On a rencontré Iosu et Julen, les jumeaux gays qui affolent la toile
Iosu et Julen sont espagnols. Ils sont frères jumeaux et tous les deux gays. Depuis quelques temps, ils se sont lancés dans un projet artistique dans le but de lutter contre les discriminations. En exclusivité pour JocK.life, ils nous parlent de leur aventure.
Parlez-nous de vous ? Quel âge avez-vous ? Où vous vivez ?
Iosu : Nous sommes Iosu et Julen Martínez Garrido. Nous sommes nés en août 1993, nous avons donc 28 ans et nous vivons actuellement entre Madrid et San Sebastián (notre ville natale).
Comment deux jumeaux homosexuels grandissent-ils à Irun ?
Iosu : Nous avons déménagé de Saint-Sébastien à Irún à l’âge de 9 ans. Les enfants autour de nous avaient déjà leur groupe d’amis. Par conséquent, nous avons eu du mal à nous intégrer là-bas. Dans le groupe des garçons, nous n’étions pas assez masculins pour être avec eux, et dans le groupe des filles, nous n’étions tout simplement pas des filles.
Julen : En classe, tout allait bien sauf quelques commentaires déplacés de temps en temps. Nous avons grandi sans vraiment avoir beaucoup d’amis jusqu’à l’âge de 14 ans. Heureusement que nous avons toujours été ensemble.
Parlez-nous de votre projet Two in Red…
Julen : Nous sommes directeurs artistiques, scénaristes, modèles et créateurs de contenus numériques. Nous avons fait des études spécialisées dans différents secteurs artistiques : moi dans le domaine du design et Iosu dans le domaine de l’interprétation, en tant qu’acteur. Un jour, nous avons décidé de fusionner nos connaissances et c’est comme ça qu’est né Two in Red.
Iosu : Ce projet est né en grande partie de ce que nous avons ressenti pendant notre enfance. On a grandi en se sentant “bizarre” et en manque de modèles. On aurait apprécié avoir certaines informations quand nous étions plus jeunes sur la masculinité toxique, les lgbtphobies, le machisme, le racisme…
Julen : Two in Red est un projet audiovisuel dans lequel nous cherchons principalement à nous amuser en lançant des messages d’optimisme et de soutien aux personnes qui pourraient en avoir besoin parce qu’elles souffrent de discriminations.
Nous avons vu les vidéos sur votre chaîne YouTube. Les messages sont très forts. Quelles sont les causes qui vous touchent particulièrement ?
Julen : Nous sommes conscients que nous vivons dans un monde injuste. Si vous appartenez à une minorité, il vous faudra sûrement travailler trois fois plus longtemps pour vous intégrer. Du fait de ce postulat, il y a beaucoup de parties de notre personnalité qui sont laissées de côté ou ignorées. Tout ce qui cherche à nous rendre invisibles est une cause qui nous affecte vraiment.
Depuis la France, on a l’impression que l’Espagne, qui est un peu notre paradis gay, connaît une recrudescence des violences homophobes. Comment le vivez-vous ?
Iosu : Il n’est pas agréable de voir la direction que prend l’Espagne sur cette question. On pourrait dire qu’on recule, mais on ne pense pas que ce soit vraiment le mot juste. Il ne s’agit pas d’un échec de la société, car le problème a toujours été là.
Julen : Pendant des années, l’inclusion en Espagne a très bien fonctionné, mais malheureusement, il y a encore beaucoup de “phobies”. Nous voulons donc mettre en avant ces discriminations pour que les gens soient conscients de ce que certains citoyens vivent…
Vous êtes sur Onlyfans. Cela fait-il également partie de votre travail artistique ?
Julen : Bien sûr ! En fait, Onlyfans était notre premier projet artistique et le plus exigeant à ce jour de notre point de vue personnel. Nous sommes de fidèles défenseurs de toutes les formes d’art, à commencer par les représentations de nous-mêmes.
Iosu : Chacun est libre de faire ce qu’il veut de son corps. Sur notre compte Onlyfans, nous travaillons le nu d’un point de vue artistique. Nous nous sentons très à l’aise avec cela car c’est encore une autre expression, peut-être plus intime, de nous-mêmes.
Julen : De plus, à l’heure actuelle, cette plateforme est celle qui nous aide à générer les revenus nécessaires à tous les projets que nous réalisons et c’est notre principal moteur économique. Il y a des gens qui utilisent le “crowdfunding” comme moyen de réaliser leur travail, nous le faisons à travers Onlyfans.
Certains peuvent être déstabilisés de voir deux frères réunis sur des photos suggestives. Est-ce que vous recevez des critiques et que répondez-vous ?
Julen : Normalement, nous ne perdons pas beaucoup de temps à répondre à ce genre de critiques. C’est vrai qu’au début, avant de lancer notre compte Onlyfans, nous avions du mal à comprendre pourquoi beaucoup de personnes questionnaient notre relation et voyaient des “choses étranges” dans ce qui est pour nous un amour fraternel sans ambiguïté. Nous avons donc décidé d’arrêter de nous fâcher et de jouer avec.
Iosu : Celui qui veut parler, peut parler et a certainement des raisons de le faire. D’ailleurs, nous profitons aussi de la situation. Financièrement, si vous y réfléchissez bien… (Rires)
On vous verra bientôt en France ?
Julen : Nous avons hâte d’y aller ! Nous avons une collaboration en attente à Paris, et j’espère que nous aurons encore plus de projets.
Iosu : En ce moment, nous avons beaucoup de travail et la grande majorité se passe en Espagne. Mais nous aimons voyager et travailler avec des gens de différentes parties du monde, c’est très enrichissant pour nous. Alors oui, vous nous y verrez sûrement très bientôt !
Et au fait, êtes-vous célibataires ?
Iosu : Nous trouvons ça drôle parce que, jusqu’à récemment, l’un de nous avait un partenaire et l’autre pas, et maintenant c’est l’inverse. (rires).
Julen : De plus, comme nous le disons dans l’une de nos vidéos sur le polyamour, nous croyons que dans un cœur, il y a de la place pour de nombreux amours et de nombreux types d’amours différents.
