Jefferson et Pedro (« Mariés au premier regard ») : « Maintenant, on veut pouvoir s’aimer discrètement »
Pedro et Jefferson sont amoureux et ça se voit : une main qui se glisse dans celle de l’autre, des étincelles dans les yeux comme lors du mariage. Alors qu’ils viennent de confirmer, après la diffusion du dernier épisode de « Mariés au premier regard », qu’ils étaient toujours ensemble, nos chouchous ont accepté de répondre à nos questions. Une rencontre touchante forcément. À leur image.
Quand le tournage de l’émission s’est-il terminé ?
Jefferson : Le 31 octobre… De la fin du tournage à la diffusion du premier épisode, c’était génial. Personne ne nous connaissait et nous étions déjà ensemble. C’est la période que j’ai préférée, presque.
Jeudi dernier, vous annonciez être toujours amoureux. Mais vous faisiez aussi part de votre volonté de mettre votre couple moins en avant sur les réseaux sociaux. Pourquoi ?
Pedro : On veut être discret. Ça reste notre vie privée, notre histoire…
J. : On ne veut pas ne plus rien montrer. On veut juste utiliser les réseaux sociaux comme les gens lambda. On veut garder notre intimité pour nous. Rien que pour nous…
P. : Nous avons évité pendant l’émission de trop nous dévoiler intimement. A la base, nous sommes tous les deux assez pudiques. Même pendant le tournage, nous en avons montré le moins possible. La scène du lit pendant le voyage de noces était le maximum que nous pouvions proposer… Le soir du mariage par exemple, nous avons refusé de nous déshabiller devant les caméras. On a fait Mariés au premier regard, pas Loft Story !
J. : La production l’a respecté. Ça aurait été plus compliqué si nous n’avions pas été sur la même longueur d’ondes. Pour l’anecdote, pendant l’enquête avant le mariage, on m’a suggéré la possibilité d’une activité dans un spa. J’étais super stressé d’avoir à me déshabiller devant des caméras. Quand j’ai rencontré Pedro, il m’a immédiatement fait comprendre qu’il était hors de question qu’on fasse ça. Le soulagement !
P. : Et pour revenir aux réseaux sociaux, nous avons été agréablement surpris de la bienveillance des messages. Nous n’avons pas eu de posts homophobes par exemple.
Qu’est-ce que ça fait de se voir à la télé ?
P. : Rien de particulier. Ce sont beaucoup plus les moments partagés avec Jefferson qui m’ont vraiment touché .
J. : Pour moi, ce qui était drôle, c’étaient les messages d’amis qui me disaient « On t’a vu à la télé ! »… Le plus étrange, c’est de voir ta tête apparaître sur les réseaux sociaux dans des articles avec 320 commentaires ! Mais ce que j’ai peut-être le plus mal vécu, c’est la fin de l’aventure quand il a fallu qu’on annonce si nous étions toujours ensemble. J’ai senti une pression énorme à ce moment-là. On était déjà dans notre vie à deux. On devait le dire ! Comme une obligation. On a posté à l’époque un montage un peu mignon de nos meilleurs moments : les gens se sont enflammés ! Ils traduisaient tout ce qu’on montrait…
Comment les gays ont-ils réagi à votre histoire d’amour ?
J. : Positivement. J’ai été assez surpris. On a eu des messages qui nous disaient que notre aventure sortait des clichés habituels, que ça leur faisait du bien. Et pourtant, rien n’est autant cliché qu’une rencontre amoureuse quelle qu’elle soit. On est nous-mêmes des clichés gays : Pedro aime les plantes, moi j’aime les chanteuses pop ! (Rires)
Est-ce que Jefferson est aussi solaire qu’il le montre ? Et est-ce que Pedro est aussi ténébreux qu’il paraît ?
(Éclat de rires général !)
J. : Fais attention à ce que tu vas répondre… (Rires). M6 a totalement montré ce que j’étais dans la vie de tous les jours. Mais quelquefois, pour la malchance de Pedro qui vit avec moi, il sait que quand je ne veux pas sourire, je ne souris pas. Il s’est marié pour le meilleur et pour le pire !
P. : J’ai passé une année très compliquée. Mon père est mort pendant l’expérience. J’étais assez déprimé. J’ai réussi à garder la tête hors de l’eau avec les tournages même si j’ai hésité à tout arrêter. J’ai eu le malheur de dire pendant les magnétos que je ne me projetais pas. Ça m’a collé à la peau tout le programme. Je trouvais ça injuste. Mais heureusement, ma rencontre avec Jefferson m’a en quelque sorte permis de m’en sortir. Mais je n’étais pas trop fan de certains montages…
J. : (À Pedro) Je t’avais prévenu de ne pas dire que tu ne te projetais pas. Mais il ne m’écoute jamais ! (Rires). Le pire dans tout ça, c’est qu’il se projetait vraiment avec moi. On parlait déjà de s’installer ensemble, de notre avenir…
P. : En plus de tout ça, je ne voulais pas m’exposer. On m’a demandé un nombre incalculable de fois d’aborder mon passé, j’ai toujours refusé. Ma pudeur m’empêchait de verser une larme, par exemple. Du coup, on m’a collé une étiquette de garçon un peu froid.
J. : Alors que… (Rires)
À quel moment le coup de foudre a-t-il laissé place à de l’amour ?
P. : Ça a pris le temps. Je me suis très vite attaché à Jefferson. Mais il a fallu qu’on arrive à « notre » moment à nous deux pour ressentir de l’amour. Quand nous n’étions que tous les deux. Là, ça a été clair…
Vous avez eu des messages particulièrement touchants du public ?
P. : Oui. J’ai eu un père de famille qui venait de divorcer d’avec sa femme qui m’a demandé de l’aider à annoncer à toute sa famille qu’il était gay. Nous avons échangé plusieurs messages. Un autre qui n’arrivait pas du tout à accepter son homosexualité… Je les ai aidés dans la limite de ce que je pouvais. Beaucoup de femmes aussi, m’ont contacté pour aborder la résilience dont on fait preuve en cas de deuil.
Dernière question importante : avez-vous fait des progrès en cuisine ?
J. : Je tiens à dire que je me suis fait avoir par M6, parce que c’est plus moi qui fait à manger que Pedro.
P. : Pardon ? La blague… On n’est pas d’accord.
J. : Si, si, si ! C’est vrai.
P. : Qu’est-ce que tu as cuisiné de ouf ? T’as fait des pâtes… (Rires).
J. : Je n’ai rien cuisiné de ouf, mais c’est moi qui fait à manger. Et pour la tarte aux pommes, encore une fois, on ne m’a pas écouté. J’avais dit de mettre un minuteur…
Laissons Pedro et Jefferson à leur discussion de couple. La fusion et la complicité entre eux est évidente. Émouvante, même… Souhaitons-leur tout le bonheur qu’ils méritent. Et respectons leur retour à leur intimité.
