Pourquoi on a adoré « Special », l’une des séries les plus gays de l’histoire de la télévision 

Il y a un an, on a découvert Ryan, le héros de la série « Special ». On a craqué littéralement pour l’histoire de ce jeune gay handicapé. La saison 2 est en ligne sur Netflix depuis le 20 mai. On ne s’en est toujours pas remis…

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Ryan est interprété par Ryan O’Connell. La série Special est inspirée de sa propre vie. Il en est aussi le scénariste. A l’origine, Special est un livre, que Jim Parsons l’acteur de The Big Bang Theory et de The Boys in the Band a lu et décidé de produire en série. Ryan est gay, il a fait son coming out dans une famille très gay friendly à l’âge de 17 ans. Il a déclaré qu’il s’était rendu compte de son homosexualité en voyant les fesses de Ryan Philippe dans Sexe Intentions. Il est aussi handicapé, il est atteint depuis sa naissance d’une paralysie cérébrale partielle.

On a fait connaissance de Ryan dans la première saison mais aussi de sa mère Karen, de sa meilleure amie, Kim, de sa patronne, la dingue Olivia… Les personnages sont vus à travers les yeux de Ryan, sans filtre, sans réserve, sans avoir à se préoccuper du politiquement correct. C’est jouissif, très bien joué et surtout, la série aborde une multitude de sujets qui nous touchent en tant que gays, mais pas que… Bref, on a adoré : la série est à classer dans nos bijoux de la culture LGBT à l’instar de Please Like Me, Six Feet Under ou encore Queer As Folk

Un monde parfait

Le monde de Ryan est un monde où on peut tout se dire. Même ce qui semblerait incongru voire déplacé. C’est le regard même de Ryan qui peut se le permettre. Tout l’humour que le jeune homme déploie autour de son handicap est désopilant. Il n’a peur de rien. Cet humour n’est pas sans nous rappeler celui qu’on peut avoir quand on parle entre gays. Si une personne valide faisait de l’esprit avec le handicap, ce serait taxé, à juste titre d’handiphobie. Là, c’est juste drôle… Quand Kim, qui est ronde, parle de ses formes, ça fonctionne de la même façon.

Et si on se débarrassait du politiquement correct et si on disait les choses normalement sans tabous et sans peur du jugement ? C’est ce que fait Ryan. Et c’est libérateur de voir ce monde parfait dans lequel il vit. Il a des problèmes certes, mais il les formalise avec une facilité déconcertante et c’est là, toute la force de cette série. Elle nous donne une véritable leçon de non-jugement et en même temps, elle nous incite à ne pas nous draper dans la morale bien-pensante de bon ton aujourd’hui…

La mère idéale

Ryan est gay et comme pour tout gay, le personnage de sa mère est exceptionnel. Karen est pire (ou mieux) qu’une mère juive. Elle a ce talent incroyable de pouvoir montrer à son fils qu’il est sa fierté absolue et en même temps, elle est capable de lui déclarer qu’il lui a gâché la vie en l’angoissant à cause de ses différences.

La mère de Ryan a tout donné pour son fils handicapé et dans la série, on la voit complètement désarçonnée, quand celui-ci décide de voler de ses propres ailes. Elle est interprétée excellemment par Jessica Hecht, une actrice de Broadway. Elle en fait des tonnes, elle a des répliques qui sonnent tellement comme celles de notre propre vécu. On adore quand elle joue à la mère hyper tolérante… qui ne peut pas s’empêcher de glisser une petite remarque, comme pour signifier où sont ses limites. Une vraie mère de gay, quoi !

La fierté comme arme

À aucun moment dans la série, on ne sent une pointe d’homophobie ou d’handiphobie dans la vie de Ryan. Il les contourne avec sa fierté d’être les deux. Il accepte d’avoir tort et de changer d’avis sur telle ou telle remarque. Il pointe par son angélisme lié à son handicap toutes les discriminations du monde. Et notamment, celles de ceux qui se croient touchés, à tort ou à raison, par la hiérarchie des discriminations. Pour exemple, la patronne de Ryan qui lui sort  : « Je sais ce que c’est d’être discriminé : je suis rousse ! » On a envie de crier. Mais on explose de rire devant sa bêtise. Ryan ne fait aucune concession sur ce qu’il est. Il accepte d’avoir des pulsions mais revient toujours sur ce qu’il veut être sans dévier de sa route. Il en est même très fier. On en est fier pour lui…

Special, saison 2
À voir sur Netflix

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