Ciné : 5 baisers gays qui ont marqué le grand écran

Le temps est heureusement bien lointain où les baisers entre garçons étaient impossibles à montrer sur grand écran. Désormais, la multiplication des histoires d’amour gays (qu’elle finissent bien ou mal…) offre de multiples possibilités d’embrassades. Et si les comédies et comédies romantiques contemporaines forment un inépuisable vivier pour ces rapprochements de lèvres, les plus bouleversants de ces baisers virils sont nichés dans des films parfois moins roses et moins récents… Flashback sur 5 des plus inoubliables bouche-à-bouche masculins de l’écran.

Publié le

Le Secret de Brokeback Mountain (Ang Lee, 2005)

Au cœur de l’histoire d’amour impossible entre Jack et Enis, les deux cowboys incarnés par Jake Gyllenhaal et Heath Ledger, il y a cette séquence incroyable qui voit Jack venir rendre visite à l’homme qui l’aime , après des années de séparation. L’attraction entre eux est si forte, la tension sexuelle et sensuelle si intense qu’ils s’étreignent avec passion et prennent à peine le temps de se cacher pour tenter de rattraper le temps perdu dans un baiser éperdu… que surprend la femme d’Enis. Célébré dans le monde entier et couronné de prix, ce drame de l’homophobie dans l’Amérique des années 60 a bouleversé bien au-delà du public gay et marqué un tournant dans le regard des spectateurs sur l’homosexualité.

Moonlight (Barry Jenkins, 2017)

Deux adolescents noirs sont assis sur une plage, la nuit, sous le clair de lune. Ils sont amis, ils discutent et se livrent comme jamais, leurs mains s’effleurent dans le sable, et les voilà qui s’embrassent en se masturbant. Pour l’un des deux, c’est presque rien, ce baiser. Pour l’autre, c’est un bouleversement qui va avoir des répercussions pour le reste de sa vie. Premier film dont le sujet central est l’homosexualité à avoir reçu l’Oscar du meilleur filmMoonlight est une magnifique étude de la difficulté à s’accepter que connaissent d’innombrables gays. 

Un dimanche comme les autres (John Schlesinger, 1971)

C’est sans doute un des baisers entre hommes qui a le plus compté dans l’histoire des homosexuels à l’écran : celui, d’une tendresse infinie, qu’échangent Peter Finch, le respectable médecin de province de Un dimanche comme les autres, et son jeune amant incarné par Murray Head. Pourquoi a-t-il tant frappé, en ce début des années 1970  ? Pas seulement parce qu’il n’y en avait pas beaucoup d’autres, mais parce que ce baiser entre hommes est filmé exactement de la même manière que les baisers que Murray Head échange avec sa maîtresse, Glenda Jackson. Ode à la bisexualité et à la liberté du désir, ce très beau film réussit l’exploit de ne faire aucune hiérarchie entre les diverses formes d’amour qu’il représente : hétéro, homo, ou bi.

Matthias et Maxime (Xavier Dolan, 2019)

Lorsqu’ils perdent le pari qui les oblige à s’embrasser devant la caméra d’une amie pour son court métrage, les deux trentenaires Matthias et Maxime ne se doutent pas que leur vie et leur relation va en être changée de fond en comble. Car ce baiser ludique entre deux amis hétéros va révéler les désirs qui couvaient au plus profond d’eux-mêmes… S’il n’est pas le plus réussi des films du prodige Xavier Dolan, Matthias et Maxime touche au cœur en nous faisant revivre l’émoi et le frisson du premier baiser avec un garçon, celui après lequel on a su qu’on ne reviendrait jamais en arrière…

La loi du désir (Pedro Almodovar, 1987)

Les baisers entre Antonio Banderas et Eusebio Poncela dans La Loi du désir, un des premiers films d’Almodovar à avoir rencontré un succès international, sont certes fougueux et diablement sexys. Ils sont aussi inquiétants par moments, tant ils incarnent la jalousie possessive d’Antonio pour celui qui était son idole et qui est devenu son amant. Mélodrame chatoyant aux sentiments exacerbés, ce film embrase les désirs. Comme dit le proverbe, « Qui trop embrasse, mal étreint… »

Tu en veux encore ?