Qui est Olivier Croft, le Frenchy qui cartonne Ă Los Angeles ?
On lâa connu roi des nuits gays parisiennes, promoteur des soirĂ©es MatinĂ©e et DJ. Olivier Croft, bloquĂ© dans les bras musclĂ©s de son amoureux, le danseur Daniel Dory, vient de lancer une collection de masques et de casquettes. Alors, câest comment de faire de travailler en couple ? Juste aprĂšs avoir fĂȘtĂ© la victoire de Joe Biden, il nous a tout racontĂ©.
Un mari VIP
Il aurait pu le rencontrer Salle Wagram, où se déroulaient les soirées Matinée, mais c’est lors du Circuit Festival à Barcelone que le coup de foudre a eu lieu. « Daniel était de passage en tournée, comme danseur dans le show de Ricky Martin. Et depuis deux ans, on ne se quitte plus, j’ai déménagé à Los Angeles par amour pour lui. Il a 34 ans, moi 37. »
Daniel, magnifique danseur, est né en Haïti. Il a grandi à Montréal et vit à Los Angeles avec Olivier. « C’est son passage dans l’émission So You Think You Can Dance qui l’a propulsé. » Daniel a aussi dansé avec Cher, Lady Gaga, JLO, Rihanna… « Je suis si fier de lui » ajoute Olivier.
L’idée commune
Confinés, les amoureux n’ont pas fait qu’entretenir leur plastique. « Dès le mois d’avril nous avons compris que dans nos métiers, les choses allaient être compliquées pendant au moins 1 an. Nous avions déjà discuté du lancement de notre propre marque. » Dans un pays fracturé, où certains nient l’existence du virus, le duo décide de s’engager : « L’opportunité s’est présentée de manière évidente avec le développement de masques de protection. »
Un duo, un nom
L’addition de leurs deux noms, voilà comment ils ont composé le nom de leur marque, baptisée Dory & Croft. Alors, travailler en couple, est-ce vraiment si cool ? « Tout se passe très bien. Nous avons des compétences complémentaires et nous nous respectons. Nous n’avons aucun problème à laisser l’un ou l’autre prendre le dessus quand nous avons des désaccords. »
Fins connaisseurs du web et des réseaux sociaux, les deux fondateurs pensent avant tout à la qualité et au design du produit. « Nous avons voulu développer un produit de qualité qui puisse être largement adopté dans un contexte sportif. C’est un challenge intéressant dans la mesure où il s’agit d’un produit n’ayant jamais vraiment fait l’objet d’attentions. Tout était à faire, en termes de marketing mais aussi de création et de conception. »
Soutien des stars
Coup de bol, le masque (nettement plus sexy que ce qui est vendu sur le marché) a tout de suite plu à des danseurs (Jae Fusz, Ektor Silva), des chorégraphes (Brian Friedman, chorégraphe de Britney Spears, ou Gil Duldulao chorégraphe de Janet Jackson) mais aussi des célébrités comme Ricky Martin, qui l’a immédiatement adopté. Le chanteur né en 1971, a toujours l’air d’avoir 30 ans. Il a vendu 50 millions d’albums, joué dans la comédie musicale Evita à Broadway, deux ans après avoir fait son coming-out. C’est aussi un papa heureux et fier.
La marque Dory and croft supporte aussi les artistes en difficulté. « C’est très difficile pour eux, ici les artistes ont un statut d’indépendant et sont très peu aidés. Environ un tiers est rentré dans son état ou son pays d’origine. D’autres se recyclent dans le fast food, sur Only Fans ou dans les petits boulots… Le désarroi est aussi énorme chez le personnel technique, le management, les théâtres… Toute l’industrie de l’entertainment souffre, et dans tous les pays. »
Made in Hollywood
Contrairement aux nombreux masques faits en Asie, Olivier et Daniel ont choisi une production locale. « Los Angeles est truffée d’ateliers de confection en tout genre, ça fait partie de son histoire. Il y a un district entièrement dédié au vêtement, c’était évident pour nous de choisir une fabrication locale, pour favoriser l’économie et l’emploi, mais aussi pour réduire notre empreinte écologique. »
Amateurs de jolis tissus et de coupes soignées, ils ont porté leur choix sur un coton léger. « Une popeline, adapté aux environnements chauds, avec une poche en maille légère pour pouvoir insérer un filtre 5 couches en fibres non tissées. Bref, des matériaux semblables à ceux que l’on trouve dans les masques chirurgicaux, mais avec des filtres sont très répandus et pas chers, évitant tout risque de pénurie. » Le résultat est confortable, joli, facile d’entretien. Leur masque a de vraies qualités filtrantes et la peau le tolère très bien.
Citoyen démocrate
Daniel et Olivier ont aussi lancé une casquette avec le mot VOTE. Comme de nombreuses initiatives LGBTQI dans le pays, ce simple geste a rejoint d’autres idées influentes. En tant qu’immigrés, les amoureux n’ont pas pu voter. Participer à cette campagne, à leur façon, ce fût une évidence : « Nous nous adressons à une population plutôt jeune, très diverse et qui historiquement, n’est pas très engagée. C’était notre façon de sensibiliser à l’importance du vote, de participer à cette élection, certainement l’une des plus importantes de l’histoire moderne américaine. »
Ouf, ils sont heureux et soulagés. Comme toute la Californie, qui voit Kamala Harris accéder à la Maison Blanche. Fille de militants, le vice-présidente, considérée comme plutôt gay-friendly, a grandi et fait carrière dans cet état.