Heberson, le prof de yoga de la Star Ac, nous dit tout
Tous ceux qui ont eu la chance de frĂ©quenter ses cours vous le diront : câest un pĂ©dagogue hors-pair, patient et trĂšs Ă lâĂ©coute. Franco-brĂ©silien, amoureux de notre culture, du yoga et de son Ă©poux, Heberson Oliveira (byheberson) a apportĂ© son expertise et sa douceur aux jeunes candidats de la Star Academy. Et il rĂ©pond sans dĂ©tour aux questions de Jock.
Heberson, les amateurs connaissent ton travail, mais le grand public ne connaît pas forcément le yoga. Que dirais-tu de celui que tu proposes ?
Depuis que j’ai commencé à pratiquer, je souhaite démocratiser sans simplifier, sans enlever de choses, en gardant la philosophie qui est précieuse et présente. Je souhaite rendre le yoga accessible pour tout le monde, y compris pour ceux qui pratiquent déjà et surtout je crois qu’on peut l’appliquer dans notre quotidien.
Tu as ta chaîne youtube, Yoga by Heberson et tu interviens régulièrement à la télévision. La Star Academy est une émission culte, avais-tu suivi les premières saisons de l’émission, dans les années 2000 ?
Je suis arrivé en Europe à l’époque, au Portugal d’abord, donc je ne les ai pas vues en direct. Mais je suis allé chercher pour en savoir plus et j’ai vite saisi l’ampleur du projet, et le nombre d’artistes révélés, c’est impressionnant.
Qu’as-tu ressenti quand tu as été invité à y donner un cours ?
J’étais très heureux parce que je pouvais utiliser un moyen de communication de masse pour parler du yoga. Rendre accessible la pratique dans un programme de qualité, j’ai trouvé ça génial.
Les élèves de la Star Ac ont-ils été ouverts face à la philosophie derrière la discipline ?
Oui, ils sont très jeunes, très ouverts, très curieux. Certains d’entre eux pratiquaient déjà la méditation et les autres découvraient. Il y a aussi une séquence où Chris m’a appris à respirer par les oreilles ! J’étais heureux que ma méthode puisse les inviter à aller plus loin. Ils sont gentils, polis et tout le monde dans l’équipe a pratiqué lors du cours.
Ta façon de donner des cours est très douce, pas dans la force physique façon cross-fit. Dirais-tu que c’est la clé de ton succès ?
Oui, c’est ce qui rend le yoga accessible : le mot yoga veut dire union et intégration. C’est une pratique où l’on se tourne vers soi, ce qui ne veut pas dire que l’on s’isole. Pratiquer, c’est comprendre l’autre, et si on peut le faire avec le sourire et la bonne humeur, tant mieux, car apprendre à être gentil avec soi, c’est apprendre à l’être avec les autres.
Il y a plusieurs années, tu as mentionné ton mariage avec ton compagnon. Est-ce qu’il prend des cours de yoga avec toi ou alors tu sépares vie de couple et travail ?
Il a commencé avec moi. Ça a pris du temps, il ne l’a fait qu’au bout de 3 ou 4 ans. Mais comme je n’ai pas beaucoup de temps, je lui prépare des cours en vidéo et de temps en temps, je l’aide. C’est une pratique qui est présente dans sa vie. Il n’avait pas le profil pour faire du yoga comme on dit. D’ailleurs, ceux qui, au début, disent « ça n’est pas pour moi », deviennent souvent des adeptes.
Tu proposes des DVD de ta méthode, tu es formateur de profs. Est-il encore nécessaire de dire ce que le yoga apporte aux hommes ?
J’ai fait pas mal de cours destiné aux hommes sur ma chaîne youtube et il faut savoir qu’historiquement, au tout début, le yoga était réservé aux hommes. L’homme qui pousse la porte d’un studio va travailler son corps et travailler sur certaines choses de sa masculinité, dans un monde machiste. Le yoga apporte de la souplesse. Il a un effet anti-âge. Il est bénéfique au niveau hormonal, il donne envie de vivre et permet de travailler sur la libido. C’est une pratique pour tous et toutes. Sachez que Shiva dispose de plusieurs avatars, de beaucoup de noms, mais l’un d’entre eux était un danseur.
Dans les studios où tu as donné des cours, il y a avait des garçons pas tous jeunes, pas tous souples, mais l’image du yoga sur Insta se rapproche de plus en plus de celle de la muscu. Qu’en-penses-tu ?
Je vais vous raconter une anecdote : en 2013, j’étais invité par un magazine de yoga pour une séance photo, organisée par une rédactrice en chef et une photographe. Au début, on a parlé bienveillance. Et quand je suis entré dans les postures, elles ont commencé à dire qu’elles me trouvaient très musclé, avec de gros muscles, en me comparant à des yogis bien plus fins ! J’ai encaissé, mais elle disait que mon corps était pas mal, que j’arrivais tout de même à faire les postures d’ouverture des épaules.
Pour moi, renforcer les préjugés, se croire pas assez souple, pas assez maigre ou pas assez musclé, ça ne sert à rien et ça empêche la démocratisation. D’ailleurs, sur Insta, je cherche à mettre des photos simples et tant pis si je n’ai pas un million de followers.