Marc Martin : «  Il y a dans la nudité de Mathis Chevalier un acte de résistance à la norme. Une volonté de dire “faisons l’amour plutôt que la guerre” ».

Chaque fois que Marc Martin nous propose une exposition, Jock est présent. Parce qu’il est l’un des rares artistes à nous proposer une vision actuelle de la beauté masculine avec tous les codes de notre histoire. Sa nouvelle expo, qui débute le 24 avril à la Galerie Obsession (Paris 11e) en est, une fois encore, la preuve. On a aussi le plaisir de retrouver en fil rouge Mathis Chevalier, ancien combattant de MMA et révélation du court-métrage de Marc Martin, « Mon CRS ».

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Poète et boxeur

« Contrairement à la précédente, cette photo est très statique. J’aime l’apaisement qui s’en dégage. Mathis semble détendu et relâché. A l’aube des Jeux Olympiques, l’ex-champion de MMA affichant sa nudité comme un art de vivre, est un exemple à mes yeux. Le sport, chez lui, a longtemps été une lutte contre lui-même. Une lutte contre son âme d’artiste rêveur et poète. Aujourd’hui, son corps musculeux n’est pas incompatible avec la douceur et la rêverie. Il y a de la tendresse qui circule dans cette photo et elle fait du bien. Le contraste avec les gants de boxe à l’ancienne est saisissant.

Le titre Poète et boxeur fait un clin d’œil à Arthur Cravan, boxeur et poète en 1900, précurseur des Années folles. Son goût pour la boxe était d’abord de faire du spectacle, voire du spectaculaire. On a oublié Arthur Cravan aujourd’hui. Mais son caractère ressemble beaucoup à celui de Mathis. Son physique aussi. Je ne serais pas surpris que François Ozon ou Christophe Honoré déterrent ce personnage. Ce serait un rôle sur mesure pour Mathis Chevalier. Dans son jeu d’acteur, il alterne bien force et douceur. Le court-métrage Mon CRS, qui s’achève sur une scène de danse sur les toits avec Othmane, montre bien sa capacité à jongler avec les deux extrêmes. Et c’est ma scène préférée du film. »

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