Viva Varda ! : La Cinémathèque Française rend hommage à Agnès Varda

L’exposition se déroule jusqu’au 28 janvier 2024.

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Cheffe de fil de La Nouvelle Vague, Agnès Varda s’est toujours positionnée en femme libre et affranchie. D’abord en couple avec un femme (Valentine Schlegel), elle choisit d’élever seule la fille qu’elle a eu avec le comédien Antoine Bourseiller avant de vivre une longue et belle histoire d’amour avec le cinéaste Jacques Demy.

Son cinéma lui-même, ne ressemble à aucun autre, mêlant fiction et ancrage dans le réel avec une acuité quasi documentaire et ce, dès Cléo de 5 à 7, son premier film et véritable chef-d’œuvre.

(c) Cinémathèque Française

Varda aime les marginaux qu’elle filme à son échelle et sans complaisance. Elle montre le couple adultère dans Le Bonheur, film solaire (mais néanmoins tragique) joué par Jean-Claude et Claire Drouot, mari et femme à la ville comme à l’écran. Elle suit les errances de Sandrine Bonnaire, la vagabonde, dans Sans toit ni loi, son plus grand succès public. C’est aussi l’une des premières à évoquer le sida dans le film Kung Fu Master où jouent Jane Birkin, Charlotte Gainsbourg… et le tout jeune Mathieu Demy.

Photographe et plasticienne, Agnès Varda a continuellement renouvelé les formes de son art et de son cinéma. Elle opte très vite pour le tournage en caméra DV, plus simple à embarquer et moins cher à produire. Et grâce à ça, elle connaît une deuxième jeunesse avec Les glaneurs et la glaneuse, doc qui ouvrira progressivement la voie à des auto-portraits en numérique sur la plage des souvenirs.

(c) Cinémathèque Française

70 ans de cinéma

Plus de quatre ans après sa mort, la Cinémathèque Française lui dédie une très belle exposition réalisée en collaboration avec sa fille Rosalie Varda. Répartie en salles thématiques (de la “famille de cœur” à Varda la féministe) , elle permet de traverser 70 ans de création via 250 objets exposés : photographies et installations réalisées par Varda elle-même, objets personnels, affiches, documents de travail, costumes… Sans oublier une vitrine qui réunit tous les grands prix qu’elle a reçus durant sa carrière.

L’ombre de Jacques Demy est délibérément délaissée (un seul panneau lui est consacré où trône l’affiche de Jacquot de Nantes). L’exposition préfère mettre en avant des aspects plus méconnus de la carrière de Varda comme ces photos pour Jean Vilar au Festival d’Avignon ou ce séjour en Californie qui donna naissance à l’un des rares documentaires sur le mouvement des Black Panthers.

(c) Cinémathèque Française

En marge de l’événement, la Cinémathèque Française propose une rétrospective des films d’Agnès Varda. Une belle occasion de (re)découvrir l’œuvre d’une artiste protéiforme amoureuse de l’humain et, par bien des côtés, en avance sur son temps.

Viva Varda !, jusqu’au 28 janvier 2024 à la Cinémathèque Française (Paris)
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