Stewood, le photographe-rêveur qui joue avec la beauté des hommes

Stewood est photographe, mais aussi chanteur. Il sort aujourd’hui son premier album solo “Boulevard”. Pour jock.life, il nous présente son travail où il cherche à capter le côté sexy de ses modèles qui se laissent aller à ses rêveries. Avec l’aide du soleil, son plus grand allié… Rencontre.

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Parle-nous de toi…

Je m’appelle Steve et je suis un grand rêveur : j’adore faire des photos, j’adore également faire des chansons… Je fais partie de la troupe de chanteurs Air&Co mais également du boys band Les Drones, et je collabore souvent avec un magazine gay en tant que photographe de « beaux mâles sexys ». Je suis également présent en tant qu’artiste chez EKKO, une galerie d’art de Bordeaux. J’ai réalisé mon premier livre de photos « Stewood et les garçons » qui est en vente depuis janvier dernier dans cette galerie. C’est une de mes grandes fiertés.

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D’où vient ton nom de photographe ?

Stewood est mon pseudo « d’artiste », que ce soit dans la chanson, la photo, la réalisation ou même le dessin. C’est l’assemblage de mon prénom et de Hollywood. C’est peut-être un poil prétentieux, mais au départ c’était un simple pseudo que j’utilisais pour les forums. Depuis j’ai grandi (ou vieilli !) et je l’ai gardé quand il a fallu que je signe mon premier projet artistique. Ça sonne bien, non ? (Rires)

Comment se construit ton inspiration ?

Dès l’adolescence, je suis tombé en admiration devant des photos de grands photographes de mode, comme Mondino, Demarchelier, Lindbergh… Mais ma référence n°1, c’est la génialissime Ellen Von Unwerth. J’admire son travail. Ce style unique de photos qu’on reconnaît de suite sans avoir besoin de lire son nom dessous. Elle magnifie tous ses modèles, les hommes, les femmes, des célébrités, des inconnus, j’adore tellement son noir et blanc, si léché, quelquefois si net et parfois si flou, mais qui dégage quand même quelque chose de beau. Elle m’inspire beaucoup. C’est mon idole après Vanessa Paradis. Mais pour répondre à ta question, quand il faut avoir une idée pour un projet photo, je n’ai pas vraiment de recette, ça dépend vraiment du moment et du modèle.

Les extérieurs sont un élément important dans ton travail. Comment les choisis-tu ?

Je fais parfois de la photo en intérieur, mais c’est vrai que je préfère mille fois l’éclairage naturel, choisir l’heure où le soleil est parfait. Jouer avec les éléments du décor, de la nature ou dans les ruines d’un ancien château, cela laisse beaucoup plus de libertés, à la fois au modèle, mais également pour moi qui n’hésite pas à me retrouver allongé au sol, ou coincé dans un arbre pour une prise de vue particulière. Je suis constamment à la recherche de nouveaux endroits, pour raconter d’autres histoires. J’adore prendre la voiture au hasard, une sorte de road-trip photo avec le partenaire, rouler sans trop savoir où on va et s’arrêter quand le décor nous plaît.

Certaines de tes photos sont drôles, par le regard du modèle, par la pose, par le décor… Y penses-tu avant de te lancer dans ton travail ? Ou est-ce un hasard ?

Je pense que mes photos reflètent l’état d’esprit de la séance. Il faut que ce soit avant tout un amusement, que le modèle ne se prenne pas trop au sérieux et qu’il soit à l’aise. On peut travailler et faire de très belles choses en faisant croire que ce n’est que du fun. Certains modèles débordent d’idées (et de jolie lingerie) et j’adore, car c’est participatif. On crée vraiment la photo à deux. C’est pour ça que j’aime bien parler longtemps avant le shooting.

Certaines de mes pépites sont le fruit du hasard, j’avoue, c’est ce qu’on appelle la magie de la photo. Tout le monde est photographe aujourd’hui, il suffit de simplement provoquer la chose. Mon moment préféré est celui où je me retrouve seul face à mon PC avec toutes les photos brutes, là où un second travail commence, plus long et un peu moins marrant, jusqu’à ce que je présente ma sélection et mon travail fini au modèle.

Comment choisis-tu les vêtements que portent tes modèles ? Font-ils partie de l’histoire de la photo ?

Évidement que le vêtement, ou devrais-je dire, le sous-vêtement fait partie intégrale de l’histoire de l’image. Nous sommes une génération d’hommes à prendre soin de nos dessous. Certains des modèles que j’ai shootés avaient une centaine de sous-vêtements à me proposer, des slips, des boxer, des jock-strap, de toutes les couleurs, toutes les marques… Je ne citerais pas de nom, mais ils se reconnaîtront. Et le choix des « costumes » dépend vraiment de la personnalité du modèle, je m’adapte toujours, je tiens tellement à photographier LA personne avant toute chose. J’aime beaucoup quand le modèle découvre les photos. Certaines réactions m’ont marqué.

Quel est ton plus beau souvenir de photographie ?

Il y a la première séance photo avec Laurent qui a duré 4 jours non-stop dans son bel appartement. C’est grâce à cette séance que j’ai reçu beaucoup de demandes ensuite et qu’on m’a pris au sérieux. Mais comme il ne faut choisir vraiment que le plus beau souvenir, ça serait évidemment celui de février 2019, sur la plage déserte de La Jenny, j’avais rendez-vous pour shooter Morning Camille, 25 degrés en hiver devant l’océan. Un après-midi magique hors du temps et un coucher de soleil digne de David Lynch pour finir cette journée, qui depuis est devenue, celle où j’ai rencontré une des personnes les plus importantes pour moi aujourd’hui, mon amoureux.

As-tu des projets en cours ?

Oui, un gros projet musical. Je sors aujourd’hui sur toutes les plateformes « Stewood Boulevard » mon premier album solo composé par mon ami Fabien Daillac et dont j’ai écrit tous les textes. Quelques clips accompagneront le projet, ce qui rejoint un peu le travail de la photo. C’est un album pop rock électro que j’ai voulu remplit d’onde positive pour contrer la période que nous vivons tous.

J’y parle du droit à la différence, de ma vie de gay, mais le thème principal de l’album est Hollywood et son cinéma, du rêve et de l’évasion. Un clin d’œil facile à mon pseudo mais qui a donné naissance à 11 nouvelles chansons. Même si je suis très peu attendu dans ce domaine, j’ai hâte de pouvoir faire découvrir mes nouveaux morceaux, et j’espère que des curieux iront les écouter.

Vous pouvez retrouver le travail de Stewood sur Instagram ou sur son site.

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