Les bars du Marais à l’épreuve du nouveau protocole de lutte contre la Covid-19

Depuis le 3 janvier, les bars et les restaurants ne peuvent plus servir de consommations pour les clients qui sont debout. Quand on connaît la surface de certains établissements, comment les bars gays du Marais font-ils face à cette interdiction ?

Publié le

L’annonce était passée relativement inaperçue dans le discours du Premier Ministre du 27 décembre : les bars et les restaurants ne peuvent servir des consommations à leurs clients que s’ils sont assis. Une des raisons avancées par le corps médical consulté est qu’assis, on se souvient beaucoup plus facilement des potentiels cas contacts en cas de positivité au virus alors que debout, on est amené à côtoyer beaucoup plus de gens dont on ne se souviendra pas forcément plus tard.

La situation devient de plus en plus difficile pour les bars . D’autant que, comme le rappelle Rémi Calmon, Directeur exécutif su SNEG & Co, « un arrêté du préfet de Paris en date du 29 décembre a imposé une fermeture pour les soirées de fin d’année à deux heures du matin. Et tant pis, si les établissements concernés avaient fait des achats pour le réveillon de leurs clients… ». On connaît la taille des bars gays qui est souvent réduite. La densité de client y est, certains soirs, assez intense. Comment les établissements du quartier gay parisien se sont-ils adaptés à ces nouvelles directives ?

Fermetures temporaires

Trois bars ont décidé de fermer purement et simplement. Il s’agit du Bear’s Den, du Cox et du Freedj. En effet, ces lieux sont connus pour être, dans la plus grande tradition du bar gay, des établissements où l’on consomme debout. La terrasse du Cox est mondialement connue pour ses clients réunis, bière à la main, pour refaire le monde…

De son côté, le bar préféré des ours ne peut absolument pas envisager de continuer à travailler en installant des tables et des tabourets dans un lieu aussi exigu. Le Bear’s Den a prévenu ses clients lors de sa traditionnelle galette des rois du 2 janvier qu’il baisserait le rideau pour trois semaines. Rémi Calmon ajoute : « Si ces établissements ont fermé, c’est qu’ils n’avaient vraiment pas le choix. Installer des chaises ou des tabourets était impossible. Ouvrir était forcément synonyme de perdre de l’argent… On n’a toujours pas aujourd’hui, d’arrêté du ministère de l’Économie qui définit les conditions pour recevoir une quelconque aide pour ces bars… Et il faut savoir que les aides sont en général, conditionnée à un minimum de chiffre d’affaires… Ce qui, pour les établissements fermés, sera très délicat puisque ce chiffre d’affaire sera à zéro…»

Tabourets partout et aménagement des horaires

Le Quetzal, le Duplex et El Hombre restent ouverts mais ont installé des tabourets partout dans leurs établissements. Ils assurent que tout le monde sera accueilli dans la limite du nombre de places assisses. Malheureusement, si bar est plein, il sera impossible d’y accéder… On ne consomme plus debout tout comme au Ze Baar ou encore au M’sieurs Dames dans le 11e arrondissement qui disposaient déjà de plusieurs tables intérieur. Le Raidd, lui, a décidé d’aménager ses horaires. De la même manière que les autres bars, la consommation sera assise dans la limite des places disponibles et l’établissement ouvrira de 22 heures (au lieu de 18 heures) à 4 heures tous les soirs. Il est possible dans ce bar de réserver une table. Quant à l’Open Café, le Labo ou encore le WorkshoW, ils ont la chance d’avoir une clientèle qui consommait déjà assise pour la majorité, donc pas de changement…

Rémi Calmon se plait à souligner que « depuis deux ans, tenir un bar ou un restaurant relève de l’amour du métier. Ils ont tout vécu : les fermetures, les couvre-feux, les protocoles sanitaires toujours plus pointus… S’ils sont encore ouverts, c’est qu’ils aiment vraiment leur métier et leurs clients… Espérons que ces trois semaines de restrictions seront les dernières. Et que tout reviendra à la normale ensuite pour les établissements gays… Nos discothèques incluses… »

Tu en veux encore ?