Ginger Bitch (Drag Race France) : « Pour les enfants, on est des grosses Barbies géantes ! »
Alors que la tournĂ©e des candidates de la saison 2 de Drag Race France bat son plein et connaĂźt un succĂšs mĂ©ritĂ©, nous avons voulu rencontrer lâune des Drags emblĂ©matiques de lâĂ©dition : Ginger Bitch. De la joie, de la bon humeur et du talent XXLâŠ
Comme l’an dernier pour Lova LaDiva, tu passes juste avant l’entracte lors du show Drag Race France Live. C’est la place des Drags XL, pour mettre l’ambiance ?
Ginger Bitch : Quand le producteur a vu tous les tableaux, il m’a dit que mon passage, en fait, ressemblait à une mini-finale parce que je faisais lever les gens et, qu’avec moi, ils dansent. Je mets une bonne ambiance. Du coup, on m’a fait clôturer la première partie. Quelle ironie ! Je crois qu’il n’y a vraiment que les grosses qui savent faire danser les gens… (Rires)
Quels sont les retours des spectateurs de la tournée justement ?
On a les mêmes retours que pendant la diffusion de la saison. Ils ont l’impression que tout a été upgradé par rapport à la saison 1. Ils voient que c’est du boulot. Après, c’est normal. Je pense que, d’année en année, le rendu sera meilleur. On reçoit des tonnes de de messages d’amour et c’est ouf, ce qui nous arrive là.
Tu as des messages de gros ?
Beaucoup de gens gros m’écrivent ou viennent me voir pour me dire que grâce à moi, ils osent mettre du maquillage, que grâce à moi, ils ont envie de se lancer dans le drag, que grâce à moi, ils ont décidé d’assumer qui ils sont. Le Drag n’est ni plus ni moins que le reflet de la société.
Ginger Bitch, d’où vient ton nom de drag ?
Il vient d’une soirée entre potes. On était déguisé en Spice Girls et je faisais Ginger Spice. Quand je me suis lancée, c’était pour un concours qui était organisé à Nice et la veille, on m’a prévenu qu’il me fallait un nom. Comme je suis fan de Geri Halliwell, j’ai gardé Ginger. Je voulais m’appeler Ginger Delight, comme “douceur”, mais mes potes m’ont dit : « Mais pas du tout, toi t’es une bitch ! ». Voilà d’où vient Ginger Bitch !
Est-ce que tu souffres toujours du syndrome de l’imposteur dont tu parlais au début ?
Plus du tout ! J’ai eu le déclic quand j’ai battu Piche au lypsinc. Parce qu’éliminer une candidate aussi redoutable et aussi charismatique, ça booste la confiance en soi. Je suis fière de mon parcours. Le job, je l’ai largement rempli et je mérite entièrement ma place dans le monde des Drags.
Tu as témoigné sur les violences conjugales chez les gays. Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui serait dans ta situation d’avant ?
Je lui dirais d’écouter autour de lui, ses amis, ses proches qui essaient de le sortir de ce truc. Que l’amour, ça ne fait jamais souffrir. Et que surtout, la vie sera tellement belle le jour où il sortira de cette emprise.
Tu es devenue un peu la porte-parole des gros grâce à ton discours ? Ce rôle te plait ?
C’est un rôle que j’assume parce que c’est ce que je suis. Je suis quelqu’un de corpulent, j’assume complètement mon corps. En plus, avant d’être Ginger, j’étais un ours, j’avais une barbe de dingue. J’ai balancé tout fort devant des millions de téléspectateurs que j’étais une drag XXL, que j’avais plus de 40 ans et que si ça ne plaisait pas à quelqu’un, qu’il aille ***…
Tu es prête pour le show à Nice, le 28 octobre ?
Je sais que ça va être de la folie parce qu’à Nice, on a une très belle scène Drag. Apparemment, j’ai entendu dire que c’était quasiment complet. C’est merveilleux ! Mais pour moi, il y a une autre date importante à Rouen (le 14 octobre), parce que je suis Normand aussi. Et pour le coup, il y aura toute ma famille. Je crois qu’ils viennent à 50 !
Il y avait de nombreux enfants dans la salle à Paris…
Les enfants adorent le Drag. En fait, on est des grosses Barbies géantes pour eux. Ils voient juste le côté spectacle, les paillettes, la folie… Ce sont des adultes qui mettent une connotation malsaine dans le Drag…
Tu as grandi dans une famille aidante qui a été famille d’accueil. Toi-même, as-tu envie d’avoir des enfants ?
Absolument pas ! J’ai quatre frères et sœurs. Ma mère a accueilli en tout quarante-huit enfants de la DDASS. Je pense que j’ai eu ma dose. Je les adore chez les autres. J’ai cinq neveux et nièces. J’en suis complètement gaga. D’ailleurs, le seul tatouage que j’ai sur moi, c’est cinq petites étoiles qui représentent les cinq vénérations.
Est-ce que tu sais déjà que tu vas faire après la tournée ?
Absolument pas. J’ai eu des propositions mais il va falloir que je sois stratégique. Tout le monde a tendance à vouloir m’emmener dans le spectacle d’humour. C’est quelque chose qui pourrait me plaire mais je n’ai pas envie de retomber encore dans le cliché de la petite grosse rigolote. Mon rêve ultime serait vraiment qu’un créateur de mode me fasse défiler. Je trouve que ce serait parfait par rapport au message que je veux faire passer… Grosse et belle, sur le podium !
