Gaspard Ulliel en 3 films marquants

L’ange bleu est parti retrouvĂ© les ombres de la nuit. Mercredi 19 janvier, Gaspard Ulliel est mort tragiquement des suites d’un accident de ski. Il n’avait que 37 ans. Au cours de sa carriĂšre, l’égĂ©rie de Chanel a rencontrĂ© des rĂŽles qui lui ont collĂ© Ă  la peau (Yves Saint Laurent Ă©videmment) et aussi des rĂ©alisateurs qui ont su sublimer sa beautĂ© mystĂ©rieuse et ambiguĂ«. Retour sur 3 films marquants.

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Les Égarés de André Téchiné

Gaspard Ulliel n’a alors que 18 ans. Même s’il a déjà l’expérience des plateaux de tournage, il trouve avec André Téchiné son premier rôle marquant qui lui valu d’ailleurs une nomination au Cesar du meilleur second rôle. Le jeune acteur irradie déjà l’écran de sa beauté mystérieuse dans le rôle d’un garçon des campagnes qui prend sous son aile une femme et son fils (Emmanuelle Beart et Grégoire LePrince-Ringuet) en exode pendant la seconde guerre mondiale. « Il avait cette beauté physique, certes, mais il avait aussi quelque chose de fantastique, de très énigmatique. Il n’avait pas la beauté lisse d’un mannequin transparent, il avait quelque chose de troublant, d’étrange, d’opaque… » témoigne André Téchiné au Parisien.

Saint Laurent de Bertrand Bonello.

Il s’agit sans doute de son rôle le plus emblématique qui fait définitivement passer le jeune acteur dans la cours des grands. Il a été choisi après un casting long de plus de deux ans face à plus d’une vingtaine de comédiens. Face à Jérémie Rénier, Gaspard Ulliel incarne un Yves Saint Laurent habité, au plus près de la complexité du couturier longiligne. Car le biopic de Bonello (le second à sortir cette année-là après celui de Jalil Lespert qui valu à Pierre Niney un César) ne cherche pas à masquer les zones d’ombre de Saint Laurent. Bien au contraire. « [Gaspard] était l’une des personnes les plus élégantes, intellectuellement et moralement, que je connaisse. S’il était parfois un peu en retenue, c’était pour ne pas s’imposer. Et comme il avait ce physique, oui, un peu mystérieux et évanescent, on aurait pu penser à de la froideur. Mais c’était de la pudeur. » témoigne Bertrand Bonello dans Libération.

Pour la petite histoire, l’ombre de Yves Saint Laurent planait depuis longtemps dans la carrière de Gaspard Ulliel.. En effet, après avoir tourné un court métrage pour Gus Van Sant dans le cadre du film collectif Paris, je t’aime, le réalisateur l’avait déjà sollicité pour un projet, avorté, sur la vie du couturier.

Juste la fin du monde, de Xavier Dolan

Pour ce rôle qui lui a valu le César du meilleur acteur en 2017, Gaspard Ulliel s’invite dans l’univers du dramaturge Jean-Luc Lagarce adapté avec vigueur par l’enfant terrible du cinéma québécois Xavier Dolan. Gaspard Ulliel y incarne Louis, un auteur homosexuel qui se sait condamné par le sida et revient une dernière fois voir sa famille. Mais ces retrouvailles virent rapidement au jeu de massacre. Les rancœurs ressurgissent sans que chacun ne puisse réellement se parler. Dans ce huis-clos sous tension, Gaspard Ulliel excelle aux côtés de Nathalie Baye, Vincent Cassel ou encore Marion Cotillard.

Bouleversé par la mort du comédien, Xavier Dolan lui a rendu hommage sur Instagram : « C’est invraisemblable, insensé, et tellement douloureux de même penser écrire ces mots. Ton rire discret, ton œil attentif. Ta cicatrice. Ton talent. Ton écoute. Tes murmures, ta gentillesse. Tous les traits de ta personne étaient en fait issus d’une douceur étincelante. C’est tout ton être qui a transformé ma vie, un être que j’aimais profondément, et que j’aimerai toujours. Je ne peux rien dire d’autre, je suis vidé, sonné par ton départ. »

Tu en veux encore ?