2021, la revanche des loutres !

Trop minces, pas assez musclĂ©s
 Trop de poils, pas assez de ventre
 Depuis des annĂ©es, on parle des loutres, certes, mais surtout pour dire que ces garçons assez minces, souvent trĂšs poilus, ne rentraient dans aucune catĂ©gorie
 Ça va changer !

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On connaît les loutres (Otters en anglais). Ce sont, souvent, des jeunes gays qui sont minces et poilus. Ils naviguent depuis des années entre le monde qui leur est résolument fermé des Twinks, plutôt imberbes eux, et celui des Bears où le bidon est souvent de mise. Tolérés mais jamais entièrement intégrés. La loutre reconnaît le sourire condescendent de l’ours accompli ou du Muscle Bear sûr de lui. Même les applications de rencontres ignoraient complètement la loutre il y peu. La révolte des loutres grondait… Ça, c’est du passé. Les loutres envahissent désormais les réseaux sociaux et s’exhibent. Des magazines comme le fameux Kinkmag espagnol leur offrent une visibilité plus grande, bien loin des clichés confidentiels de certains photographes underground en vue… 2021 semble être leur année. Pourquoi les loutres sont-elles en train de prendre leur revanche ?

Halte au diktat et vive le naturel !

Dans la même lignée que la mode du Bear il y a quelques années, celle des loutres est ressentie comme une réaction à l’obligation qu’auraient les gays de se muscler, d’avoir un corps parfait, de se statufier à tout prix. Comme les Bears, les loutres n’ont pas forcément la possibilité physique de s’épaissir, voire n’ont pas du tout envie de se cloner et de ressembler au « gay du catalogue ». Assumer sa toison, ou mieux l’exhiber, quand on pèse 62 kilos, devient carrément un geste militant. La plupart des loutres participent de cette mode de la « non-mode »… Ils promeuvent, sans le savoir souvent, une approche très naturelle (osons le mot « écolo » !) de leur corps. Le cheveu en bataille, le torse poilu, les cuisses surtout pas épilées… On aime, non ?

Des jeunes pré-bears

On ne va pas se mentir : rares sont les loutres qui le restent à vie. Le temps est plutôt assez violent avec la loutre. Nombreux sont ceux qui sont passés dans sa vie de gay, de Twink quand ils étaient très jeunes, puis à loutre quand leur pilosité s’est développée et enfin à Bear quand ils développent enfin cette fameuse « masse pondérale » indispensable pour être considéré comme un ours. Même si ces derniers sont plutôt ouverts pour accueillir de nouveaux membres dans leur groupe (ils sont les champions du sous-groupe !), nombreuses sont les loutres à attendre sur le pas de la « tanière » qu’on leur ouvre la porte… De la mare à loutres à la grotte à ours, il n’y a, en général, qu’un petit pas…

Encore une case ?

Les râleurs vont demander, c’est sûr : « A-t-on encore besoin de créer une nouvelle case où se mettre selon son apparence physique ? » La question est légitime, certes. Mais, nous les gays, on aime bien sectoriser selon les goûts, selon les différences physiques… Il suffit de voir toutes les rubriques des profils des applications de rencontres pour se rendre compte que c’est une évidence… Et ça ne date pas d’aujourd’hui : rappelez-vous dans les années 70, la mode de la couleur des bandanas qu’on portait sur le jean pour faire connaître ses préférences sexuelles. C’était déjà une façon de se mettre dans des cases… Après tout, ce n’est pas grave en soi ! Et la loutre mérite bien d’avoir sa propre case, depuis tout ce temps à attendre dans l’ombre des autres… déjà casés !

Tu en veux encore ?