Charles Berling, libre sur son parcours amoureux : “Moi, j’ai eu une période homosexuelle”
Invité d’En Aparté le 14 mars, Charles Berling s’est livré sur la grande fluidité de sa sexualité.
Dans l’émission En Aparté sur Canal+, Nathalie Levy accueille quotidiennement des personnalités qui se livrent à des confidences exclusives. Mardi 14 mars, c’est au tour de Charles Berling, actuellement à l’affiche des Parents terribles de Jean Cocteau au Théâtre Hébertot, de venir se confier sur sa carrière et sur sa vie amoureuse.
Celui qui a été révélé au cinéma dans Ridicule de Patrice Leconte est revenu sur un autre film marquant de sa carrière, Nettoyage à sec d’Anne Fontaine (1997). Il y interprétait un blanchisseur de province marié qui, après une nuit dans un bar de travestis, tombe sous le charme de Stanislas Merhar. De l’aveu de la réalisatrice, beaucoup d’acteurs avant lui avaient refusé le rôle car il touchait à l’homosexualité.
“Je ne comprenais pas pourquoi on refusait un rôle pareil” explique Charles Berling.
“Ce qui était beau dans son scénario, c’était comment l’homophobie vient souvent des homosexuels eux-mêmes. Enfin, de personnes qui ont des pulsions homosexuelles naturelles je dirais, et qui les rejettent par culture, par éducation, parce que ça leur fait peur ce qu’ils ont en eux-mêmes. Donc ça c’était magnifique. Souvent, les journalistes ils disaient : ‘Qu’est-ce que ça vous fait de faire cette scène de sodomie ?’. Mais la sodomie, qui a dit que ce n’était pas bien ? Et ensuite, ce qui est dur, c’est de jouer quelqu’un qui refuse son destin, qui refuse ses pulsions. C’est ça qui est dur. Comme par hasard, les homophobes sont souvent des gens qui sont attirés par l’homosexualité ou qui sont eux-même homosexuels“
Un homme libre et heureux
Charles Berling avoue se reconnaître dans cette nouvelle génération beaucoup plus décomplexée et ouverte à la fluidité des genres, lui qui a toujours senti une pression sociale à devoir se définir par des étiquettes . “Les jeunes parlent beaucoup d’être dégenré et du genre… Moi, j’ai beaucoup vécu ça. Je l’ai pratiqué, vraiment, de façon concrète, c’est-à-dire d’être à la fois féminin, masculin… C’est quelque chose qui existe. Un sexe ça se déplace pendant la vie. Moi, j’ai eu une période homosexuelle, et maintenant je ne le suis plus.”
Même s’il mélange un peu les pinceaux sur les termes utilisés (“sexe” plutôt que “pratiques sexuelles” par exemple), le fond et l’intention sont là. Ces déclarations rejoignent celles qu’il faisait déjà au magazine Têtu en 2011 : “J’ai eu des amours hommes, même s’il se trouve qu’aujourd’hui je suis plus attiré par les femmes. Elles me fascinent, c’est inouï. Et puis soyons honnêtes, avoir vécu une sexualité homosexuelle m’a beaucoup apporté et m’a fait comprendre justement que la sexualité ce n’était pas d’un côté l’identité féminine, et de l’autre la masculine. C’est beaucoup plus complexe.”
Des propos libres et affranchis qui font plaisir à entendre.