Les garçons de Tommy Marcus, le DJ photographe
On ne prĂ©sente plus Tommy Marcus : ce DJ anime nos soirĂ©es depuis plus de 25 ans. Et parce quâil est hyperactif et quâil ne pouvait pas ne rien faire pendant le confinement, il sâest lancĂ© dans la photo. Il nous propose des portraits de garçons. Et câest beauâŠ
Parle-nous de toi…
Je suis DJ et producteur, principalement dans le milieu LGBT. J’ai organisé plein de soirées, travaillé sur la musique de la nouvelle revue de Kamel Ouali au Paradis Latin, je suis directeur musical de Vedettes de Paris et j’ai sorti un album « BRUT » qui a été super bien reçu.
On te connaît surtout pour nous avoir fait danser. Comment t’est venu ton goût pour la photographie ?
Pendant les confinements, j’ai eu peur que mon cerveau rétrécisse. (Rires) Je suis un hyperactif, et comme, on n’avait plus de salles de sport, de lieux pour travailler, de spectacles à voir ou de concerts à faire, il a fallu que je me trouve de nouvelles choses à apprendre, comme une nouvelle façon de me mettre en danger.
Je suivais quelques photographes sur Instagram et je trouvais ça fascinant. J’ai toujours aimé la photo mais pas vraiment la manière dont on fait des photos maintenant : en rafale, avec son portable.
Et puis j’ai découvert un livre incroyable : Pigalle de Yan Morvan, le mec est un photographe plutôt spécialisé dans les photos de champs de bataille mais ce livre sur Pigalle dans les années 90, est merveilleux. Chaque visage, chaque situation est photographié comme une scène de guerre. Tu ressens tout ce que tu vois. Et en même temps ce sont des choses que tu ne reverras plus jamais.
Mes parents avaient un vieux KONIKA : je me suis lancé. J’ai appris avec des tutos, des bouquins et les conseils du mec du magasin de photos qui débriefait avec moi les premiers essais. J’ai testé plein de trucs, des pellicules différentes, des objectifs différents et finalement j’ai acheté plusieurs boitiers. Au début, je voulais apprendre et être prêt pour faire des photos backstage de soirées, du cabaret, de spectacles, des trucs pris sur le vif et en fait, j’aime photographier plein de choses différentes.
Ton inspiration musicale est-elle semblable à celle de la photographie ?
Complètement, je suis quelqu’un qui essaye toujours : je tente, je teste, je rate pas mal mais j’apprends à chaque fois, j’essaye de progresser. J’ai un vrai besoin d’apprendre tout le temps. Et même, si je suis super introverti, j’aime les gens, leurs têtes, leurs attitudes, comment ils interagissent entre eux.
Quand je suis DJ, je suis vraiment là pour rendre les gens heureux et leur faire passer un bon moment. Pareil pour la photo. Je veux les mettre à l’aise et qu’ils se sentent bien ou mieux.
Où trouves-tu tes modèles ?
Ce sont principalement des amis… Je suis encore trop timide pour faire des castings. J’ai fait une story un jour, où j’ai dit que je cherchais un modèle et Nicolas, que je ne connaissais pas, m’a répondu et on a fait deux pellicules. J’adore ce qu’on a fait ensemble. Il m’a fait confiance et c’était vraiment cool comme expérience. C’est le seul que j’ai pris en photo sans le connaitre vraiment.
Et puis parmi les gens que j’ai photographiés, il y a mon chéri bien sûr, qui doit en avoir marre que je le prenne en photo et sur qui je fais plein de tests techniques souvent. Je pense être prêt maintenant à photographier des inconnus…
Tu sembles te spécialiser dans le portrait ? Pourquoi ?
Parce que j’ai acheté un objectif 135 et que ça fait des portraits de dingue. Il y a plein de photographes qui font des trucs hyper beaux, hypersexualisés, avec une mise en scène léchée, avec des mecs très bien gaulés mais ce n’est pas mon métier. Je ne sais pas le faire, donc j’ai décidé d’aller vers le regard du modèle, ce qu’il dégage. Au début, on rigolait, quand je prenais mes potes en photo, je leur disais : « Tiens, ça, c’est la photo LinkedIn, ça, c’est la photo JocK… »
Tu te considères comme un photographe amateur ? Comptes-tu développer cette passion ?
Je compte continuer à apprendre et à faire des essais. J’ai créé un deuxième compte Insta dédié à la photo pour le différencier de mon autre boulot dans la musique justement. Mais je sais qu’un jour tout deviendra global. Je mélangerai les deux. Je prends un plaisir de dingue à faire ça et j’aime la discipline liée à l’argentique donc je vais continuer à apprendre. Si mon travail touche des gens tant mieux !
As-tu des projets en cours ?
Mon deuxième album AIRTIME est sorti le 9 juillet en LP, CD, K7 et digital. Ça a été un travail de fou et je vais faire une tournée promo pour la sortie, je recommence les soirées et je fais la BO d’une série télé. Je suis pas mal occupé et avec mon métier, j’ai la chance de rencontrer plein de gens, maintenant j’ai toujours mes appareils photos avec moi en plus de mes morceaux, je ne veux plus rien rater.