On a parlé avec Nicolas, le physio de la soirée Menergy

Alors que la soirée Menergy fait sa rentrée le 16 septembre, dans un nouveau lieu, le Nexus, Jock a rencontré son physio, Nicolas. Avec sa gouaille légendaire et son look flamboyant, il nous parle de sa nuit : quelquefois, c’est oui ! Des fois, c’est non !

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Depuis quand fais-tu la Porte ?

La première fois que j’ai fait la Porte, c’était en 2007, pour une soirée qui s’appelait Plug, sur la péniche Antipode, près de Stalingrad. C’était une soirée queer avant l’heure. Ils n’avaient pas vraiment besoin d’une Porte, c’était plus pour faire genre « C’est une grosse soirée ». C’est là que j’ai commencé à faire « ma méchante ». Ma première vraie porte régulière, c’était vers 2011 quand Niz Denox m’a proposé de faire la Porte pour une Flash Cocotte. Et puis, je suis arrivé à Menergy où j’officie depuis le début…

Pour toi, quelle est la définition d’une bonne Porte ?

Il n’y a pas de Porte sans problème. Il faut comprendre ce que veulent les organisateurs pour leur propre soirée. Mais c’est aussi comprendre et lire les gens en deux secondes quand ils se présentent devant toi… Le but n’est pas de dire « non » aux gens. Il faut juste être sûr que c’est la bonne personne à laisser entrer dans le club. J’aime bien provoquer pour voir la réaction des gens, sentir leur humour. C’est aussi une façon pour moi de voir s’ils sont polis, s’ils ne s’énervent pas, c’est super important pour une soirée. J’aime à imaginer que la personne qui est devant moi est prise en photo dans le club : va-t-on reconnaître l’esprit de la soirée en le voyant ? Tout est là !

Y-a-t ’il quelque chose qu’il ne faut surtout pas te dire en arrivant à Menergy ?

Je n’aime pas la familiarité. Il faut éviter les surnoms du type « Mon chat » ou « Chouchou » surtout quand on se connaît très peu. Quand on arrive en club, il faut être sûr de soi mais pas être arrogant… Je déteste les gens qui me demandent « c’est quoi le thème de la soirée » : je trouve ça très étrange de ne pas savoir où on met les pieds quand on va faire la fête. Comme quand on va au cinéma, on connaît le nom du film qu’on va voir. Je n’aime pas que les gens allument une cigarette devant moi quand ils me parlent : je trouve ça très impoli. A l’inverse, il y a des petites phrases qui me touchent. On m’a dit dernièrement : « Si je te vois à la Porte, je sais que je suis à la bonne soirée ! »

Tu es l’un des piliers des Ours de Paris qui luttent activement contre la grossophobie. Tu peux nous dire comment ?

A côté de tous les évènements que l’on propose, on demande à des artistes de montrer des œuvres qui illustrent le fait d’être un Ours et par là-même, offrir une visibilité aux Ours. C’est important de montrer aux personnes grosses qu’elles ne sont pas seules. Quand je suis arrivé à Paris, j’ai rencontré Christian, le patron du Bears’ Den : j’ai vu quelqu’un qui me rassurait, il avait un bar, un chéri, des amis, des amants… Il était fier. Le Bears’ Den, c’est ma maison. On est beaucoup critiqué quand on est gros, le message des Ours de Paris, c’est : relevons la tête et soyons fiers d’être gros. D’ailleurs, notre  slogan est : « On est gros, on est pédés, on est des gros pédés ! » Notre idée est de créer cette image référence…

On connaît tous ton goût prononcé pour la mode. Comment prépares-tu ton look pour faire la Porte ?

Je trouve tout dans mon placard. Je ne vais pas dans les magasins acheter mon look avant de faire une Porte. Je pense d’abord beaucoup à la météo. Je suis souvent dehors. Je dois vérifier s’il pleut ou s’il ne pleut pas… Si l’endroit est couvert ou pas… Le manteau est primordial. Les chaussures doivent être confortables. Et bien évidemment, je rajoute tout ce que je peux en bijoux, une opulence de bijoux. C’est un minimum… Je me dois d’être présentable quand on demande aux gens d’être présentable. Quand quelqu’un arrive à la Porte avec la chemise qu’il a portée toute la journée, je lui demande s’il est célibataire et j’ajoute le cas échéant : « C’est peut-être la faute de cette chemise ! »

La nuit, la déco, l’associatif, la mode… Tu es aussi artiste multi-talent. Comment gères-tu tous les différents domaines d’activité dans lesquels tu travailles ?

J’en ai, quelquefois, le souffle coupé. Je vois chaque activité comme une respiration par rapport à l’activité précédente. Quand je finis de faire une déco par exemple, je considère la Porte que je vais faire après, comme un repos. J’aurai le temps de dormir quand je serai vieux.

Quel est ton plus beau souvenir de la nuit ?

Il y a 9 ans je crois, j’étais aux Bains Douches avec Marylin (la fameuse physio des Bains) pour leur réouverture et j’ai fini en slip dans la piscine entouré de femmes avec des robes à sequins. Je garde un souvenir puissant de cette nuit… Et récemment, j’ai fait la Porte pour les soirées privées de Rick Owens, le styliste. Il est venu personnellement m’amener une bouteille de champagne. Imagine ! Tu es à la Porte et Naomi Campbell arrive, Ellen van Unwerth la célèbre photographe qui te prend en photo… C’était une soirée dingue… C’est une Porte comme je ne pensais jamais en faire…

Retrouvez Nicolas à la Porte de Menergy le 16 septembre à partir de 23 heures, au Nexus, 100 Av. du Général Leclerc, 93500 Pantin (Métro Hoche). Prévente : https://yurplan.com/event/MENERGY-w-NIKOLA/90758#/

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