On a rencontré Ahau.sse, le dessinateur qui réveille la libido

Il est écrivain et a publié un recueil de nouvelles érotiques aux éditions Textes Gais, ainsi que le tome 1 d’une enquête policière fantastique et gay chez Juno Publishing. Ses dessins, ultra-sexys, évocateurs et élégants nous ont tapé dans l’œil immédiatement. Avec une finesse de trait époustouflante, Ahau.sse (son pseudo sur Insta) capte les micro-détails de corps masculins ultra-désirables, dans des situations qui enflamment l’imaginaire. Il lève le voile sur un univers de création riche et tellement sexy.

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Comment définissez-vous votre travail : dessinateur, peintre, illustrateur ?

Je suis dessinateur, j’utilise uniquement des crayons de bois, des feutres et de l’encre, dans cet ordre, pas de peinture. Je fais des croquis et je finalise le dessin, mais je ne vais pas au bout des croquis préparatoires. J’en garde beaucoup, que je ne publie pas ou que je montre dans des stories. Je montre uniquement les versions finalisées, et il m’arrive d’en vendre quand on me le demande.

Vous souvenez-vous du jour où vous avez commencé à dessiner ?

Comme tous les enfants, je dessinais mais je ne me suis jamais arrêté, j’ai toujours aimé raconter des histoires : écrire un roman est un processus très long, dessiner va bien plus vite. J’ai commencé à dessiner des garçons quand j’avais une vingtaine d’années et peu à peu, j’ai osé aborder des choses plus crues, c’est venu avec le temps.

Quel dessinateur gay vous a le plus influencé ?

Ralf König dont j’apprécie le travail depuis des années : j’aime sa drôlerie, ses dessins, sa plume, sa façon de raconter des histoires avec des tranches de vie. Gengoroh Tagame également, c’est un japonais, auteur de mangas érotiques gays, sans oublier un dessinateur hétéro comme Manara qui, lui, ne dessine que des femmes.

Vos scènes évoquent l’univers des films X, avec salles de gym, muscles, chaussettes et sneakers. Votre inspiration vient de là ou de ce que vous observez dans la vie réelle ?

C’est presque toujours inspiré de ce que je vois en ligne. Je ne dessine pas mon mari, il se moque souvent en disant que je ne le dessine jamais. Je ne cherche pas non plus à draguer, ça n’est pas mon objectif. J’étais déjà avec mon compagnon quand j’ai publié des dessins. C’est lui qui m’a incité à les mettre en ligne car j’en faisais beaucoup et j’en profite pour le remercier.

Si l’on vous dit que vos dessins réveillent la libido, ça vous fait plaisir ?

Mais oui, bien sûr ! C’est ce que certains garçons me disent. C’est un travail orienté, sexuel, le but est de faire fantasmer, chacun peut s’identifier ou imaginer la situation. Quand quelqu’un me dit qu’il se verrait bien à la place d’un personnage, c’est que le dessin a atteint son objectif.

Que vous disent vos admirateurs, en message perso ?

Quand je discute avec d’autres dessinateurs, ils me disent recevoir des propositions directes, des photos mais ça n’est pas mon cas. Les messages que je reçois sont très softs, polis et respectueux, envoyés par des gens gentils. Je leur précise juste que je ne dessine pas les gens d’après leurs photos.

Quels sujets vous interdisez-vous de représenter ?

Ceux qui ne m’intéressent pas et ceux qui me feraient expulser d’Insta. Mon premier compte, où je me censurais peu et où j’avais atteint 9000 abonnés, a été banni. Les règles sont prudes, j’essaie de jongler entre le fait de montrer et de sous-entendre et puis j’ai ouvert un compte Patreon, en parallèle, pour publier sans censure.

Si vous pouviez exposer quelque part, au choix, ça serait dans un sex-club, une librairie LGBTQI ou un bar classique ?

Dans une librairie, sans hésiter, pour parler aussi de mes bouquins !

Pour ceux qui découvrent le dessin érotique, pouvez-vous nous dire quels comptes Insta vous inspirent particulièrement ?

Il y en a beaucoup mais je dirai celui de Fabrissou, un français et celui de jgiampietro, un new-yorkais.

Vous pouvez retrouver Ahau.sse sur Instagram

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