Free Britney : pourquoi le destin de Britney Spears touche-t-il autant les gays ?

En 2008, la justice amĂ©ricaine a mis Britney Spears sous tutelle de son pĂšre Jamie Spears. Le 23 juin dernier, la chanteuse s’est rendue au tribunal pour demander la levĂ©e de cette tutelle. Et l’AmĂ©rique est sous le choc en apprenant ce que la star vit quotidiennement !

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Quand, en 2008, la justice confie la tutelle de la vie de Britney Spears à son père, personne ne semble vraiment surpris. La petite fiancée de l’Amérique multiplie les frasques et les scandales. Elle devient la cible préférée des journaux people et autres émissions sensationnalistes qui explosent à cette époque. Le site TMZ fait de Britney son véritable fonds de commerce.

Treize années plus tard, Britney Spears retourne devant les tribunaux et dans un discours de 24 minutes, elle demande la levée de la tutelle. Elle révèle à quoi ressemble sa vie depuis la décision de 2008. Elle a réussi à faire valider sa demande de rendre public son discours. L’Amérique est estomaquée par la violence et les traumatismes subis par la chanteuse. Personne ne savait vraiment ce qu’elle endurait. Au point que Justin Timberlake, himself, twitte après avoir entendu la chanteuse au tribunal : « Après ce qu’on a vu aujourd’hui, nous devrions tous soutenir Britney en ce moment. »

Une violence inouïe et impensable

La star est richissime. Sa fortune est estimée à 60 millions de dollars pourtant, elle n’a droit qu’à 2000 dollars par semaine. Mais au-delà de la privation pure de la jouissance de ses biens, Britney a vécu treize années d’enfer. Dans son discours au tribunal, la chanteuse qui vit une histoire d’amour depuis 5 ans avec Sam Ashgari, un coach sportif d’origine iranienne, déclare : « Je veux pouvoir me marier et avoir un enfant. » Mais elle ne peut pas : sa tutelle lui impose de porter un stérilet pour éviter d’avoir un nouvel enfant.

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Tout aussi grave, quand, en 2019, épuisée, elle annule son Domination Tour (sic !), elle est droguée de force. Elle a dit au tribunal : « Trois jours après que j’ai dit non à Vegas, mon psy m’a fait asseoir dans une pièce et m’a dit […] que je n’étais pas coopérative pendant les répétitions, et que je ne prenais pas mes médicaments. Tout ça était faux. Dès le lendemain, il me mettait sous lithium, sans raison. Et le lithium était fort, très fort. » Britney doit demander des autorisations pour tout : aller chez le coiffeur, voir ses amis… Elle est devenue un jouet torturé par sa propre famille…

Comme une mauvaise conscience

Pour comprendre pourquoi le monde est autant abasourdi par le discours de Britney Spears au tribunal, il faut peut-être revenir sur l’histoire des relations de la chanteuse avec la presse. Depuis la sortie de Baby One More Time en 1998, la star est suivie, espionnée, harcelée par les médias. Lors d’un entretien, très jeune, elle avait déclaré vouloir rester vierge jusqu’au mariage. Dès lors, on lui posait la question de savoir si elle l’était toujours, à presque tous les interviews…

Quand Justin Timberlake a sorti Cry Me A River, chanson qui parlait de sa rupture avec Britney, la presse a pris fait et cause pour le chanteur. Britney Spears est devenue la « méchante » et elle devait payer. Comme ils l’avaient fait pour Marylin Monroe, avant ou Amy Winehouse ou Lindsay Lohan, après, les médias se sont déchainés. Du coup, lorsque Britney a fait son discours ce 23 juin au tribunal, on a assisté à une avalanche de mea culpa (plus ou moins marqués d’ailleurs…) de journalistes ou de magazines. Comme pour se libérer d’une mauvaise conscience trop culpabilisante…

(c) Ringo Chiu / Shutterstock

#FreeBritney

On se souvient tous encore de la vidéo postée en 2007 par Chris Crocker : « Leave Britney Alone ! » Cette vidéo a été vue plus de 35 millions de fois. À l’époque, beaucoup ont ri et se sont moqués du jeune homme. Quatorze ans après, c’est le hashtag #FreeBritney qui est en trending topic (sujet tendance) dès la diffusion du discours de Britney au tribunal. Comme si les choses s’inversaient… Et le fait que la star passe du statut de « folle méchante » à victime abusée, la rend encore plus iconique. Les gays aiment les histoires tristes et aiment se ranger du côté des victimes… Il suffisait de compter le nombre de pancartes #FreeBritney à la Marche des fiertés parisienne pour se rendre compte du phénomène. Britney Spears était une icône gay, c’est évident. Aujourd’hui, elle est devenue une intouchable… Bienvenue au Panthéon des icônes gays !

Tu en veux encore ?