« Straight Up » : une comédie romantique gay… mais pas que !
James Sweeney nous offre pour son premier long-métrage une comédie qui réinvente l’amour. Ce film complexe casse les codes à travers un couple atypique.
Le premier film du jeune réalisateur a débarqué dans les cinémas de France ce mercredi 26 octobre . Nous montrant un parcours difficile pour Todd le héros qui a des difficultés à définir son orientation sexuelle. Un personnage anxieux pour qui les choses ne sont pas si simples. Surtout lorsqu’il va faire la rencontre de la belle Rory… Ici le sexe n’est pas tabou. Le cinéaste n’a pas pris de pincette et y va sans filtre pour aborder ces sujets fondamentaux sur le questionnement des genres et des identités.
Synopsis
Todd, un homme d’une vingtaine d’années est atteint de TOC. Il a des difficultés dans ses relations amoureuses due a un fort dégout pour les fluides corporels. Après avoir eu diverses aventures infructueuses avec des garçons il se tourne vers les filles. Il fait alors la rencontre de Rory, une actrice en difficulté qui a du mal à se connecter émotionnellement avec les autres. Ils accroche immédiatement, ayant tous les deux le même sens de l’humour excentrique et une connexion inexplicable. Devenant deux amants, ils entament une relation remplie de discussion et d’affection mais sans sexe. Ils subissent alors les remarques obscènes et les préjugés de certains proches qui vont s’opposer à leur relation. Une bonne relation a-t-elle vraiment besoin d’une chimie sexuelle ?
Une approche de l’asexualité
Straight Up aborde avec finesse le thème de l’asexualité à travers le personnage principal. Il propose une méditation sur l’isolement et sur la façon dont le désir d’affection l’emporte de loin sur le besoin de sexe. « Même quand on est out, qu’on se proclame “out et fier”, les rencontres amoureuses restent compliquées. J’avais donc l’impression que ce genre d’histoires tragiques avaient déjà été vues, qu’on en avait assez, que tout le monde à Los Angeles était plus ou moins ouvert avec le fait d’être gay, donc j’ai préféré renverser la chose pour la rendre plus intéressante », explique le réalisateur sur Komitid.
Les thèmes de la maladie mentale, de la solitude et des stigmates liés au sexe gay ne sont évidemment pas laissés de côté. Bien que Sweeney écrive, réalise et joue, le film n’a aucun lien à un projet de vanité. Au contraire, cela ressemble à un véritable artiste essayant d’explorer ses propres démons avec une honnêteté nue à l’écran. Drôle, personnel et doux-amer, nous recommandons Straight Up à tous ceux qui se sont déjà sentis frustrés par le sexe, les plans sans lendemain ou les deux.
James Sweeney espère que son public se questionnera lui aussi sur les notions abordés dans son film : “On entretient cette idée que notre âme sœur est cette personne censée nous compléter à tous les niveaux, que ce soit émotionnel ou intellectuel. Je ne pense pas que ce soit réaliste d’attendre d’une seule personne qu’elle coche toutes ces cases. C’est trop de pression. Aujourd’hui, sur les applis de rencontres, il y a cette idée qu’il ne faut pas faire de compromis. C’est tout ou rien.”