Jean-Baptiste Huong (Baronne Deneuve): « Qu’ils soient musclés ou pas, j’ai besoin de photographier des mecs avec une certaine pilosité »

Jean-Baptiste Huong, connu aussi sous le pseudo de Baronne Deneuve, photographie depuis 10 ans les mecs de ses rêves. Des mecs barbus, poilus souvent dans des décors naturels, avec une lumière bleutée très cinématographique. Il en a fait un livre, « Secret Places », publié chez le célèbre éditeur allemand Bruno Gmünder et un court-métrage, « Because you’re mine ». Pour Jock, il revient sur son parcours, ses inspirations et ses projets.

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Voilà quelques années que tu photographies principalement le type de mec que l’on peut voir dans ton livre « Secret Places ». Comment te renouvelles-tu? 

Oui, ça fait déjà 10 ans que je fais ce type de photos de mecs assez dénudés. Après avoir fait un livre, j’ai pu prolonger le plaisir avec un court-métrage très personnel et j’ai de nouveau travaillé avec les mêmes modèles. Le renouvellement étant difficile à chaque shooting comme j’en fais pas mal, le challenge était d’essayer de trouver de nouveaux lieux mais aussi de nouveaux visages. Pour les lieux, je suis amené à voyager pas mal donc j’arrive à en trouver et pour les visages, je les trouve notamment sur Instagram. 

J’essaie depuis quelques temps de varier en trouvant d’autres types de mecs. En même temps, je souhaite qu’ils ne sortent pas trop de mes critères car je serais beaucoup moins motivé par exemple si mes modèles étaient imberbes. J’ai besoin de photographier des mecs avec une certaine pilosité qu’ils soient musclés ou pas. C’est primordial qu’ils aient, au minimum, une barbe ou un torse velu.

Tu photographies souvent tes modèles partiellement ou totalement dénudés et pourtant sur tes clichés ils ont toujours l’air naturels… Comment parviens-tu à les mettre en confiance? 

Mes modèles sont avant tout des amis, des gens que je connais bien. J’ai besoin de connaître leur vie. J’ai besoin de cette proximité et cela me permet d’être plus à l’aise avec eux comme ils le sont avec moi. C’est pour cela que je travaille très peu avec des nouveaux modèles. Il y a un temps d’adaptation et je ne veux surtout pas de gens qui cherchent juste des photos et basta. Je me sens instrumentalisé d’où pas mal de refus quand les gens viennent me poser la question. 

Mes images fonctionnent comme un tournage de film.

Une photo c’est trop intime. Si je prends un mec en photo, je le prendrai toute sa vie. Mes modèles savent que je les accompagne photographiquement sur une période (courte ou longue) de leur vie. Donc, c’est toujours un plaisir de retravailler avec certains, même des années après. Il est vrai que j’arrive à les mettre très vite à l’aise, peut-être parce que je les dirige un strict minimum pour qu’ils soient le plus naturel possible. Rien de pire que de poser et de se figer. Je travaille à l’opposé de ça. Mes images fonctionnent comme un tournage de film.

Quels sont tes plus beaux souvenirs de shooting?

Le plus beau souvenir, c’est bien sur Samuel que j’ai rencontré il y a 6 ou 7 ans, avec qui j’ai fait énormément de photos. Nous savons tous les deux que ce sera pour un long moment. On s’est lié photographiquement et amicalement. Il y aussi un garçon dont je suis tombé éperdument amoureux que j’ai photographié 4 ou 5 fois puis nous sommes devenus amants. Il a inspiré mon court-métrage Because you’re mine.

Quels sont les photographes qui t’inspirent aujourd’hui? 

Peu de photographes actuels m’inspirent car je viens du cinéma donc je suis plutôt “old school”. Mon inspiration est plus cinématographique et côté photos : Man Ray, Mapplethorpe, Bruce Weber, Herb Ritts ou encore Pierre & Gilles. 

Après un livre et un court-métrage, quelle est la prochaine étape?

La prochaine étape serait un film sur trois histoires en parallèle dans trois villes du monde. Je vais commencer à écrire bientôt et j’espère avoir le financement pour le tourner dans les prochaines années. Sinon, peut-être un livre ou une expo. Mais j’ai un planning déjà très chargé en tant que monteur pour la télévision, DJ pour les soirées gay parisiennes et photographe. Ça fait déjà pas mal !

Vous pouvez suivre et retrouver le travail de Jean-Baptiste Huong sur Instagram, ou sur son site: http://jeanbaptistehuong.com/

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