Fabien Lesch, le photographe qui fait jouer le soleil sur les corps

Depuis son Sud d’adoption, le photographe Fabien Lesch utilise la nature Ă  son maximum, comme pour faire un clin d’Ɠil Ă  sa passion pour l’imagerie de l’AntiquitĂ© et notamment la GrĂšce. Rencontre.

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D’oĂč vient ton inspiration ?

Mon inspiration vient de ma « culture Â» photographique et de livres de photos que possĂ©dait mon pĂšre. Puis, de tous les photographes masculins contemporains dont j’admire le travail : Rick Day, Mark Henderson, Michael Stokes, pour ne citer qu’eux. Le corps de l’homme me fascine et me passionne. C’est une source d’inspiration sans limite.

Comment trouves-tu tes modĂšles ?

Je travaille depuis des annĂ©es dans les clubs de remise en forme. Il a Ă©tĂ© trĂšs facile pour moi de trouver des amis et ou des collĂšgues pour mes premiers shootings. Ensuite, les rĂ©seaux sociaux font le reste. Pendant mes premiĂšres annĂ©es, j’ai contactĂ© moi-mĂȘme des modĂšles que je trouvais trĂšs beaux. Petit Ă  petit, la tendance s’est inversĂ©e et ce sont souvent des garçons qui veulent poser qui me contactent directement.

Fabien Lesch

Tu fais beaucoup de photos en noir et blanc. Pour quelle raison ?

J’ai Ă©tĂ© photographiquement Ă©levĂ© dans le noir et blanc. À mes yeux, la photographie en noir et blanc est beaucoup plus intense. Elle me parle plus d’un point de vue artistique. Aujourd’hui, avec la mode des selfies, tout le monde « fait Â» de la photographie. Alors le noir et blanc et le travail de traitement des photos en post production permettent encore de montrer une approche plus professionnelle.

Fabien Lesch

Pour la petite histoire, toutes les photos sont prises en couleur, Ă©videmment. C’est en post production que je choisis d’en traiter certaines en couleur et d’autres en noir et blanc.

Beaucoup de tes photos sont en extĂ©rieur. Comment fais-tu pour mettre tes modĂšles Ă  l’aise dans l’eau ou dans une forĂȘt ?

Je ne mets pas mes modĂšles Ă  l’aise dans l’eau ou une forĂȘt. Je les mets Ă  l’aise bien en amont. Pour moi, le shooting doit ĂȘtre un moment de partage et d’échange. Si je n’ai pas un bon feeling avec le modĂšle, si on n’a pas suffisamment Ă©changĂ© avant, et cela peut durer des mois, je ne shoote pas. Donc, quand on a dĂ©cidĂ© de shooter en milieu naturel, tout part d’une complicitĂ©, d’humour, de rires, et on s’amuse.

Fabien Lesch

En gĂ©nĂ©ral, ces modĂšles sont plutĂŽt Ă  l’aise avec leur corps. Que ce soit en riviĂšre, dans la mer ou une forĂȘt, ils sont facilement dĂ©contractĂ©s. J’ai aussi la chance d’avoir une trĂšs bonne amie et assistante qui est pleine d’idĂ©es artistiques et dĂ©jantĂ©es. Elle me fait sortir de ma zone de confort et me pousse Ă  photographier autre chose que simplement des corps parfaits. Merci ma GĂ© !

La lumiĂšre du soleil est importante dans ton travail. Comme si elle Ă©tait utile pour mettre en valeur la musculature de tes modĂšles. C’est voulu ?

Pendant des annĂ©es, je ne jurais que par la lumiĂšre naturelle. Le soleil est magique. Bien gĂ©rĂ©, il permet de « dĂ©boucher Â» les ombres et de donner un teint magnifique, ou encore de faire briller magnifiquement les corps huilĂ©s. Aujourd’hui, aprĂšs plusieurs formations sur la lumiĂšre studio, les possibilitĂ©s sont illimitĂ©es et je m’amuse autant en studio qu’en extĂ©rieur. Le seul inconvĂ©nient c’est que, dans ma rĂ©gion du Sud, le soleil est beaucoup trop puissant pendant plusieurs mois de l’annĂ©e. Il limite les possibilitĂ©s de shooting Ă  tĂŽt le matin ou Ă  la fin d’aprĂšs-midi.

Fabien Lesch

Certaines de tes photos font penser Ă  des statues grecques. EsthĂ©tiques, parfaitement pensĂ©es, mais aussi homoĂ©rotiques. Comment fais-tu pour ne pas franchir la ligne du « trop sexuel Â» ?

J’ai Ă©tĂ© bercĂ© par la mythologie grecque. Je suis fan des dieux de l’Olympe, super fan des Chevaliers du Zodiaque, et forcĂ©ment du corps de l’homme d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale. J’ai une grosse culture Ă©rotico-pornographique. Mettre en avant le corps de l’homme avec sensualitĂ© et Ă©rotisme est ce que je prĂ©fĂšre. CrĂ©er le fantasme et Ă©moustiller l’imaginaire est pour moi beaucoup plus excitant que tout montrer.

Fabien Lesch

Aujourd’hui la mode est aux rĂ©seaux privĂ©s et payants. Les garçons monnayent leur corps et leur image et ils ont bien raison, aprĂšs tout, s’ils sont Ă  l’aise avec cela. Il m’arrive de franchir la ligne et de rĂ©aliser des photos beaucoup plus explicites avec mes modĂšles s’ils en ont besoin. Mais personnellement, pour le moment, je n’ai pas envie ou besoin de faire de l’argent avec ça. Je prĂ©fĂšre rester dans ce registre homoĂ©rotique ou garder un cĂŽtĂ© plus « chaud Â» pour mon futur site et, je l’espĂšre, pour l’édition de livres photographiques.

Fabien Lesch

As-tu des projets en cours ?

J’ai, depuis deux ans, un projet qui me tient Ă  cƓur et que j’ai commencĂ© sur les Dieux de l’Olympe. J’ai commencĂ© avec mon PosĂ©idon. Mais entre la crise sanitaire et le manque de moyens, tout a Ă©tĂ© un peu ralenti. Je veux prendre mon temps et aller au bout de mon projet.

Vous pouvez retrouver le travail de Fabien Lesch sur Instagram

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