent depuis une éternité. Chacun pense ce qu’il veut, mais de mon côté, je considère que chacun a son propre rôle pour contrer une épidémie. L’abstinence a été le mien. C’est ma façon de me sentir responsable.

Depuis le 13 juillet, la plateforme téléphonique d’information « Monkeypox Info Service » est accessible gratuitement 7j/7 au 0801 90 80 69 afin de répondre à toutes vos questions.

Plus d’informations sur :
Santé publique France
seronet.info
aides.org

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