âPoseâ : les 5 moments les plus marquants de la saison 2
La diffusion de la deuxiĂšme saison de « Pose » vient de sâachever aux Etats-Unis et en France sur MyCanal. Câest lâheure du bilan !

La saison 2 commence en 1990, au moment oĂč Madonna sort son immense tube « Vogueâ, propulsant ainsi le voguing sur le devant de la scĂšne. Mais câest aussi lâĂ©poque oĂč le sida dĂ©cime la communautĂ© LGBT et les personnages de Pose ne vont pas ĂȘtre Ă©pargnĂ©s. On vous a sĂ©lectionnĂ© les plus beaux moments de cette saison, oĂč lâon rit, on pleure et on danse parfois les trois en mĂȘme temps.
1 â Lâaction dans une Ă©glise
Cette deuxiĂšme saison est marquĂ©e par lâĂ©pidĂ©mie de VIH/sida. Nous sommes en 1990, au plus fort des « annĂ©es noires ». Des gays et des femmes trans meurent du virus tous les jours. La communautĂ© voguing est en premiĂšre ligne. Act Up-New York a Ă©tĂ© créée trois ans plus tĂŽt en 1987. Pray Tell se rend Ă une rĂ©union de lâassociation et se rend compte que les voguers doivent aussi se mobiliser. Il lance un appel et emmĂšne Angel, Blanca et Damon faire un die-in dans une Ă©glise pour protester contre lâhomophobie de la hiĂ©rarchie chrĂ©tienne. Cette action fait Ă©cho Ă un zap dâAct Up-New York en 1989 Ă la cathĂ©drale Saint Patrick. Un hommage bienvenu.
2 â Les rĂ©fĂ©rences à « Paris is burning »
Les rĂ©fĂ©rences au mythique documentaire Paris is burning (disponible sur Netflix), qui montre la scĂšne voguing new yorkaise de la fin des annĂ©es 80, sont multiples. Il y a dâabord la mort de Venus Xtravaganza, une jeune femme interviewĂ©e dans le documentaire et qui est retrouvĂ©e morte assassinĂ©e dans un hĂŽtel miteux avant la fin du tournage. Dans Pose, câest Candy Ferocity qui subit le mĂȘme sort et donne lieu Ă lâun des Ă©pisodes phares de la saison. La mort dâun client dâElektra, puis la planque du corps dans un coffre de son dressing est un clin dâoeil Ă lâhistoire de Dorian Corey, lâune des protagonistes du documentaire. AprĂšs la mort de celle-ci en 1993 , ses ami.e.s ont retrouvĂ© chez elle un corps momifiĂ©, tuĂ© dâune balle dans la tĂȘte. Un mot manuscrit de Dorian Corey orientait vers la thĂšse dâun cambriolage qui aurait mal tournĂ©. Mais on ne saura jamais ce quâil en Ă©tait vraiment. Enfin, lâavant-dernier Ă©pisode, oĂč Elektra, Blanca, Angel et Lulu sâaccordent un petit week-end au bord de lâocĂ©an est un hommage Ă une scĂšne de Paris is Burning oĂč Brooke et Carmen Xtravaganza prennent un peu de bon temps, loin de la violence de la ville, « libres comme le vent qui souffle sur cette plage ». Un Ă©pisode trĂšs soap (Blanca tombe amoureuse dâun beau sauveteur qui lui fait du bouche Ă bouche) et qui fait du bien.
3 â Chaque apparition de Patti LuPone
Câest le rĂŽle invitĂ© le plus rĂ©jouissant de la saison. Cette lĂ©gende vivante de Broadway incarne Federica Norman, une riche propriĂ©taire immobiliĂšre qui loue un local Ă Blanca, avant de se rĂ©tracter. Chacune de ses apparitions Ă lâĂ©cran est une master class en diva attitude. Ryan Murphy, le crĂ©ateur de la sĂ©rie, est un grand amateur de comĂ©dies musicales. Câest Ă lui quâon doit aussi la sĂ©rie Glee. On le soupçonne donc de nâavoir pas rĂ©sister Ă lâidĂ©e de faire chanter Ă Patti lâune des chansons les plus cĂ©lĂšbres du compositeur Stephen Sondheim, « Iâm still here », dans lâĂ©pisode musical. Une scĂšne qui rappelle en outre furieusement le « Iâm still here » de Shirley MacLaine dans Postcards from the edge. Il faut bien se faire plaisir de temps en temps.
4- La mort de Candy
Candy Ferocity (impeccable Angelica Ross), jusquâici un personnage assez secondaire, est retrouvĂ©e morte dans lâhĂŽtel oĂč elle se prostituait occasionnellement. La scĂšne de lâenterrement joue sur Ă peu prĂšs toutes les ficelles pour vous tirer des larmes. Par un procĂ©dĂ© scĂ©naristique qui rappelle Six Feet Under, Candy apparaĂźt Ă chacun des personnages pour rĂ©gler ses comptes ou pour une rĂ©conciliation post-mortem (voire les deux en mĂȘme temps). LâĂ©pisode se conclue par ce qui est peut-ĂȘtre la plus belle scĂšne de la saison, un magnifique lipsync de Candy sur âNever knew love like this beforeâ, de Stephanie Mills. Un hommage bouleversant Ă toutes ces femmes trans quâon continue dâassassiner encore aujourdâhui partout dans le monde.
5 â La scĂšne dâamour entre Ricky et Pray Tell
Câest la premiĂšre fois quâon montrait deux hommes noirs gays et sĂ©ropositifs faire lâamour Ă la tĂ©lĂ© amĂ©ricaine, se sont rĂ©jouis les comĂ©diens de Pose aprĂšs la diffusion du huitiĂšme Ă©pisode. Au delĂ de cet aspect symbolique, la scĂšne rĂ©unit deux personnages que tout semble opposer â lâun la quarantaine bien avancĂ©e, revenu de tout, lâautre dĂ©but de vingtaine, dont la beautĂ© nâa dâĂ©gale que son envie de conquĂ©rir le monde. Le VIH va paradoxalement les rĂ©unir quand le second dĂ©couvre sa sĂ©ropositivitĂ©. Les histoires dâamour inattendues sont souvent les plus belles. Et comme le dit Indya Moore (Angel, dans la sĂ©rie), le cul de Dyllon Burnside, alias Ricky, est « iconique », ce qui ne gĂąche rien Ă la scĂšne.