Maxence Marchand reprend “Les Garçons et Guillaume, à table !” au Théâtre du Marais et c’est génial !

Non seulement il est « cute », mais en plus il ose ! Ce jeune comédien prend la relève de Guillaume Gallienne et s’empare avec brio du seul en scène culte que ce dernier a créé il y a dix ans avant de l’adapter au ciné. Cette nouvelle version des « Garçons et Guillaume, à table ! » revient tous les dimanches au Théâtre du Marais à Paris après avoir pris ses quartiers d’été au Festival OFF d’Avignon. Rencontre.

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Qu’est-ce qui t’a poussé à devenir comédien ?  

Après avoir obtenu mon bac, je me suis installé à Paris pour suivre une formation professionnelle d’art dramatique au Cours Simon pendant 4 ans. Mais en vérité je suis tombé en amour pour le théâtre à l’âge de 6 ans, quand mes parents m’ont inscrit à un atelier théâtre.

Tu reprends Les garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne au Théâtre du Marais après l’avoir présenté au Festival OFF d’Avignon. Comment as-tu découvert ce texte ? Était-ce sur scène ou avec le film ? 

Au cours Simon justement, un ami interprétait un extrait. Puis j’ai vu le film et ce n’est que quelques années plus tard que ma professeur, Diane de La Croix, m’a demandé d’interpréter un passage de la pièce.

Il y a des textes de théâtre qui sont intrinsèquement liés aux acteurs qui les ont créés. Les Garçons… en fait partie. Ce n’était pas un pari un peu fou de se lancer dans cette reprise ? 

J’ai le goût du risque il faut croire ! Dans mon travail je ressens le besoin de me surpasser, quoi de mieux qu’un seul en scène pour cela ? Et j’avoue que l’idée de reprendre un texte qui n’a jamais été joué depuis sa création, aussi effrayante soit elle, est excitante. Mais c’est d’abord une envie de ma metteur en scène et amie Peggy Dutti. Et le fait de travailler avec quelqu’un que l’on côtoie depuis 10 ans rassure beaucoup.

Un pari osé mais que tu as complètement réussi en nous faisant complètement oublier l’original. Justement, en tant que comédien, quelle a été la principale gageur pour se réapproprier ce « rôle »  (ou plutôt ces « rôles ») ? 

D’abord merci pour ce très beau compliment. Pour être le plus sincère possible je suis tout simplement parti de moi, de qui j’étais afin de créer « mon Guillaume » et d’éviter à tout prix une imitation de Guillaume Gallienne. Ensuite il y a les personnes que l’on rencontre dans notre vie qui sont une source d’inspiration inépuisable. Pour le personnage de la grand-mère par exemple, j’ai repris les intonations de voix de la grand-mère de ma meilleure amie et pour les mimiques je me suis inspiré d’un des personnages de la talentueuse Zouc.

Est-ce que Guillaume Gallienne est venu te voir et si oui quelle a été sa réaction ? 

Hélas pas encore, la situation actuelle n’aide pas non plus il faut dire… C’est quelqu’un de très occupé mais j’espère qu’il viendra oui !

(c) Charlène Nioï

À la sortie du film, certaines critiques ont reproché à Guillaume Gallienne le recours à certains clichés faciles et de prôner au final un retour à l’hétérosexualité. Or, lorsque l’on redécouvre le texte de la pièce, on se rend compte qu’il avait presque 10 ans d’avance sur les questions de genre et la nécessité d’en finir avec les normes (je pense notamment à la génération « gender fluid »). En quoi ce texte fait-il toujours écho aujourd’hui ? 

Je crois que vous venez de donner la réponse. Ce texte évoque le genre dans son spectre le plus large et il est normal qu’aujourd’hui encore, dans une époque où nous revendiquons notre liberté d’être, il toujours fasse écho.

Tu avais déjà exploré la confusion des genres en interprétant Madame Marguerite de Roberto Athayde. C’est quelque chose que tu aimes particulièrement aborder sur scène ? Y a-t-il un autre rôle que tu aimerais interpréter ? 

Je pense que cela est totalement inconscient de ma part, on est touché par des choses, par des sujets… Maintenant, vous expliquer le pourquoi du comment, je crois que j’en serais bien incapable. Ce que je peux vous dire, c’est que je trouve les femmes, de manière générale, bien plus intéressantes que les hommes, du moins elles m’émeuvent davantage, et c’est une partie de plaisir que de pouvoir les interpréter. Dans un tout autre registre j’aimerai beaucoup endosser le rôle de Alan Strang dans Equus de Peter Shaffer. Troublant.

Après cette période de confinement, tu vas enfin pouvoir remonter sur scène. Heureux ? 

Plus que jamais… J’attends ce moment “comme le messie, comme L’instant magique…

Les Garçons et Guillaume, à table !, de Guillaume Gallienne.
Avec Maxence Marchand. Mise en scène Peggy Dutti
Au Théâtre du Marais (Paris 3e), tous les dimanches à
17h30 jusqu’au 2 janvier 2022.

Tu en veux encore ?