TĂ©moignages : âJâai horreur de dormir avec un mecâ
Câest un moment prĂ©cieux et pourtant, partager une nuit complĂšte avec un amoureux est un calvaire pour nos tĂ©moins. Bizarre ou logique ? On a leur donnĂ© la parole, leurs arguments nâont rien de stupides.

Tout a commencĂ©, pour Louis, par cinq ans de vie de couple traditionnel : « Une rencontre chez des amis en dĂ©but de vie professionnelle, un appart un peu petit, et un lit trop petit aussi. » Lâentente sexuelle est excellente, les cĂąlins nombreux, câest la nuit que ça tourne au cauchemar : « Outre les ronflements, des mouvements, des gestes, jâai trĂšs vite eu le sentiment de ne pas avoir dâespace. » Et ça ne fait quâempirer : « Jâadorais ces caresses, mais quand je dormais, ça me rĂ©veillait, jâai un sommeil fragile. Jâavais besoin du noir complet, lui adorait se rĂ©veiller avec la lumiĂšre du jour. »
Le couple ne sâest pas sĂ©parĂ© pour cette raison, mais depuis Louis a totalement repensĂ© son rapport aux garçons et Ă la sĂ©paration des espaces. Il a cherchĂ© un deux-piĂšces, il en loue un aujourdâhui et a dĂ©cidĂ© que si son canapĂ© pouvait abriter toutes les positions les plus crĂ©atives, le lit allait rester un endroit pour lui tout seul : « Avec mes draps, mes objets, mes livres, ma mini-chambre, câest ma piĂšce Ă moi. Je nây inviterai jamais un mec de passage pour 15 minutes, et la seule fois oĂč mon copain y a dormi, câest parce quâil y avait une grĂšve de RER. » Peu importe si on le juge, il sâen fout. « Il y a plein de façons dâĂȘtre attentif aux besoins de quelquâun, ça nâest pas un petit bisou sur le front avant de dormir qui fera la diffĂ©rence. »
Une question de choix
Alix a une toute autre vision du couple : il adore se blottir contre lâautre, aime les peaux, leurs textures irrĂ©guliĂšres, les parfums dâaprĂšs lâamour. Mais pas dans son appart : « Dans lâidĂ©al, je donnerai mes rendez-vous Ă lâhĂŽtel comme le font certains collĂšgues hĂ©tĂ©ros avec leurs maĂźtresses, mais nous avons des saunas, des sex-clubs et un max de gays qui reçoivent. » Il garde son espace privĂ© pour « ceux qui en valent la peine » et refusent que son futon « reçoive des ploucs, mĂȘme mignons. » Lorsquâil y invite quelquâun, câest une cĂ©rĂ©monie pensĂ©e, prĂ©vue : draps frais, gel lubrifiant et capotes de qualitĂ©, boissons chaudes et froides sur un plateau. Son idĂ©e câest de sortir de lâordinaire : « Les backrooms sont des lieux oĂč je consomme et oĂč je partouze, câest lĂ que je repĂšre celui qui aura le bon geste, lâĂ©coute, lâattention. Le plaisir sexuel est trop important pour le partager avec un Ă©goĂŻste qui nây prendra que 5 minutes. »
Il ne propose jamais aux garçons de dormir chez lui et refuse les invitations de ses amants. « Jâaime ĂȘtre Ă©veillĂ©, quand je suis avec eux, les regarder, les dĂ©vorer. Dormir, câest pas le propos. » Sa solution, face aux garçons vexĂ©s qui ne comprennent pas son choix ? « La sieste. On fait lâamour avant ou aprĂšs, je peux me blottir contre eux, mâendormir ou pas, je sais que ça ne dure pas longtemps. » Câest mĂȘme devenu une technique de drague : dans son profil, il propose des siestes coquines, ça surprend, mais câest attirant et pertinent : la discussion sâengage sur le sujet de la dĂ©tente complice, pas de la performance obligatoire.