5 raisons d’aller voir « Cœur errant », le nouveau film argentin de Leonardo Brzezicki

C’est toujours un plaisir de retrouver Leonardo Sbaraglia. De « Vies Brulées » à « Douleur et Gloire » d’Almodovar, l’acteur argentin nous a rarement déçus. Il revient dans « Cœur errant » de Leonardo Brzezicki, l’histoire d’un daddy gay un peu déboussolé. Un film sexy et troublant qui sort au ciné le 5 avril.

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Cœur errant est l’histoire du passage à vide de Santiago, un gay à l’approche de la cinquantaine, sexy papa d’une jeune fille qui va déployer ses ailes, partir et le laisser seul, face à ses doutes, ses angoisses. Qu’a-t-il fait de sa vie ? Comment a-t-il aimé ? Sa fille est-elle fière du lui ? N’a-t-il pas trop abusé ? Et surtout, que va-t-il faire des années à venir ? Autant de questions qui résonnent comme un miroir efficace et aussi un peu douloureux pour tous les gays qui arrivent dans la cinquantaine. Le résultat est vraiment troublant. Entre bilan, autodestruction, folie, désespoir (mais aussi espoir), le film dresse un portrait sévère qui n’est pourtant pas si éloigné de la réalité de certains d’entre nous. Voici cinq raisons d’aller voir Cœur errant de Leonardo Brzezicki :

Pour Leonardo Sbaraglia

Il joue Santiago, le rôle principal. Il est terriblement sexy, il est le daddy excitant par excellence. Peut-être encore plus que dans Douleur et gloire de Pedro Almodovar. On se souvient de l’émoi qu’on avait ressenti en le voyant dans Vies brulées, sorte de Bonnie & Clyde gay où il était en couple avec Eduardo Noriega.

L’émotion est intacte dans Cœur errant. Il est fort à parier que la scène où il chante Careless Whisper de George Michael complètement nu au bord de la piscine restera dans les mémoires. C’est son troisième rôle de gay dans un long-métrage. Un véritable chouchou !

Parce que ça aborde la crise de la cinquantaine version gay

L’âgisme ambiant au sein de la communauté gay n’est pas vraiment nouveau. Ce qui l’est par contre, c’est le moment où des daddys découvrent pour la première fois qu’ils quittent le monde « merveilleux » de la jeunesse. Dans Cœur errant, la scène où un jeune garçon dit à Santiago : « Je n’ai jamais couché avec un mec de ton âge ! » est cinglante. Elle fait partie d’une réalité que les quinquas apprennent très vite à déceler. Comment la vit-on ? Ça, c’est une autre histoire qui est détaillée parfois violemment dans le film.

Pour le papa gay

Au-delà de son physique très agréable (on ne lasse pas des scènes de nu de Leonardo Sbaraglia, elles sont nombreuses), le film renvoie aussi au fantasme de l’homme gay qui a eu un enfant : le fameux papa gay. On est là bien loin des situations actuelles, dans une époque où la GPA n’était pas aussi fréquente et où de nombreux gays avaient eu une vie hétérosexuelle avant de faire un coming out tardif… Santiago, le personnage central, vit sa paternité complexe avec ce soupçon de culpabilité et cette volonté farouche de l’excellence. Difficile à vivre. Drôle quelquefois.

Un miroir de notre communauté pas si déformé

Après avoir vu Cœur errant, on peut être partagé entre le sentiment que le personnage de Santiago est un peu caricatural et le constat que ses excès font partie de la réalité (certains gros titres récents nous l’ont violemment rappelé). Santiago aime les partouzes et pratique le chemsex. Mais c’est surtout pour se raccrocher désespérément à cette vie d’avant qui semble lui dire : « Tourne la page. C’est fini ! » Mais Santiago refuse et lutte. A quel prix ?

Parce que c’est un film optimiste

A priori, on pourrait croire que le film est dur, triste, voire fataliste. Pourtant, on ne peut s’empêcher d’imaginer ce qu’on fera, ou regarder ce qu’on a fait pendant cette période si particulière chez les gays. Longtemps exclus de la vie de couple classique, les gays ont inventé leurs propres codes et leur propre façon d’avancer, avec souvent le refus de voir la réalité en face. Ce que le film montre, c’est que peut-être aujourd’hui, nous apprenons à vieillir. Difficilement, certes. Mais résolument !

Coeur errant (Errante corazón) un film de Leonardo Brzezicki avec Leonardo Sbaraglia, Miranda de la Serna, Eva Llorach. Sortie au ciné le 5 avril 2023.

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