Francis du Secteur X fête les 13 ans de l’établissement : « Avec l’équipe, on est comme une famille… »

Ce vendredi 6 mai, le sexclub le Secteur X fête ses 13 ans. L’occasion pour Francis et toute son équipe de faire la fête avec leurs clients. JocK a rencontré le copropriétaire de l’établissement pour revenir sur ces treize années assez dingues…

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Comment est venue l’idée du Secteur X ?

Francis : J’avais déjà un établissement à Nice. Je voulais en monter un sur Paris. L’idée a muri avec un ami, Yves (qui est devenu mon associé)… Entre temps, j’ai rencontré celui qui allait devenir mon mari et qui vivait à Paris. Il était comédien et auteur et il m’a dit clairement qu’il ne viendrait pas s’installer à Nice. J’ai donc vendu mon affaire niçoise et je suis arrivé à Paris. Du coup, ça a accéléré notre envie de créer un établissement ici. On s’est d’abord intéressé à un sexclub existant qui était le QG (le Krash Bar, aujourd’hui). On a fait une proposition que le vendeur a refusé. Ça n’était pas grave : on a cherché autre chose et on a trouvé le local où on est ! C’était l’ancien Piano Zinc. Dès qu’on l’a visité, ça a été une évidence pour nous…

Ouvrir un nouveau sexclub à Paris il y a treize ans, ça n’était pas délicat ?

Non, pas du tout. On voulait à tout prix ouvrir un établissement dans le Marais, à proximité des autres endroits. On est nous-mêmes clients de ce genre de lieux… Quand tu vas dans une ville que tu ne connais pas et que tu cherches les endroits gays, tu regardes une carte et tu vas là où il y a le plus de points rouges… On aimait la dynamique de se retrouver parmi nos collègues… Les clients tournent d’un endroit à l’autre. La clientèle était déjà dans le quartier.

Comment s’est passée l’ouverture ? 

Avant l’ouverture, on avait fait une première partie des travaux parce que, quand on a acheté, tout était rouge, rose vert et avec des miroirs partout… Travaux qu’on a poursuivi quatre ans après. L’ouverture s’est passée plus que bien… Le 7 mai 2009, il y a eu plus de 600 clients. On avait fait le tour du Marais pour annoncer l’ouverture et ça a marché. Et après, ça a vite décollé. Au début, c’était Yves et moi qui bossions au Secteur X et on a embauché dès qu’on a pu…

Comment est la clientèle habituelle du Secteur X ?

On a l’habitude de dire que chez nous, il n’y a aucun critère d’âge, de physique, ni de quoique ce soit. Au Secteur X, on ne juge personne. Notre rez-de-chaussée permet de partager un moment de convivialité sans pour autant qu’il se passe quelque chose. Tout le monde est le bienvenu. J’aime le brassage social qu’il y a chez nous. Tout le monde vient en sexclub sans étiquette. On s’en fout où il travaille, où il habite…

Tu peux nous parler de ton équipe, un élément important du Secteur X ?

Oui, c’est un élément primordial chez nous. On s’est choisi au feeling. En général, on avait déjà des affinités avant qu’ils viennent travailler avec nous. Ils ont souvent commencé comme extra. On a appris à se connaître… J’ai deux personnes qui sont là depuis treize ans, un autre depuis onze ans, l’autre depuis cinq ans (qui a d’ailleurs fait venir son mari : le dernier arrivé). On n’a pas de turnover chez nous… On est comme une famille. Personne ne s’en va, ils ne doivent donc pas être malheureux. On a tous du plaisir à venir travailler… Personne ne vient à reculons… Et puis, je donne des consignes à l’équipe : par exemple, quand on n’a pas vu un client depuis six mois, on le met à l’aise comme s’il avait été là la veille et on ne lui demande pas pourquoi il n’est pas venu pendant ces six mois…

Que prépares-tu pour les 13 ans du Secteur X ?

On va faire la fête. On n’organise rien de particulier, parce qu’on n’a pas vraiment la place. Mais ce sera open bar pour nos habitués toute la nuit et chacun repartira avec son petit cadeau… On a raté deux années d’anniversaire à cause de la pandémie, on va se rattraper… Et puis le premier week-end de juin, c’est le Paris Fetish qui est notre plus gros week-end de l’année.

Comment vois-tu l’avenir du Marais ?

Je suis d’une nature toujours positive. Je vois le verre à moitié plein. Les disparitions d’établissements sont regrettables et celle qui va marquer sera certainement celle de l’Open Café. Mais pour moi, le Marais n’est pas mort, loin de là. Les gérants d’établissements sont dynamiques, jeunes… C’est un quartier toujours très vivant.

Le Secteur X, 49 rue des Blancs Manteaux. 75004, Paris

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