Cinq choses Ă  savoir sur Leonard Bernstein, le “Maestro” de Bradley Cooper

Alors que Netflix propose « Maestro », le film de et avec Bradley Cooper consacrĂ© au lĂ©gendaire compositeur amĂ©ricain Leonard Bernstein (l’homme de « West Side Story”), Jock vous rĂ©vĂšle cinq aspects trĂšs gay de sa personnalité 

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Double vie

Leonard Bernstein a été marié durant plus d’un quart de siècle à Felicia Montealegre, jusqu’à la mort de celle-ci, en 1978. Cette union ne fut pas juste une couverture pratique pour cacher l’homosexualité du grand compositeur aux yeux du public, comme ce fut le cas pour tant d’autres personnalités. Entre les deux existait une forme d’amour profonde, et un grand respect. D’ailleurs, Felicia connaît dès le début de leur union les préférences de son mari. Dans une lettre de 1951, elle lui écrit ainsi : « Tu es homosexuel et cela ne changera sans doute jamais. Je suis prête à t’accepter tel que tu es […] car je t’aime passionnément ». Leur couple résista à tout. Ils auront trois enfants.

Un chef-d’œuvre quatre fois gay

Derrière cette œuvre révolutionnaire et mythique qu’est West Side Story, se cachent quatre hommes très différents, mais partageant deux caractéristiques qui auraient pu faire d’eux des exclus dans l’Amérique si peu tolérante des années 1950, celle du maccarthysme triomphant. Car cette transposition dans le New York des gangs du Roméo et Juliette de Shakespeare a été écrite, composée, chorégraphiée et mise en scène par quatre génies à la fois juifs… et gays. Alors que Leonard Bernstein écrit la musique, Arthur Laurents est l’auteur du livret, Stephen Sondheim signe les paroles, et Jerome Robbins met en scène, d’abord la version scénique de cette comédie musicale en 1957, puis (avec Robert Wise), son adaptation au cinéma en 1961.

Derrière les œuvres

Il faut parfois un peu creuser pour trouver des implications homos dans les œuvres de Bernstein. En effet, elles ont été pour la plupart composées à une période où parler d’homosexualité était loin d’être évident aux États-Unis. Pourtant, si on creuse un peu, on trouve. Ainsi cet air de Candide (1956), dans lequel Bernstein s’amuse à parodier le fameux Ah, je ris de me voir si belle en ce miroir, du Faust de Gounod, et qui devient Glitter and be gay (Scintille et soit gay/joyeux…). Ou dans West Side Story cette fille de la bande des Jets décrite comme un tomboy, autant dire une lesbienne butch… Dans le remake que Steven Spielberg a réalisé en 2021, le personnage est interprété par un acteur transgenre.

Grands amours secrets

Si Bernstein multiplia les aventures masculines tout au long de sa vie — de son professeur Dimitri Mitropoulos au compositeur Aaron Copland en passant par un jeune Israélien qui lui servit de guide lors d’une visite à Jérusalem —, il semble avoir entretenu essentiellement deux histoires d’amour. La première dans les années 1970 avec Tom Cothran, un clarinettiste et directeur d’une station de radio. C’est pour lui qu’il quitte son épouse en 1976 avant de la rejoindre à l’annonce de son cancer l’année suivante. Cothran ne lui survécut pas longtemps puisqu’il succomba au sida en 1981.

Bernstein partage ensuite les dix dernières années de sa vie avec un jeune japonais, Kunihiko Hashimoto, de 45 ans son cadet. Longtemps restée secrète, cette histoire d’amour n’a été révélée qu’en 2019, près de trente ans après la disparition du compositeur.

Un homme d’engagements

S’il n’a jamais été un militant de la cause homosexuelle, loin de là, Leonard Bernstein n’en a pas moins été un homme engagé dans tous les combats progressistes de son temps : contre la chasse aux sorcières maccarthyste, contre la guerre du Vietnam, pour les droits civiques des minorités…

Maestro, un film de Bradley Cooper. Avec Bradley Cooper, Carey Mulligan, Maya Hawke, Sarah Silverman, Gideon Glick, Matt Bomer…
À voir sur Netflix à partir du 20 décembre 2023

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