Scènes de gaynage : la web-série feel-good d’un couple gay lyonnais

Ils vivent à Lyon et sont en couple à la ville comme à l’écran. Jonathan et Stéphane, alias Djidji et Boubou, ont lancé lors du premier confinement une web-série très drôle où ils tournent leur quotidien en dérision. Des scènes de ménage 100% gay où l’on retrouve forcément un peu de nous. Rencontre.

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Bonjour les garçons. Qui êtes-vous ?

Jonathan : J’ai 36 ans, je suis comédien et même si j’ai principalement joué au théâtre , j’ai plutôt envie de m’orienter davantage vers la télévision et le cinéma. J’ai aussi fait de la mise en scène, notamment une adaptation théâtrale en quatre épisodes des « Chroniques de San Francisco » d’Armistead Maupin en 2014 au Lavoir Public à Lyon.

Stéphane : J’ai 32 ans et je travaille dans la communication et l’évènementiel. D’origine portugaise, je suis né et j’ai toujours vécu au Luxembourg. Depuis septembre 2020, on a emménagé à Lyon pour que Jonathan puisse poursuivre sa carrière de comédien.

Stéphane et Jonathan

Comment est née la web-série “Scènes de gaynage” ?

J : D’abord du rêve que la série « Scènes de ménage » mette un couple gay dans sa programmation et surtout me choisisse pour interpréter un des personnages (rires). Comme j’ai vite compris que cela ne se ferait pas, j’ai voulu créer ma propre web-série. Lors du premier confinement, Stéphane et moi, avons décidé de mettre ce temps à profit pour tester le concept. On y a pris goût, les gens ont suivi et du coup, on n’a pas envie de s’arrêter en si bon chemin.

S : Comme j’ai toujours aimé parler à la caméra et que j’avais déjà fait du théâtre quand j’étais plus jeune, cette idée m’est apparue très amusante . Jonathan s’occupe de l’écriture et de la mise en scène et moi de la post-production et de la communication.

Au début on n’avait que la famille et les amis qui suivaient nos petites aventures mais aujourd’hui on est content de voir que la série touche un peu plus de monde. On aime quand les gens se reconnaissent dans nos épisodes, qu’ils soient gays, bi, hétéros… On est touché de voir qu’on fait rire les gens. Au début on était uniquement présents sur YouTube, mais depuis peu on a lancé « Scène de gaynage » sur plusieurs médias sociaux et partageons d’autres contenus en plus des vidéos hebdomadaires.

Vous êtes en couple à la ville et à l’écran. Qu’est-ce qui vous inspire pour écrire les vidéos ? Il y a beaucoup de vous dans Boubou et Djidji, les personnages que vous incarnez ?

J : Oui, nous sommes en couple depuis 2 ans déjà ( que le temps passe vite). Je me suis clairement inspiré de nos deux tempéraments pour créer Boubou et Djidji, qui sont comme deux caricatures de nous, avec nos qualités et défauts poussés à l’extrême.

S : C’est vrai, car je ne suis pas aussi monstrueux à la ville qu’à l’écran.

J : Et moi je ne suis pas si hypersensible et fleur bleue. Ce qui nous inspire, ce sont les situations du quotidien. Par exemple, de voir Stéphane regarder la rue pour faire des commérages m’a donné envie de créer ce côté concierge de Boubou. Nous aimons aussi jouer sur les clichés et saisissons chaque petit moment de vie qui pourrait se transformer en scène. J’essaye aussi, tant bien que mal, d’intégrer quelques sujets qui me tiennent à cœur (bienfaits de la méditation, respect de l’humain, bienveillance dans les rapports…). Pour la saison 3, j’aimerais pousser ça un peu plus loin, en traitant de thématiques importantes pour moi, comme les combats pour la cause LGBTI+ dans le monde.

Vous habitez à Lyon. C’est comment la vie gay dans la capitale des Gaules ?

S : En arrivant en septembre, je n’ai pas eu la chance de voir beaucoup la ville sous toutes ces couleurs. Mais du peu que j’ai pu découvrir, c’est une ville agréable à vivre, peu importe qui on est. Venant du Luxembourg ou il n’y a pas beaucoup de lieux dédiés aux gays, j’ai pu voir qu’en fait c’est cool d’être homo dans une ville aussi ouverte d’esprit. J’ai vraiment hâte de découvrir davantage quand la vie normale reprendra.

J : Je peux dire qu’en dix années passées à Lyon, j’ai pu, grâce à cette ville et aux rencontres que j’y ai faites, m’assumer, me libérer et adorer le fait d’être gay . Lyon a été un peu comme mon « San Francisco à moi » avec ses festivals de cinéma comme « Ecrans mixtes », les soirées clubbing au Lavoir public (malheureusement plus d’actualité), sur la péniche « Le Sonic », les « Garçons sauvages » au Sucre, les bars comme l’Xs, la discothèque l’UC et surtout avec toutes les belles amitiés qui se sont créées dans cette ville . Clairement, pour moi, il n’y a pas plus gay friendly que Lyon. Joanny Charvet fait d’ailleurs partie de ces amis chers à mon cœur et c’est lui qui nous a gentiment invité à tourner au restaurant Noze pour l’épisode Saint-Valentin !

Qu’est-ce qui vous fait le plus rire l’un et l’autre ?

S : Ça dépend du sens de la question : si c’est ce qui me fait rire chez Jonathan, je dirais son côté clownesque. Il n’y a pas un jour où on ne rigole pas chez nous. L’humour est un pilier primordial dans notre couple. Après, je suis bon public, je pourrais rigoler de tout, sauf des blagues très françaises que je risquerais de ne pas comprendre.

J : Alors, de but en blanc, je dirais Kuzco l’empereur mégalo, les Desperate Housewives et Friends . Et sinon, chez Stéphane ( que j’appelle vraiment Boubou dans la vie) c’est son côté « Chouchiant », c’est à dire cette faculté qu’il a de passer de l’agneau le plus tendre du monde au volcan en éruption. Il est plus que facile de le faire monter dans les tours et je dois avouer que parfois je m’amuse à voir combien de temps il saura garder son calme avant d’exploser.

Quels sont vos projets ?

S : Déjà espérer trouver un boulot à Lyon, car c’est pas gagné. Sinon donner plus d’ampleur à cette série que nous chérissons tous les deux en invitant plus de guests et peut- être tourner des épisodes spéciaux.

J : Que les producteurs de « Scènes de Ménage » intègrent Boubou et Djidji dans leur casting ça serait pas mal (rires). Et sinon, juste de gagner plus de visibilité et donc de toucher un plus large public, ça nous comblerait de joie . On veut surtout que « Scène de Gaynage » fasse rire les gens et continue de les faire rire le plus longtemps possible.

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