Callum Leo Hughes, le photographe qui imprime ses modĂšles partout
Depuis Berlin oĂč il habite, Callum Leo Hughes surprend par son travail atypique. Il raconte notre histoire Ă travers tous les corps quâil se permet dâimprimer sur des objets de la vie de tous les jours. Porter son modĂšle prĂ©fĂ©rĂ© en t-shirt, câest excitant, non ?
Parle-nous un peu de toi…
Je vis actuellement à Berlin. J’explore le désir et la malléabilité des images. Je me concentre souvent sur des méthodes d’impression atypiques. J’ai déjà publié plusieurs de mes projets. Je fabrique également des serviettes sexys, des couvertures, des magnets et d’autres articles amusants pour la maison à partir de mes photos.
Quand on admire tes œuvres, on a l’impression que c’est un immense hommage à notre communauté et à son histoire. Te considères-tu comme un artiste queer ?
Dans le passé, être un artiste queer était un terme que j’avais évité, mais maintenant c’est quelque chose que j’embrasse avec amour. En fait, je travaille maintenant presque exclusivement avec des modèles queers. Je suis très honoré que vous ayez décrit mon travail comme un hommage à cette communauté. Mon travail photographique documente et célèbre les corps queers. Dans tout mon travail, il y a de forts récits et références queers.
Tes modèles sont tous très différents. La diversité des corps est-elle ta marque de fabrique ?
N’est-ce pas quelque chose que tout le monde devrait rechercher ? La diversité au sein de mes images est très importante pour moi. J’essaie toujours de présenter une variété de beaux corps dans toutes les styles possibles. La représentation compte vraiment. Certains des meilleurs commentaires que j’ai reçus proviennent de personnes qui parlent positivement de voir des corps comme le leur dans mon travail. Cela me fait toujours plaisir.
Où trouves-tu tes modèles ?
Mes modèles sont souvent de bons amis ou des personnes que j’admire de loin. J’aime aussi travailler avec des modèles qui bougent très bien. Je trouve tellement intéressant de travailler avec des gens qui ont un tel pouvoir sur leur corps. Pour moi, cela mène souvent à des résultats excitants. Je préfère travailler « en collaboration » plutôt que de construire et de mettre en scène moi-même chaque détail.
Tu imprimes certaines de tes photos sur des t-shirts, sur des serviettes. Le côté extraordinaire de l’œuvre d’art sur un objet de consommation courante, n’est-ce pas un peu une provocation ?
Homo Homeware, c’est tout ce dont vous avez besoin pour une maison homo ! Ces produits offrent des images souvent effrontées sur des articles ménagers pour égayer n’importe quel espace de vie. Le concept est d’avoir des images queers et évocatrices visibles dans la maison, en interaction quotidienne avec les images. Des tasses sexys pour un café du matin aux couvertures poilues pour vous border la nuit.
Vu de France, ton travail est terriblement berlinois. Cette ville où tu habites t’inspire-t-elle toujours ?
Je suppose que c’est ici que je m’intègre le mieux. J’ai toujours aimé Berlin depuis mon adolescence et j’ai toujours su que je voulais m’y installer. C’est définitivement un endroit inspirant. Mais je suis toujours à la recherche de nouvelles inspirations dans les endroits que je visite et auprès de nouvelles personnes.
Quel est ton artiste queer préféré ?
J’en ai tellement! C’est une question presque impossible. Mais j’ai toujours été fasciné par les premières œuvres et autoportraits d’Urs Lüthi. Je reviens toujours à ces œuvres comme un point de référence et un rappel de tout ce qu’il est possible de faire en documentant un seul corps. L’arrière-plan de mon téléphone est réglé sur l’un de ses autoportraits depuis des années. Je ne pense pas que je m’en lasse un jour.