Chéries-Chéris 2022 : 5 films gays à découvrir
Chéries-Chéris, le festival du film LGBT de Paris, est de retour du 19 au 29 novembre 2022. Des rugbymen très hot, un crime homophobe monstrueux, les nouveaux films de Marco Berger et Eytan Fox… Jock vous a sélectionné cinq pépites à ne pas rater parmi la très riche programmation.
Générations
Un peu perdu de vue depuis une dizaine d’années, le cinéaste israélien Eytan Fox — l’auteur de films gays aussi importants que Yossi & Jagger, The Bubble et Tu marcheras sur l’eau — revient avec une comédie romantique pleine de charme. On assiste à la rencontre d’un journaliste américain quinquagénaire et du joli jeune homme qui lui sous-loue son appartement en plein cœur de Tel Aviv.
Avec subtilité, le film dessine l’évolution de leur relation, malgré la différence de générations et de vécus. L’un apporte réconfort, l’autre offre des encouragements le temps d’une parenthèse enchantée de quelques jours…
Chambre à louer – Sublet, film israélien de Eytan Fox, avec John Benjamin Hickey, Niv Nissim. Le 25 nov à 22.20 (MK2 Quai de Seine), le 27 nov à 9.00 et le 29 nov à 22.15 (MK2 Beaubourg)
Adolescents
Manuel et Felipe sont les meilleurs amis du monde. Les deux ados ne se quittent jamais, jouent du rock ensemble, vont à la plage ensemble… Et puis voilà qu’un beau jour, Manuel se rend compte qu’il n’y a peut-être pas que de l’amitié dans ce qu’il ressent. Mais comment le dire à Felipe, sans savoir comment le garçon prendra cette déclaration ? Sur ce thème modeste et intemporel, Mariano Biasin élabore un premier film tout en délicatesse et en frémissements, sans grands drames, sans cris, un coming of age movie plus qu’un film de coming out, avec une chanson d’amour comme enjeu.
Sublime, film argentin de Mariano Biasin, avec Martin Miller, Teo Inama Chiabrando. Le 19 nov à 20.00 et le 29 nov à 18.00 (MK2 Beaubourg)
Entre eux
Peu de réalisateurs filment aussi bien les corps de mecs que l’Argentin Marco Berger. Depuis Plan B en 2009, il ne cesse de scruter ainsi l’anatomie masculine et de scruter les désirs qui l’agitent. Chacun à sa manière, Absent, Hawaï, Le Colocataire sont ainsi autant d’hymnes sensuels qui savent aussi dépeindre la complexité des rapports amoureux.
C’est encore le cas ici, dans ce film qui ressemble à Taekwondo, puisqu’on y retrouve un groupe de jeunes gens réunis dans une grande villa avec piscine. Ils font la fête, discutent, se reluquent, se chamaillent, parlent des filles (ils sont à priori pour l’essentiel hétéros), se rapprochent, s’affrontent… Cela donne une chronique du temps qui passe, où tout semble futile, jusqu’à ce que l’orage n’éclate…
Les agitateurs (Los agitadores), film argentin de Marco Berger, avec Bruno Giganti, Agustin Machta. Le 19 nov à 11.00, le 24 nov à 9.45 (MK2 Beaubourg) et le 29 nov à 20.00 (MK2 Quai de Seine)
Rugbymen
Quiconque a un jour acheté le calendrier des Dieux du stade a de fortes chances de trouver son compte dans ce film où les rugbymen sont tous aussi sexys, musclés, poilus, puissants les uns que les autres. Ils se roulent dans la boue avec joie et prennent de longues douches collectives pour se laver. Ils s’empoignent de toutes les manières possibles dans les mêlées… et en dehors.
Car Dans la mêlée, au moins autant qu’un film sur une équipe de rugby gay (avec la camaraderie qui va avec), est un film sur l’attraction irrésistible qui saisit deux de ces beaux gars dès que le très très très hot Mark (Alexander Lincoln) rejoint la bande. Cinq minutes plus tard, Mark et Warren (le pas mal non plus Alexander King) sont collés l’un à l’autre dans les toilettes du club…
Évidemment, tout n’est pas si simple. La romance est vite contrariée. Les deux hommes ont des partenaires, et la jalousie va s’inviter dans leur histoire naissante… Le film est un peu long, mais ça laisse le temps de bien se rincer l’œil.
Dans la mêlée (In From the Side), film britannique de Matt Carter, avec Alexander Lincoln, Alexander King. Le 23 nov à 11.30 (MK2 Beaubourg), le 27 nov à 21.45 (MK2 Quai de Seine), le 29 nov à 12.50 (MK2 Beaubourg)
À mort !
Autant prévenir tout de suite : Animals n’est pas un film de tout repos. C’est même le contraire : un coup dans l’estomac dont on met longtemps à se remettre. Au centre, il y a Brahim, beau brun à peine trentenaire. Avec toute sa famille, il s’apprête à fêter l’anniversaire de sa mère, et attend son petit ami qu’il compte présenter comme “un collègue et ami”. On sent poindre le drame familial qui s’ébauche dans sa confrontation avec son frère, et que Brahim évite en partant. Le soulagement ne dure qu’un temps. Le jeune homme croise la route de quatre mecs en bagnole en train de harceler une fille. Brahim intervient…
Durant toute sa deuxième partie, Animals devient le récit glaçant d’une violence homophobe déchaînée, d’une mise à mort insoutenable qu’on regarde en état de sidération tant elle est folle, sans conscience, relayée par les vidéos postées par les agresseurs, les “animals” du titre. Inspiré par un fait divers qui a bouleversé la Belgique il y a quelques années, Animals est un film impressionnant.
