« House Of Gucci » : une Lady Gaga au sommet de son art
Même si la marque de luxe est mondialement connue, l’histoire de la famille Gucci l’est un peu moins. Notamment celle qui a entrainé sa chute. Ridley Scott nous propose un film puissant, où les personnages sont attachants et effrayants à la fois. Gaga en tête !
Ridley Scott avait l’histoire des Gucci dans ses projets depuis 2006. Il a eu le temps de réaliser dix films avant que nous puissions voir enfin House Of Gucci sur les écrans. Et pour incarner le rôle de Patrizia Reggiani, au centre du scénario, ont été prévues Angelina Jolie, Penelope Cruz puis Margot Robbie avant que le rôle ne tombe dans l’escarcelle de Lady Gaga qui sortait du triomphe A Star Is Born.
Gaga y est exceptionnelle de vérité. Elle domine le film avec un talent qu’on ne lui connaissait pas forcément. On la savait très bonne chanteuse, danseuse douée. Elle est aussi une excellente actrice, qui n’hésite pas à donner de sa personne pour apporter tout le réalisme nécessaire au rôle. Dans House Of Gucci, elle est à la fois une effrayante manipulatrice, une bimbo attachante et une femme amoureuse touchante. De quoi nous rendre dingue…
Tutto in Italia
Le film débute en 1978 quand une jeune milanaise, Patrizia Reggiani, vit au milieu des routiers et des camions de son père, un chef d’entreprise très papa gâteau. Elle écume les soirées disco branchées et c’est là qu’elle rencontre Maurizio Gucci, l’un des héritiers de la marque de luxe. Elle se mariera avec lui et sa soif de pouvoir va entrainer la famille dans une chute qui lui sera fatale… Ridley Scott a eu accès à toute les archives de la maison Gucci : les costumes sont incroyables et il a apporté une crédibilité aux décors avec un souci du détail assez dingue… Dans le film, on conduit des Ferrari, des Lamborghini et des Vespa, évidemment… On est, à travers le film, dans l’Italie des années 80. Celle qui allait, une décennie plus tard, nous pondre le fameux bling-bling avec les Gucci, Versace ou autres Dolce et Gabanna… Même la bande originale nous plonge dans ces années d’exubérance. On sent le luxe et le frivole à chaque seconde du film…
Un casting de rêve
Aux côtés de Lady Gaga, on retrouve un casting de prestige qui a la particularité assez folle de réussir à nous faire croire qu’ils sont tous italiens. Sauf peut-être Camille Cottin qui reste la frenchie du film à cause de son accent trop mignon. Du très shakespearien Jeremy Irons à l’américain Adam Driver en passant par la mexicaine Salma Hayek (qui ici, dans son rôle de Pina, une voyante, ne cabotine pas du tout…), ils font tous italiens… Il y a dans leur façon de jouer toute la langueur transalpine qui nous plait tant, cette Dolce Vita qu’on aime tant imiter, ici en France… Celui qui transcende complètement le film est Jared Leto, méconnaissable en Paolo Gucci, criant de vérité. Depuis Dallas Buyers Club, on savait qu’il était capable du meilleur : il le prouve une fois de plus.
En route pour les Oscars
La date de sortie des films aux États-Unis n’est jamais innocente. House Of Gucci sort le 24 novembre. Pile dans la période qui permettra au film de concourir à toutes les cérémonies de début 2022 : Golden Globes, BAFTA et bien sûr, Oscars… Et ainsi se voir offrir une nouvelle campagne de promotion pour l’année prochaine. Les bookmakers et les gazettes de cinéma sont déjà à l’œuvre : le film devrait recevoir à coup sûr deux Oscars, celui de l’interprétation féminine pour Lady Gaga et celui second-rôle masculin pour Jared Leto… Auront-ils encore raison comme les dernières années ? Rien n’est sûr mais Gaga, en tout cas, n’a pas beaucoup de concurrences compte tenu du nombre limité de films sortis en 2021…
