Témoignages : « Je suis retourné vivre chez mes parents ! »

Pour des raisons pratiques, économiques ou tout simplement pour avoir plus de confort, nos témoins ont décidé d’aller vivre le confinement chez leurs parents. Entre la peur de devenir un Tanguy et l’opportunité de profiter de la vie plus sereinement, ils racontent…

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La crise sanitaire a bouleversé nos habitudes et nos modes de vie. Le confinement et le couvre-feu nous ont amené à revoir nos modes de vie et nos priorités. Certains ont dû envisager leur avenir différemment. Souvent pour des raisons économiques : la crise n’est pas que sanitaire. Elle a amené nos témoins à faire ce qu’on redoute souvent le plus : retourner chez nos parents. Lucas (27 ans, de Lyon) était serveur : « La grande partie de mes revenus venaient des pourboires que je recevais. J’étais même très bon. Avec le chômage partiel, j’ai perdu presque la moitié de mes gains. C’est ma mère qui m’a proposé de revenir le temps de laisser passer l’orage. Je suis retourné au Puy-en-Velay depuis mars 2020. C’est long ! J’attends avec impatience la possibilité de rejoindre Lyon… » Mais comment vivent les Tanguy de 2021 ? Certains trouvent ça pesant, d’autres s’en amusent.

« Je ne m’en sortais plus ! »

Comme Lucas, de nombreux gays ont dû faire le choix du retour à la case « maman » pour des raisons purement économiques. Cédric (32 ans, de Paris) explique : « J’ai acheté un appartement il y a 5 ans et je me suis retrouvé à faire face à des échéances de prêt trop importantes pour moi. Beaucoup de mes commandes ont été annulées. Je ne m’en sortais plus. Ma mère m’a proposé de revenir à la maison et de louer mon appartement. C’est ce que j’ai fait. Je télétravaille tout le temps donc ce n’était pas vraiment un problème. Au début, c’était dur de revenir à Tours. Mais au final, je suis comme un coq en pâte. J’ai même accès à la voiture de ma mère pour aller draguer… Il y a beaucoup plus de plans possibles que je ne croyais… »

Cédric s’y retrouve et ne vit pas ce changement de manière trop violente. Parce que souvent, bien au-delà de la survie économique, c’est le retour dans le cocon familiale qui rassure aussi nos témoins. L’isolement peut se faire sentir violemment. Et certains le vivent mal…

« Ma mère m’a appelé et m’a ordonné de rentrer chez elle ! »

A l’instar de Michael (21 ans, de Toulouse) qui a dû repartir en Ariège pour ne pas « péter un plomb », comme il dit : « J’ai réussi à avoir une chambre en résidence universitaire. Je pensais que c’était la fin de mes galères et que j’allais pouvoir étudier tranquillement. Et la Covid est arrivée. Et j’ai passé des journées entières, seul, dans mon 9 m2 ! Mon copain de l’époque est reparti dès l’annonce du confinement dans sa famille à Biarritz. J’ai très vite commencé à déprimer. Un soir, ma mère m’a appelé et m’a ordonné de rentrer chez elle. Et on ne refuse pas à ma mère. Elle m’a requinqué à coup de petits plats et de parties de Uno en terrasse. Je vais beaucoup mieux. J’ai réussi à tous mes examens. Grâce à elle ! Et tant pis, si mon copain est devenu un ex… » Les familles ont été un élément primordial pour lutter contre l’isolement. Notamment pour les plus jeunes d’entre nous, qui n’avaient pas forcément comme projet de vivre seuls.

« C’est passager ! »

Le retour chez ses parents se vit, en général, plutôt bien. Là où le bât blesse, c’est quand cette période de transit dure trop longtemps. Alessandro (29 ans, de Lille) s’est très vite rendu compte qu’il y avait un problème : « Ma mère a décidé assez rapidement que mon retour en Picardie durerait le plus longtemps possible. Elle est devenue, en un temps record, la spécialiste des ventes par correspondance. Ça a commencé par un matelas pour que je n’aie pas mal au dos, puis un bureau pour que je me sente comme chez moi… C’est quand elle m’a demandé qu’elle était ma taille de slip parce qu’elle voulait faire un commande groupée que je me suis inquiété. Elle n’avait absolument pas intégré le fait que je retournerais à Lille dès que possible, que c’était passager. J’ai trouvé une colocation pas trop chère et je suis reparti de chez mes parents. Parce qu’en fait, cet épisode m’a rappelé une chose : la raison pour laquelle j’étais parti si jeune de chez eux ! Je voulais vivre ! »

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