Transmission, symptômes, vaccin : tout ce que vous devez savoir sur le monkeypox

C’est la mauvaise nouvelle de l’été : une maladie qui concernerait principalement les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH). Même si le monkeypox ressemble beaucoup à une IST, son spectre de transmission est plus vaste. On vous dit tout sur la variole du singe…

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La variole du singe, c’est quoi ?

Selon l’OMS, « L’orthopoxvirose simienne, ou “variole du singe”, est une zoonose virale rare (virus transmis à l’être humain par les animaux, apparenté à la variole) que l’on observe principalement dans les zones isolées du Centre et de l’Ouest de l’Afrique. On parle de variole du “singe” car le virus a été découvert en 1958 chez des singes de laboratoire à Copenhague… » Aujourd’hui, on l’appelle plus couramment « monkeypox » sa traduction en anglais. A ce jour, plus de 25000 cas (dont 1955 en France) ont été diagnostiqués… Les autorités ont d’ores et déjà comptabilisé 4 décès dont la variole du singe serait une cause associée à une autre comorbidité. Elle est très handicapante, douloureuse et peut dans certains cas laisser des cicatrices ou des séquelles graves. Elle touche aujourd’hui à 98% les HSH (dont l’âge médian est de 36 ans). Dès les premiers signes, il est important de consulter (votre médecin traitant ou le 15). La période d’incubation de la variole du singe est de 5 à 21 jours !

Quels sont les symptômes du monkeypox ?

La variole du singe est une maladie qu’on dit « à tropisme cutané », c’est-à-dire que même graves, les symptômes disparaissent tous seuls. En général, ils apparaissent en deux phases.

Tout d’abord, le patient a une fièvre supérieure à 38° C, on note l’apparition de nombreux ganglions, des douleurs musculaires et de la fatigue. Des maux de gorge et des douleurs lors de la déglutition sont possibles. Une éruption rouge précoce est possible au niveau de la bouche et sur la langue…

1 à 3 jours plus tard apparaît une éruption cutanée étendue. Localisée dans un premier temps sur le visage, elle s’étend en 24 heures à l’ensemble du corps, jusqu’aux paumes des mains et plantes des pieds.

L’éruption évolue ensuite pour devenir des pustules qui se transformeront en croutes (qui tomberont), qui laisseront la place à des cicatrices. La chute des croutes signe généralement la fin de la maladie. Parmi les cas diagnostiqués, nombreux sont ceux qui présentent des lésions anales et génitales.

Comment ça se transmet ?

Une personne porteuse de la variole du singe peut contaminer dès l’apparition des symptômes et ce, jusqu’à la cicatrisation des lésions de la peau. La maladie se transmet à l’occasion d’un contact prolongé en face à face par des gouttelettes respiratoires (les fameux postillons) ou par contact direct avec une personne infectée, à travers les fluides corporels (sang, salive et sperme), par des lésions cutanées ou des muqueuses internes comme la bouche. En gros, si la bouche, le sexe ou l’anus touche un bouton, une pustule ou une croute, il y a un fort risque de transmission ! On peut également contracter le monkeypox par contact avec des objets que le malade a contaminés, comme des vêtements ou du linge, voire des ustensiles de toilette (brosses à dents, rasoirs…), de la vaisselle ou des sextoys… Sachez enfin que malheureusement, le préservatif ne protège pas de la variole du singe…

Que faire si on est positif au monkeypox ?

Si des symptômes apparaissent, il n’y a pas grand-chose à faire : il faut s’isoler au minimum 3 semaines après l’apparition de ces symptômes. Pas de sortie ni de visite, sauf en cas de rendez-vous médical. Pendant ce temps, pensez à prévenir tous vos cas contacts. Il est conseillé de porter un masque chirurgical dès que vous êtes en contact avec quelqu’un. Attention, les animaux domestiques transmettent la maladie. Évitez les bains et privilégiez les douches (vous vous sécherez en vous tamponnant la peau sans frotter). Pensez aussi à avoir un sac poubelle spécifique pour les pansements, les bandages (et même les croutes qui tomberont…) Et bien sûr, pas de rapport sexuel pendant 21 jours. Et au-delà, l’usage du préservatif est conseillé durant 8 semaines, car il est possible que le virus soit (encore) présent dans le sperme.

Comment réduire les risques de l’attraper ?

Compte tenu du retard à l’allumage des autorités sanitaires en ce qui concerne la vaccination, il est judicieux de faire confiance aux associations (notamment de lutte contre le sida) pour réduire les risques de contracter la variole du singe. L’information a toujours été le fer de lance de la santé des gays et ce, depuis des décennies. Les associations conseillent à chacun de s’auto-checker. Si vous détectez l’un de ces symptômes : fièvre, ganglions, boutons, lésions au niveau de l’anus ou du sexe, douleurs, toux ou « angine », consultez !

Elles nous conseillent également de réduire le nombre de nos partenaires sexuels et de limiter nos contacts avec les fluides corporels (on se calme un peu sur les bisous baveux et surtout on utilise des gels lubrifiants adaptés -et non de la salive-). Enfin, on essaye de se faire vacciner… Quand on trouve un créneau bien sûr !

La vaccination, c’est sûr ?

Après deux années de discussions sur l’efficacité du vaccin contre le Covid, il allait de soi que certains allaient mettre en doute celui contre la variole. Pour information, on a assez de recul sur ce vaccin qui a été rendu obligatoire en France le 15 février 1902 ! Et le programme d’éradication de la maladie lancé en 1958 a permis d’abandonner le caractère obligatoire du vaccin antivariolique en 1979. La vaccination préventive sera donc le moyen principal de lutte contre la transmission de la variole du singe.

Quel schéma de vaccination ?

Après la première dose de vaccin (Imvanex ou Jynneos), un rappel est nécessaire au moins 28 jours après. La protection offerte par la vaccination n’est pas immédiate après la première injection. Elle progresse régulièrement dans le temps mais n’atteindra son plein effet que plusieurs semaines après la deuxième injection. La prévention reste utile pendant cette période. Une dose unique de vaccin est suffisante pour les personnes qui ont eu, enfant, une vaccination antivariolique, ceux qui ont une petite cicatrice gaufrée sur le bras…

Depuis le 13 juillet, la plateforme téléphonique d’information « Monkeypox Info Service » est accessible gratuitement 7j/7 au 0801 90 80 69 afin de répondre à toutes vos questions.

Plus d’informations sur :
Santé publique France
seronet.info
aides.org

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