Les bromances au ciné : quand les amitiés viriles jouent l’ambiguïté

Certaines amitiés viriles sont si fortes que tous les doutes sont permis : ces garçons qui se serrent dans les bras, se lancent de longs regards langoureux, se réconfortent dès que l’occasion se présente… ne cacheraient-ils pas des sentiments plus tendres et difficilement avouables pour des mecs hétéros ? C’est ainsi que les Américains ont créé un de ces mots-valise dont ils ont le secret, les bromances, contraction de brother et de romance. Le cinéma a beaucoup joué sur ce concept, avant même l’invention du mot. Jock.life vous invite à rencontrer certaines de ces amitiés pour la vie parfois très sexy, parfois moins, en tout cas toujours intrigantes…

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Les plus vintage

Laurel et Hardy / DR

C’est sans doute du côté de la comédie qu’on trouve les plus transparents des couples masculins travestis en duos d’amis inséparables. Entre Laurel et Hardy dans les années 1930 tout comme entre Jerry Lewis et Dean Martin vingt ans plus tard, on sent bien que les femmes sont de trop, et que c’est entre hommes qu’on partage tout : le logement, les tâches du quotidien, et parfois même le lit… Les westerns sont aussi de parfaits camouflages, et bien avant Brokeback Mountain, on trouve des relations entre cowboys à peine dissimulées dans nombre de ces films, la plus séduisante étant celle qui unit les très beaux Paul Newman et Robert Redford dans Butch Cassidy et le Kid (1969).

Les plus superhéroïques

Batman & Robin / Warner Bros.

On peut être un superhéros et être un garçon sensible… Même si officiellement aucun des innombrables blockbusters issus des univers Marvel et DC Comics ne comporte de relations gays, il est difficile de ne pas avoir de doutes sur ce qui se dissimule derrière certaines bromances affichées. La complicité entre Batman et Robin est ainsi surlignée de manière follement homoérotique par les combinaisons très très moulantes revêtues par George Clooney et Chris O’Donnell dans Batman & Robin (1997). Le doute est également à peine permis sur ce qui unit Bucky (Sebastian Stan) et Steve (Chris Evans) dans Captain America : Civil War (2016).

Les derniers épisodes d’une autre saga mythique, Star Wars, jouent aussi du double sens bromance/homosexualité masquée, pour éviter de mettre en scène une vraie histoire d’amour gay entre ses héros, laissant les spectateurs fantasmer sur la véritable nature du lien entre Finn (John Boyega) et Poe (Oscar Isaac) dans Le Réveil de la Force (2015).

Les plus “frenemies”

Point Break / 20th Century Fox

Encore un mot-valise, rapprochement de friends et enemies, pour raconter des amitiés conflictuelles, des attirances des contraires, des fascinations masochistes sur l’air bien connu du “je t’aime moi non plus”… Tom Cruise et Val Kilmer dans Top gun (1986), Keanu Reeves et Patrick Swayze dans Point break (1991), Brad Pitt et Edward Norton dans Fight Club (1999) voire Matt Damon et Jude Law dans Le Talentueux Mr Ripley (1999), autant de bromances où on aime l’amour qui fait mâle…

Les plus fusionnelles

C’est bien parce qu’on ne peut pas imaginer Sherlock Holmes sans le docteur Watson que les cinéastes ont aimer broder sur la bromance très très très intime de ces deux-là, depuis La Vie privée de Sherlock Holmes (1970) jusqu’au Sherlock Holmes réunissant Robert Downey Jr. et Jude Law trente ans plus tard. Idem pour le capitaine Kirk et Mr Spock dans les Star Trek, tant télévisés que les multiples adaptations ciné.

Au rayon amitié fusionnelle, difficile de passer à côté de celle qui a lié à la ville comme à l’écran Matt Damon et Ben Affleck, au point que leur bromance éclate aux yeux de tous dans Will Hunting (1997). C’est beau, c’est doux, c’est tendre ces bromances passionnées où l’un ne peut pas s’en sortir sans l’autre, et où un échange de regards dit mille fois plus qu’une déclaration d’amour. à l’instar de ce passe entre Sam (Sean Astin) et Frodo (Elijoah Wood) tout au long de la trilogie du Seigneur des Anneaux (2001).

Les plus hétérobeaufs

Potes de bringue se retrouvant dans le même lit, copains de virées où l’alcool favorise la proximité physique, situations potaches où le burlesque passe par le contact de corps masculins… certaines comédies bien hétéro virent en un instant au gay friendly aussi inattendu que non assumé. Cela donne l’humour souvent bien gras de ces comédies de la lose que sont Very Bad Trip (2009), I Love You Man (2009) ou 21 Jump Street (2012).

Tu en veux encore ?