Photos : les garçons australiens de Riley-McFarlane

Parlez-nous de vous !

Riley-McFarlane : Nous sommes en couple, tous les deux issus de la photographie commerciale. Lorsque nous nous sommes rencontrés, il y a 24 ans, c’est grâce à cet intérêt commun pour la photo que nous nous sommes vraiment liés. Au fil des années, nous nous sommes spécialisés dans la photographie masculine pour des publications gays en Australie et à l’étranger.

Scott est passionné par l’histoire de l’art et par la peinture. Il a même réussi à faire accrocher l’une de ses œuvres photographiques à la Australian National Portrait Gallery. Mark s’est toujours intéressé à la photographie et au début de sa carrière, il a produit le premier calendrier australien entièrement masculin, « Sons of Beaches » en 1986 !

D’où viennent vos inspirations ?

Nous adorons les représentations du corps masculin de l’art classique à l’art contemporain. Il est la base de notre inspiration. Pour nous, ce corps et ce modèle deviennent une véritable muse. Leur personnalité, leur physique, leur style et leur parcours nous guident que ces garçons soient, par exemple, danseurs, acrobates ou même mannequins. Nous ne photographions jamais un modèle « à froid ».

Nous nous rencontrons toujours d’abord autour d’un café ou d’un déjeuner. Cette conversation informelle aura plusieurs effets positifs. Premièrement, ça aide les modèles à se sentir à l’aise quand ils se trouvent finalement devant l’objectif. Deuxièmement, cela nous aide à voir leur personnalité et à trouver l’inspiration. Un geste, un regard pendant qu’ils nous parlent peuvent devenir l’étincelle que nous voulons photographier. Beaucoup de garçons sont devenus des amis.

Seriez-vous d’accord si quelqu’un disait que vous faites partie de l’imagerie gay d’aujourd’hui ? Et pourquoi ?

Nous documentons les événements gays majeurs en Australie depuis plus de deux décennies maintenant. Et, de ce seul point de vue, nous pouvons dire que nous ne faisons pas seulement partie de l’imagerie gay d’aujourd’hui, mais aussi de son histoire récente.

Nous continuons à être des contributeurs réguliers de la principale publication gay australienne, DNA Magazine et bien que nous ne soyons pas connus comme Mapplethorpe ou Pierre et Gilles, nous voulons jouer notre rôle dans la communauté. Nous espérons que les gens apprécient ce que nous produisons. Peut-être qu’un jour, nous publierons un livre.

Le monde entier fantasme sur les hommes australiens. Comprenez-vous cet engouement très particulier ?

Personnellement, nous pensons que les médias ont tendance à perpétuer cette image. Nous sommes une nation qui aime le sport. Le pays tout entier est entouré d’eau et la majorité de la population vit sur le littoral. Par conséquent, le reste du monde a tendance à nous voir uniquement comme un peuple qui passe sa vie sur des plages remplies de sportifs. Ce n’est peut-être pas tellement un fantasme mais plutôt une aspiration.

Vous avez photographié Armando Santos. Comment l’avez-vous rencontré ? Comment des photographes australiens arrivent-ils à photographier un modèle bien connu de la communauté LGBT en France ?

Nous avons rencontré Armando pour la première fois en 2013 lors d’un reportage pour DNA Magazine : nous devions photographier les Out Games [les jeux olympiques LGBT] et Mr Gay World à Anvers. Comme Mark a étudié le français à l’école et à l’université, parler avec Armando était l’occasion idéale pour s’entraîner. Nous sommes devenus amis et au fil des ans, nous avons écrit quelques articles sur Armando, son travail dans la communauté LGBT et d’autres aspects de sa vie et de sa carrière. Armando est un garçon formidable avec qui travailler et nous attendons impatiemment de futures collaborations.

Où trouvez-vous vos modèles ? Avec qui vous sentez-vous le plus créatif ?

En des temps un peu plus « normaux », nous voyageons assez régulièrement. Quand on rencontre un garçon qui se démarque, nous l’approchons et lui proposons de travailler avec nous. Et il y a Internet avec sa multitude de plateformes et d’opportunités pour se connecter avec les gens. Les danseurs, les acrobates et les mannequins professionnels ont tendance à très bien se connaître et à comprendre leur corps. On crée tout de suite une synergie entre nous.

Quel est votre meilleur souvenir de photographie ?

Bien que certaines expériences aient été mémorables, comme notre première couverture de magazine, la première photo qui a reçu plus de 250000 « J’aime » sur Internet a été un moment extraordinaire. Certains des endroits incroyables où nous sommes allés mériteraient aussi un making of.

Avez-vous des projets?

Nous travaillons sur quelques projets actuellement et envisageons une exposition dans le cadre du Sydney Gay and Lesbian Mardi Gras Festival de l’année prochaine.

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