YANN’X, le dessinateur qui donne vie aux Princes Charmants !
On a tous trouvé un jour que le Prince Charmant de tel ou tel dessin animé était terriblement sexy. YANN’X le premier. Et c’est donc tout naturellement que ce talentueux dessinateur a pris crayons et pinceaux pour exaucer nos vœux… Cerise sur le gâteau, il a revisité l’un de ses dessins pour nous faire un clin d’œil !
Parle nous de toi…
Je suis un amoureux inconditionnel des mecs Disney. J’essaie de les mettre en valeur, toujours sous un angle fun et sexy ! Jouer avec le personnage et son caractère, ses codes, ses couleurs, pouvoir le modeler tout en lui restant fidèle, je trouve ça intéressant. Je comprends qu’on puisse trouver ça subversif de sortir des personnages de leur contexte enfantin et de les doter d’une vie propre et sexuée. J’aime l’idée qu’un héros ou un prince puisse s’encanailler. Une sorte de Girls, just wanna have fun au masculin. Mais ici, je pense que les filles peuvent se rincer l’œil autant que les garçons ! Il en faut pour tous les goûts, non ? Mais je ne fais pas que ça… je dessine d’autres personnages, des pin-up boys… En fait, si quelqu’un « croise » un de mes dessins, qu’il se dit : « Hey, je connais ce mec, il fait des trucs cools », et si d’aventure, ça le fait sourire, mon objectif est gagné !
D’où viennent tes inspirations ?
Ma première inspiration est d’avoir vu « Blanche-neige et les 7 nains » au cinéma avec mon père… J’avais 3 ans. Ce fut une énorme claque. J’ai ressenti un trouble énorme en voyant arriver le prince Charmant, si gracieux et masculin. J’étais amoureux ! J’ai grandi dans les 80’s et à l’époque, Tom Cruise, Rob Lowe , Morten (A-ha) étaient mes crushs. J’étais fasciné aussi par les Princes Disney, les héros de dessin animés Japonais (Actarus, Albator, Marc/Bataille des Planètes), je leur trouvais une sensualité folle et érotique dans leur mâle attitude. Des années après, j’ai découvert le travail de Joe Phillips, puis celui de David Kawena… Deux amours de mecs dont l’humilité et le talent n’ont de cesse de me régaler. Ils sont un peu mes « mentors ». J’ai eu un déclic. Je me suis lancé. Ce sont eux qui m’ont donné envie de « vous » régaler… à ma manière.
Est-ce que les modèles que tu dessines sont de vrais modèles ?
(Rires) J’aimerais bien les connaître ! Même si j’ai fait les Beaux-Arts et que j’ai connu ainsi pas mal de modèles de nu… Mais non, je me base souvent sur des expressions, une attitude volée sur des catalogues, des photos dont je m’inspire énormément.
Comment se passe ton processus de création ?
Rien ne remplace le plaisir d’utiliser un crayon, une gomme et du papier… Une fois le dessin fini, je le clean au noir. Je le scanne ensuite pour le coloriser via mon PC… C’est un peu un dérivé du travail de l’animation, l’ayant étudiée, j’alterne l’ancien et le nouveau.
Est-ce que tes dessins représentent un peu la partie régressive de ta personnalité ?
On a le droit de légiférer sur la vie amoureuse, sur le droit de voir des personnages célèbres hétéro-normés célébrant autre chose sans s’offusquer. Je propose juste un autre regard sur des personnages de cartoon. Libre à vous d’y adhérer ou pas, je ne force personne. Pour pas mal de gens, il est vrai que Disney est la bible en matière de dessins animés ou de souvenirs d’enfances chéris. Je me base donc sur cette « bible » (mais pas que…) pour y puiser des souvenirs marquants propres à moi-même.
Je veux montrer ou revisiter une scène clef romantique, d’amour, de rire ou de sexe en restant dans l’intimité et la réflexion plutôt que dans la crudité de la chose. Je me suis toujours imaginé que les personnages avaient une vie propre après le clap de fin. Que se passait-il après le mot « COUPEZ ! » dans telle scène ? J’aime à penser que ces personnages trop parfaits s’encanaillent une fois la lumière éteinte…
Qui sont tes héros préférés ?
Je suis fou amoureux de Jean Grey (Phoenix) des X-men. Les X-men et les Jeunes Titans sont ma came. J’ai grandi avec eux (Les fesses de Nightwing !). Mais dernièrement, Disney/Marvel en créant le MCU (Marvel Cinematic Universe) ont changé la donne. Certains super héros ont vu leur cote bondir avec des acteurs sexys comme Chris Evans, Michael B. Jordan ou Chris Hemsworth, par exemple. Et Henry Cavill en Superman… Comment dire ? Je ne m’en suis jamais remis (rires)
Est-ce que tu as déjà été en contact avec Disney ou Marvel ?
Indirectement… J’ai eu la chance de rencontrer Glen Keane (animateur vedette des 90’s chez Disney dont le dernier long métrage « Voyage vers la Lune » est sorti sur Netflix). Encore une fois, je loue l’humilité du mec. Patient, souriant, intéressé. Il est dans le partage constant. Et j’ai la chance de pouvoir rire souvent avec un des dessinateurs phare de chez Marvel et DC, le génial (et français) Olivier Coipel.
Quels sont tes goûts artistiques personnels ?
Soulages est l’un de mes artistes préférés de tout temps. Le trait abstrait est quelque chose qui me fascine. Le trait et l’art sont deux choses clairement liées. C’est ce qui va qualifier l’histoire de l’art.
Quel est ton plus beau souvenir artistique ?
Ma première exposition à Munich qui célébrait la France et dont j’étais le seul dessinateur invité ! Un grand honneur et… une soirée démentielle. Les Allemands savent s’amuser et… adorent les Français !
Tu as des projets ?
Oui… Et non. Je travaille sur une BD (que je ne cesse de reprendre). Mais… Je n’ai de cesse d’être harcelé par la censure hypocrite des réseaux sociaux de plus en plus virulente. Même si je mets un point d’honneur à toujours rester dans l’érotique et le subjectif, même si j’indique que mes travaux sont interdits aux moins de 18 ans (perdant ainsi mes jeunes « fans »), je vois donc, au fur et à mesure de plaintes, mes dessins supprimés de Facebook, d’Instagram, de Tumblr, de YouTube, de Deviant Art… C’est usant… et démoralisant. Je ne vis pas de mon art, ma récompense ce sont vos retours.
J’avais déjà essuyé les plâtres en 2012 à l’époque du « Mariage pour tous » pour lequel j’ai milité comme un fou. Je n’ai eu que des flots d’insultes homophobes, des menaces, des plaintes (Facebook me contactait toutes les 15 minutes pour me demander de retirer mes dessins !) J’ai tenu bon, je n’ai rien lâché mais je peux vous dire que, émotionnellement parlant, c’était hard. Donc, mes projets sont revus à la baisse, me focalisant surtout à savoir COMMENT échapper à cette pression tout en maintenant le lien avec vous sur les différents réseaux sociaux. Si vous avez une idée, je suis preneur !
