Jimmy France, le photographe qui aime les histoires de garçons

On reconnaĂźt les photographies de Jimmy France dĂšs qu’on en voit une sur les rĂ©seaux sociaux
 Elles racontent des histoires terriblement sensuelles avec des garçons qui transpirent leur virilitĂ© presque irrĂ©elle
 Mais des garçons qui restent dĂ©finitivement humains


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Parle-nous de toi…

Vaste sujet, on va se contenter du photographe alors… Tout d’abord, il y a l’envie de raconter des histoires, des histoires avec des personnes. D’abord des histoires de la réalité, puis des histoires imaginaires. Je suis passé par le dessin, mais malgré de gros efforts, le talent n’y était pas.

La photographie a immédiatement été le recours. Ma passion, ce n’est pas tant la photographie que les personnes que je rencontre. La photographie est un moyen de montrer, de raconter l’histoire réelle ou imaginée de ces personnes. C’est un moment de rencontre : du coup, c’est à la fois une très grosse préparation et beaucoup d’improvisation. Tes modèles sont souvent déshabillés mais tu laisses toujours quelque chose sur eux de très masculin.

jimmy france

Quelle est ta vision de la masculinité, de la virilité ?

Je ne me pose pas vraiment la question en fait. Je pourrais parfaitement avoir des modèles dits efféminés. D’ailleurs je photographie aussi des femmes, malheureusement trop peu à mon goût. Je dirais que c’est le regard qui est important, ce n’est pas le physique qui importe mais la personne en elle-même et c’est ce que j’essaye de faire passer dans les photos.

Comment trouves-tu tes modèles ?

Beaucoup de hasard, une partie sur Instagram, Facebook… Parfois je reçois des demandes, parfois je les fais moi-même. La vraie vie est aussi un très bon moyen pour trouver des modèles, en particulier dans les salles de sport que je fréquente à titre perso. J’ai même eu, quelquefois, le cas où des personnes, m’ayant reconnu, sont venues me voir alors que je dansais en boîte. L’occasion a fait le larron. Beaucoup de bouche à oreilles aussi.

Tu aimes le poil, c’est évident. D’où vient cette obsession ?

J’aime le poil, mais ce n’est pas une obsession… C’est un chouïa exagéré. En fait, étant poilu, j’ai constaté que les poilus venaient plus facilement vers moi pour poser et, de fil en aiguille, cela construit une iconographie. Il y a aussi le fait que j’ai commencé il y a très longtemps la photo et que les mecs poilus n’étaient absolument pas visibles dans les magazines et sur les premiers sites web…

Comment se construisent les histoires que tu veux raconter dans tes séries ?

Il y a deux types d’histoires : il y a l’histoire de la série, et l’histoire du shooting, c’est un peu comme une série télé. Il y a l’histoire générale de la saison qui est celle de la série de photo, et chaque shooting est un épisode avec sa propre histoire. J’explique toujours au modèle qui il est et pourquoi il se retrouve dans la position ou dans la tenue qu’il porte. Parfois c’est proche du théâtre.

Je me souviens du shooting Hulk/Banner où il a fallu du temps pour avoir le “cri de souffrance” visible lors de la transformation. Pour le contenu de l’histoire, c’est beaucoup de fantastique, je suis fan de comics, de jeux de rôles, et de romans d’anticipation. Bien entendu, les films sont aussi des inspirations (Le Parrain reste un must).

Ce n’est pas le physique qui importe mais la personne en elle-même et c’est ce que j’essaye de faire passer dans les photos

Tes photos transpirent l’érotisme et la sensualité. Quelles sont tes inspirations dans le domaine ?

La première source évidente, ce sont les statues. J’ai très tôt aimé regarder les dieux grecs et romains dans les livres -et cela faisait le lien avec des histoires le plus souvent- et ensuite, dans les musées. La seconde source d’inspiration de mon travail, se sont les sportifs, et en particulier, les nageurs et les sportifs de combats.

Quel est ton image de l’homme idéal ? L’as-tu trouvé ?

Je peux utiliser un joker ? (rires) Réduire l’homme à une image me gêne énormément. Donc je n’en ai pas. Ce n’est même pas une question de goût car je photographie des personnes qui ne sont pas à mon goût, mais dont je trouve le charisme très fort et que j’ai envie de retranscrire en photo : je veux montrer toutes les beautés.

Quel est ton plus beau souvenir de photographie ?

Il y en a plein. Beaucoup de crises de fou rire d’abord. Ce n’est peut-être pas un souvenir de séance photo, mais plutôt de préparation. Un homme me contacte alors que j’étais en vacances pour me proposer de poser, je lui réponds que j’aurais adoré (il avait un beau regard et un sourire adorable sur les quelques photos de son profil), mais que je partais, c’était mon dernier jour. Il semblait déçu. Un an plus tard, je reviens au même endroit… et il me recontacte dès mon arrivée. Ce fut une super séance malgré des tonnes de problèmes techniques ce jour-là.

Tu as des projets ?

Toujours, des tonnes, le plus souvent en parallèle car tous les modèles ne sont pas en phase avec toutes les idées. En projet, j’ai une série, L’Homme et la musique (avec des musiciens nus qui posent avec leur instrument), quelques projets d’expo à venir de ma série, les SuperSexy, mais chut… ça sera en 2021 !

Vous pouvez suivre et retrouver le travail de Jimmy France sur Instagram ou sur son site

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