Hen, le cabaret insolent d’une marionnette queer au ThĂ©Ăątre de l’Atelier
Plus que quelques jours pour découvrir ce spectacle inclassable qui nous invite à remettre en question nos propres conceptions du genre.
À l’origine, Hen est un pronom suédois entré dans le dictionnaire en 2015 et qui permet de désigner indifféremment tous les genres. Mais c’est aussi le prénom de cette étrange marionnette qui joue elle-aussi à la frontière des genres. Ni homme, ni femme, elle se définit comme une chimère et nous invite, le temps d’une soirée, dans son cabaret décadent pour des adieux… qui n’en sont pas vraiment.
La poitrine vissée sur des abdos en béton, Hen a le verbe cru et l’organe (vocal) subversif. Sur des textes concoctés par une pléiade d’auteurs comme Pierre Notte, Iel chante l’abolition des normes, dynamite les clichés autour du féminin et du masculin, œuvre pour le plaisir et milite pour la tolérance, quand l’écho du “c’est contre nature”, dix ans après le Mariage pour tous, se fait toujours entendre.
Willkommen, bienvenue, welcome
Entre deux chansons, Hen taquine ses musiciens ou nous interpelle pour remettre en question nos propres préjugés. Car Hen a beau être fait.e de mousse et de latex, ce personnage polymorphe nous semble très vite plus vrai que nature. Il faut dire que la mise en scène, particulièrement ingénieuse, nous fait vite oublier ses deux manipulateurs perdus dans l’ombre, Lucile Beaune et le formidable Johanny Bert, son créateur et sa voix.
Créé au off d’Avignon en 2019, Hen s’est déjà joué avec succès à Paris et dans toute la France. Il est de retour jusqu’au samedi 27 mai au Théâtre de l’Atelier avant de repartir en tournée. Et nous ne saurions que trop vous conseiller de venir vous encanailler dans ce cabaret queer aussi décadent, que poétique et créatif.
