Témoignages : Je suis homme de ménage naturiste

On se souvient encore de la scène de la série Queer as Folk, où Emmett fait le service pour un diner entre particuliers, complètement nu.  Avec du recul, la scène paraissait cocasse. Pourtant, ce style de prestation devient de moins en moins rare. Au départ, c’est dans le milieu naturiste que s’est développé le service nu. Ménage, bricolage, jardinage, autant d’activités que certains sont prêts à pratiquer nu comme un ver contre rémunération. A l’instar d’Alberto (28 ans, à Saint-Germain-en Laye) qui raconte : « Je suis naturiste depuis toujours. Je vis souvent nu chez moi. Quand un ami, naturiste lui aussi, m’a proposé de venir faire du repassage chez lui. J’ai accepté et tout naturellement, je me suis déshabillé en arrivant. Il était surpris mais il m’a demandé de revenir… Ça ne l’a pas gêné du tout. » Depuis, Alberto a déposé une annonce sur un site naturiste et il ne le regrette pas : « J’ai maintenant une clientèle d’habitués ! » Alberto a réussi donc à allier une de ses passions, le naturiste, à un apport financier non négligeable…

A cause de la météo…

Pierre (52 ans, à Bruxelles) fait le ménage nu chez des particuliers : « Je fais partie des gens qui surprennent un peu : j’adore faire le ménage. Je suis une vraie fée du logis. (Rires). J’aime aussi vivre nu. Je me sens libre sans vêtements… Le problème en Belgique, c’est la météo : on peut rarement se rendre dans un lieu naturiste extérieur sauf en été. Et pour pratiquer, il ne nous reste que les apéros nus ou les endroits spécialisés. Du coup, certains sont heureux de pouvoir employer des hommes de ménage ou des bricoleurs dans le plus simple appareil… » C’est exactement ce que pense le séduisant Stéphane (29 ans, à Strasbourg) qui vend ses dons en bricolage nu : « Je rends un vrai service à une partie de la population qui ne peut vivre son hobby que l’été quand il fait chaud… Se mettre nu au mois de décembre à Strasbourg n’est pas évident. »

Le fantasme du plombier…

Nos témoins sont bien conscients que les clients qui font appel à leurs services, peuvent être intéressés aussi par la plastique avantageuse de ces hommes de ménage ou jardiniers d’un genre très particulier. Stéphane le sait pleinement : « Quand je négocie un bricolage, je préviens très lourdement la personne chez qui je vais que ça reste du bricolage… Le fantasme du plombier a la dent dure… »

De la clarté avant de venir : tel est le credo de nos témoins. Karim (32 ans, à Cannes) assure le service à table pour des diners naturistes. Il a dû prévoir quelques astuces qui dissuadent quiconque d’aller trop loin : « En général, nos services se font à deux. J’ai l’habitude d’y aller avec un ami. Quand on arrive, on se déclare en couple. Ça en calme certains. Pour les autres, on porte toujours un tablier quand on sert parce qu’on a les mains occupées avec les assiettes et qu’on ne veut pas leur donner de mauvaises idées… »

Des habitudes à prendre.

Faire du bricolage ou le ménage nu semble a priori plutôt délicat. On imagine immédiatement les dangers que certains outils, par exemple, pour faire courir à leurs utilisateurs sans la moindre protection. Robin (36 ans, à Bayonne) est jardinier nu. Il s’adapte aux conditions : « Quand je tonds le gazon, je n’ai pas besoin de me protéger. En revanche, quand je dois m’accroupir pour replanter des semis, le bleu de travail est indispensable. Mais je suis nu en dessous et dès que je peux le quitter, je le fais… » Sacha (41 ans, à Paris), lui loue ses services de bricolage. Il fonctionne de la même façon que Robin : « Je mets un tablier dès que j’utilise un appareil électrique. Mais quand je fais de la peinture, c’est nu… C’est très sympa. Je conseille à tout le monde d’essayer ! »