“Pleasure mapping” : quelle est cette pratique qui permet de dĂ©cupler le plaisir ?

Plus simple que le tantra, plus prĂ©cis qu’un massage, le pleasure mapping (ou carte du plaisir) donne du temps Ă  l’exploration du corps de son partenaire. Plus structurĂ©e que le slow-sex, cette avancĂ©e permet de visiter les zones de plaisir et d’en dĂ©couvrir de nouvelles, en 5 Ă©tapes.

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1.     On se donne du temps

« Je croyais que je savais tout, j’avais pas mal donnĂ©, beaucoup cherchĂ©, avec pas mal de mecs trĂšs diffĂ©rents. Et c’est un amĂ©ricain qui a testĂ© cette mĂ©thode avec moi Â» confie StĂ©phane, 34 ans. Lui qui ne plaçait vraiment pas les amĂ©ricains dans ses amants prĂ©fĂ©rĂ©s a Ă©tĂ© emportĂ©, subjuguĂ© mĂȘme. « DĂ©jĂ , c’est un autre rapport au temps, le pleasure mapping peut bien sĂ»r se pratiquer avec le premier venu sur une appli, mais il demande du temps. C’est « plan long Â» obligatoire, c’est pas le truc vite fait en 10 minutes, sans durer 4 heures non plus. Â» Ok chĂ©ri, mais c’est quoi ? Une exploration lente de toutes (vraiment toutes) les parties du corps, une cartographie douce, piquante mais prĂ©cise. 

2.     On change ses plans

L’idĂ©e c’est de voir ce qu’on peut ressentir sur certaines zones clĂ©s du corps, souvent ignorĂ©es lors des positions classiques dĂ©jĂ  connues. La premiĂšre Ă©tape, c’est d’expliquer Ă  son partenaire qu’il ne doit pas s’attendre, du moins tout de suite, Ă  ce qu’il connaĂźt dĂ©jĂ . Pour StĂ©phane, « on met entre parenthĂšses l’idĂ©e de pĂ©nĂ©tration, le temps de l’exploration et c’est d’ailleurs un des bĂ©nĂ©fices, on se rend compte qu’on peut capter des partenaires qui ont peur de la pĂ©nĂ©tration ou n’ont pas envie Ă  ce moment-lĂ . Â» À qui pense ce jeune homme ? À des garçons qui ne souhaitent pas reproduire les schĂ©mas des films X, jugĂ©s un peu rĂ©pĂ©titifs et rapides dans l’action.

3.     On se dĂ©shabille
 ou pas.

Pour StĂ©phane, il y a pas mal de garçons qui souhaitent faire du sexe « quelque chose de sacrĂ©, pas au sens religieux, mais d’important, de vital Â». Il a aussi croisĂ© des amants pas trĂšs Ă  l’aise Ă  l’idĂ©e de se dĂ©shabiller dans la minute, car non, tout le monde n’a pas l’aisance de Channing Tatum : « L’idĂ©e, c’est de se dire que chaque corps, quels que soient sa taille, son poids, sa forme est une source de plaisirs Ă  cĂ©lĂ©brer, c’est un truc inclusif en fait. Â» Donc, on garde son boxer si on veut, on enlĂšve tout si la confiance est Ă©tablie.

4.     On dĂ©couvre sans se presser

Celui qui se fait « explorer Â» peut se faire bander les yeux, avec un tissu doux, rien de trop serrĂ©, ce qui peut aider Ă  se centrer sur la sensation physique. Ne le faites pas si ça vous stresse et que ça accĂ©lĂšre votre respiration. Faut-il commencer par le bas, ou le haut du corps ? StĂ©phane conseille de commencer par le haut de la nuque avec un partenaire connu. Avec un inconnu, on commence sur une partie du corps plus Ă©loignĂ©e du visage : les chevilles. Ah bon ? Eh oui, la nuque et les chevilles sont deux zones souvent nouĂ©es et tendues.

A partir du point de dĂ©part choisi, appuyez le majeur sans trop forcer. N’appuyez jamais sur les os, faites glisser la pulpe des doigts sur les muscles, du milieu du corps vers l’extĂ©rieur. Utilisez le cĂŽtĂ© « vibratoire Â» de la pulpe des doigts : si vous avez l’impression de ressentir une sensation, un souffle plus calme, faites de petits cercles pas trop appuyĂ©s. L’idĂ©e, c’est de trouver la surface sensible, Ă©moussĂ©e par un contact tactile lĂ©ger, dans une atmosphĂšre de quiĂ©tude. 

5.     On partage des indications 

Celui qui est allongĂ© a tout intĂ©rĂȘt Ă  indiquer, par un murmure ou un soupir, qu’il kiffe. Ou de dire clairement si ça n’est pas agrĂ©able. Outre les zones sensibles connues et rĂ©pertoriĂ©es (la zone du bassin, les tĂ©tons, les pieds
), celui qui est aux commandes peut oublier les clichĂ©s, comme le dit StĂ©phane : « On a longtemps vu des mecs hĂ©tĂ©ros beaufs dans les films Ă©rotiques, mordiller l’oreille d’une femme. Selon moi, c’est rarement une zone sensible Ă  la caresse, mais ça peut se tenter. MĂȘme chose pour le cuir chevelu, ça demande une formation, on peut dĂ©clencher une migraine, donc on y va mollo ou bien on Ă©vite. Â»

Il cite, comme souvent Ă©rogĂšnes, le contour du nombril, dans le sens des aiguilles d’une montre quand on est face Ă  notre partenaire, l’intĂ©rieur des cuisses et pas seulement prĂšs du bassin, le bas du dos Ă  la limite avec les fesses. Si l’on souhaite augmenter d’un cran, le pĂ©rinĂ©e, entrelacs de muscles et de tendons, est sensible mais il entraĂźne vers quelque chose de plus chaud, une direction vers laquelle chacun souhaite aller ou pas.

C’est aussi ce que cette proposition a d’originale : elle permet de se dĂ©couvrir, sans forcĂ©ment ĂȘtre accompagnĂ©e d’une recherche d’orgasme immĂ©diat. Moins d’objectifs, plus de dĂ©tente. Moins de prĂ©cipitation, plus de stimulation, hummm et si on tentait le coup ?

Tu en veux encore ?