Hervé Latapie : « Le Tango de demain sera collectif ! »

Quand nous avons appris que le club, le Tango allait fermer, nous avons été sous le choc. Hervé Latapie, connu comme la Taulière, revient sur l’événement et nous parle du Tango de demain et du lancement du collectif Tango 3.0…

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Où en est-on de la vente de l’immeuble du Tango ?

Hervé Latapie : En fait, on ne sait pas grand-chose. On a, ici ou là, des bribes de ce qui est en train de se passer sans plus de précisions. On sait que la Mairie de Paris est prête à racheter l’immeuble à un prix raisonnable. On dit aussi qu’il existerait une proposition d’achat de la part d’un grand groupe. La vente d’un tel bien n’est pas forcément aisé, il est estimé à un prix entre 6 et 7 millions. Nous avons été congédiés par le propriétaire sans indemnités. Nous sommes en pleines discussions avec nos avocats. Affaire à suivre donc.

Quand l’annonce est tombée en janvier, j’aurais pu tourner la page et laisser tomber. Les multiples réactions que j’ai pu lire, m’ont touchées et émues. Par exemple, Giovanna Rincon de l’association Acceptess-T m’a dit que la communauté avait besoin du Tango. C’est la raison pour laquelle je lance le projet Tango 3.0. Pour que ce patrimoine de notre communauté perdure…

C’est quoi le Tango 3.0. ?

H. L. : Le projet est né d’une volonté collective de préserver le lien emblématique que le Tango a tissé tout au long de son histoire avec les personnes LGBT+ et de le rendre à la communauté. Autour d’une association via le site tangoparis.com qui aidera une SCIC (Société coopérative d’intérêt collectif) à repenser l’activité économique du lieu. Cette association récoltera des adhésions de qui veut participer à l’aventure. J’ai eu l’idée de la SCIC en voyant l’exemple de L’Après M, ce restaurant marseillais, anciennement McDonald’s, récupéré par une plateforme d’entraide pour aider les gens du quartier à se nourrir pendant le plus dur de la pandémie. Le modèle économique du Tango 3.0. se construirait sur l’étalement de la rentabilité de l’établissement : les gains du week-end permettraient de faire vivre le club le reste de la semaine.

Ce projet a pour but d’aider à la création et à la réalisation de nouveaux événements, à la remise en route de l’établissement avec quelques travaux et à maintenir vivant l’héritage du Tango. Le Tango de demain sera collectif. Il sera différent du Tango d’hier. Nous allons préserver les archives, nous voulons ouvrir l’établissement à tout le quartier… Faire du Tango un centre d’attraction autour d’un lieu LGBT. Nous avons le soutien de la Mairie de Paris, d’associations comme Acceptess-T, Basiliade ou encore de Laissez-nous danser… Nous nous ne nous sentons pas seuls.

Verra-t-on le retour du Tango cet été ?

H. L. : Il faudra attendre encore un peu. Je parierais plus sur une réouverture cet hiver. Le temps que tout se décante quant à la vente et qu’on ait le temps de faire quelques travaux d’embellissement. Avec le collectif Tango 3.0., on va s’organiser et faire en sorte que tout le monde soit heureux. Ça va être du boulot, mais ça ne me fait pas peur… J’ai l’habitude !

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