De “Matador” à “Douleur et Gloire” : Antonio Banderas en 6 films signés Pedro Almodovar

Alors que « Douleur et Gloire » est diffusé dès le mercredi 20 mai sur Canal +, retour sur la collaboration entre Pedro Almodovar et son égérie masculine Antonio Banderas.

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1 – Matador (1986)

Crédit : capture d’écran

L’histoire commence en 1986 quand Pedro offre à Antonio son premier rôle dans Matador. Sa beauté juvénile et son jeu d’acteur époustouflant feront d’Antonio l’un des acteurs fétiches du cinéaste madrilène… bien avant que Madonna ne lui jette le grappin dessus.

L’histoire : Ángel (Antonio Banderas) est un jeune homme impuissant et troublé qui vit entre sa mère tyrannique et les cours de tauromachie dispensés par le ténébreux Diego Montes (Nacho Martinez) qu’une blessure a contraint à la retraite. Maria Cardenal (Assumpta Serna), avocate en criminologie, aime tuer ses amants lors de leurs ébats amoureux. Maria, fascinée par l’art de Diego, tue ses partenaires sexuels comme lui ses taureaux. Malgré toute sa bonne volonté, Ángel ne pourra sauver Maria et Diego de leur destin.

2 – La loi du désir (1987)

Un an plus tard, Almodovar rempile de nouveau avec Banderas pour « La loi du désir », film au climat chaud et doté d’une sensualité homo-érotique remarquable. C’est sans doute l’un des films les plus aboutis et passionnants du début de carrière d’Almodovar. On y trouve déjà tous ses thèmes de prédilection : le personnage de l’artiste torturé, la confusion des genres, l’amant gay qui rend fou, l’euphorie des nuits madrilènes… Autant de motifs qui trouveront leur pleine expression dans La Mauvaise Education. Portant les jeans moulants comme personne, Antonio Banderas y est érotisé à mort et provoque en nous plus d’un coup de chaud.

L’histoire : Cinéaste et écrivain à la mode, Pablo Quintero (Eusebio Poncela) mène une vie sentimentale et sexuelle des plus agitées. Son caractère difficile indispose Juan (Miguel Molina), son amant en titre. Pablo se livre alors à une drague effrénée, au cours de laquelle il rencontre Antonio (Antonio Banderas), un adolescent illuminé qui se laisse séduire par l’artiste.

Femme au bord de la crise de nerf (1988)

Pedro est en pleine folie créatrice. Il ne s’arrête plus et enchaine les réalisations de film a succès avec Femmes au bord de la crise de nerf  qui marque son premier succès international. Quittant ses personnages d’ange noir à la sexualité trouble, Antonio Banderas change de registre et s’essaie à la comédie dans le rôle du gentil fils hétéro attiré par le gaspacho. Certainement pas le rôle le plus emblématique d’Antonio mais le film se regarde avec toujours autant de plaisir !

L’histoire : Actrice de doublage, Pepa (Carmen Maura) vient de se faire plaquer par son amant et partenaire, Iván (Fernando Guillén). Elle met le feu à son lit, pile des somnifères dans le gaspacho et… coup de sonnette : le propre fils d’Iván (Antonio Banderas) et sa fiancée, Marisa (Rossy de Palma), viennent visiter l’appartement. Coup de sonnette : Candela (María Barranco), une amie, débarque, affolée – son dernier béguin – un terroriste, doit faire sauter un avion, justement celui que va prendre Iván avec sa nouvelle maîtresse. Coup de sonnette : Lucía (Julieta Serrano), la femme d’Iván, surgit avec un revolver.

Attache-moi ! (1990)

Deux ans plus tard, un nouveau film, un nouveau casting,  Attache-moi ! Ce film délicieusement SM réunit pour la première fois Antonio Banderas et Victoria Abril à l’écran. Au programme : sexualité, amour, haine et violence. Un duo de choc très complice et hot pour le plus grand plaisir de nos yeux. On se souviendra à jamais de cette scène d’amour au milieu de multiples miroirs !

L’histoire : Marina est une actrice porno, cherchant à faire carrière dans le cinéma “traditionnel”. Une nuit, elle a couché avec un jeune marginal nommé Ricky, qu’elle ne connaissait pas. Depuis, Ricky a fait un séjour dans un hôpital psychiatrique, où il a nourri l’espoir de retrouver Marina et de vivre avec elle. À peine sorti de l’hôpital, il décide de séquestrer Marina dans son propre appartement, espérant la séduire.

La Piel que Habito (2011)

Crédit photo : Pathé

Adapté d’un roman noir français, le film marque les retrouvailles entre Pedro et son acteur fétiche après 22 ans d’infidélité ! En effet, Antonio Banderas est parti à Hollywood pour enchaîner les blockbusters, dont la série des Zorro et la comédie musicale Evita. De son côté, Pedro n’a pas chômé et a tourné neuf films parmi lesquels ses chefs-d’oeuvres Tout sur ma mère et Parle avec elle. Le réalisateur en a aussi profité pour faire éclore une autre icône, Penelope Cruz, qui n’a jamais été aussi belle que dans son cinéma. Dans La Piel que Habito, Almodovar fait d’Antonio Banderas un Frankenstein moderne dans une histoire transgenre(s) de chirurgie plastique, peu avare en rebondissements, en twists et en perversité. La sexualité n’est plus “caliente” comme dans La Loi du désir mais s’exprime ici de manière clinique. Le film, lui, est un exercice de style aussi jubilatoire que maîtrisé.

L’histoire : Robert Ledgard (Antonio Banderas), un chirurgien esthétique, met au point une peau synthétique, technique révolutionnaire qui conforte sa réputation. Mais il garde le secret sur les tests qu’il a menés sur une femme cobaye, Vera (Elena Anaya), qui vit enfermée dans son manoir de la région de Tolède. La relation entre le médecin et sa patiente est trouble et mal vue de la seule personne à détenir le secret : Marilia (Marisa Paredes), la fidèle servante du chirurgien.

Douleur et gloire (2019)

Crédit photo : El Deseo – Manolo Pavón

Après un bref cameo dans Les Amants Passagers en compagnie de Penelope Cruz, Antonio Banderas retrouve une nouvelle fois Almodovar dans Douleur et Gloire. Film d’amour sur le cinéma, le temps qui passe et sur le désir sous toutes ses formes, cette oeuvre cristallise l’amitié fusionnelle entre le réalisateur et l’acteur qui incarne un double fictif d’Almodovar. Banderas ira même jusqu’au imiter physiquement Pedro, couleur de cheveux à l’appui. Ce très beau rôle lui a d’ailleurs permis de recevoir le Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes 2019. Pedro, lui, attend toujours la Palme du meilleur film !

L’histoire : Salvador Mallo (Antonio Banderas) est un réalisateur qui a connu le succès mais qui ne réalise plus de films à cause de nombreuses douleurs physiques dont il souffre. Par hasard, il retrouve Alberto Crespo (Asier Etxeandia), un acteur avec qui il s’est fâché trente ans auparavant. Il se remémore son enfance avec sa mère (Penelope Cruz) à Paterna. 

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