Les 15 moments les plus gays des Oscars

À l’occasion des Oscars qui auront lieu dans la nuit de dimanche, Jock.life revient sur 15 moments trĂšs gays de l’histoire de cette cĂ©rĂ©monie.

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Dimanche, dans la nuit, la cérémonie des Oscars va couronner les rois et les reines d’Hollywood pour cette année particulière où les plateformes de streaming ont régné. Retour en vidéos sur 15 moments très gays de l’histoire des Oscars, entre remises de prix engagées et numéros de stars follement queers et glamours…

Par Didier Roth-Bettoni

2009 : Dustin Lance Black, meilleur scénariste pour Harvey Milk

C’est un beau discours, passionné et émouvant, que prononce le scénariste Dustin Lance Black, récompensé pour le biopic consacré à l’activiste gay Harvey Milk. Au bord des larmes, le jeune homme raconte qu’avoir appris l’histoire de Milk lorsqu’il était jeune lui a donné de l’espoir et le courage de vivre sa vie ouvertement, et pourquoi pas d’espérer se marier (ndlr : depuis, Black s’est marié avec le nageur Tom Daley et est devenu papa). Il termine en affirmant aux jeunes gays et lesbiennes qu’ils sont beaux, merveilleux, qu’ils ont de la valeur quoi qu’en disent leurs familles, les églises ou le gouvernement. Un puissant plaidoyer à une époque où le mariage était toujours illégal aux Etats-Unis.

1990 : Diana Ross chante Over the rainbow

Hymne de la communauté LGBT créé par Judy Garland dans le film Le Magicien d’Oz en 1939, Over the rainbow est repris sur scène par une autre icône : Diana Ross, qui chante devant des images de Judy.

1994 : Tom Hanks, meilleur acteur pour Philadelphia

Couronné pour son interprétation magistrale d’un malade du sida dans Philadelphia, Tom Hanks remercie ses partenaires, dont Antonio Banderas qui joue son amant, mais surtout ses deux professeurs de théâtre, “deux des plus merveilleux gays américains, deux hommes extraordinaires” qu’il a eu la grande chance de croiser. Inspiré, il salue ensuite dans un final très religieux, la mémoire des milliers d’anges trop tôt disparus dont les rubans rouges portent le souvenir.

2014 : Ellen DeGeneres présente la cérémonie

Après avoir marqué l’histoire de la télévision américaine en faisant son coming out dans sa série Ellen en 1997, Ellen DeGeneres a récidivé dix ans plus tard en devenant la première personne ouvertement homosexuelle à présenter les Oscars. Lors de la cérémonie, elle s’exclame : “Quelle fantastique soirée, quelle diversité dans la salle, dans une année où on a tellement dit de choses négatives sur les races des gens, leur religion ou leur orientation sexuelle. Et je peux pointer ce fait haut et fort : s’il n’y avait pas de noirs, de juifs et de gays, il n’y aurait pas d’Oscars, ou même quelqu’un qui s’appelle Oscar, quand on y pense.” Sa performance est saluée par tous, et on fait à nouveau appel à elle en 2014. Lors de son discours d’ouverture, elle se moque gentiment des invité·e·s, dont Liza Minnelli qu’elle fait mine de prendre pour une drag queen imitant Liza.

1984 : Rob Epstein, meilleur réalisateur de documentaire pour The Times of Harvey Milk

Bien avant Harvey Milk, le biopic de Gus Van Sant, l’élu gay assassiné avait été le sujet de The Times of Harvey Milk, passionnant documentaire comportant de nombreuses archives. En recevant son Oscar pour la réalisation de ce film, Rob Epstein (futur auteur de Celluloid closet) ne se contente pas de rappeler l’importance de la figure de Milk dans l’histoires des droits des gays : il remercie en direct son propre compagnon, ce qui constitua une sacrée sensation dans la très homophobe Amérique des années Reagan.

1993 : Elizabeth Taylor récompensée pour son action contre le sida

Lauréate de deux statuettes de la meilleure actrice en 1961 et 1967, Liz Taylor voit ce soir-là saluée son action déterminée dans la lutte contre le sida. C’est en effet à celle qui, dès 1984, a entrepris de mobiliser Hollywood, de récolter des fonds et de sensibiliser l’opinion publique, qu’Angela Lansbury remet le très honorifique Jean Hersholt Humanitarian Award. Une récompense méritée pour ce que Liz nomme elle-même “le combat d’une vie”.

1992 : Howard Ashman, meilleure chanson pour La Belle et la Bête

Récompensé pour la chanson du dessin animé La Belle et la Bête, Howard Ashman n’est pas là pour recevoir son trophée. Et pour cause : il est mort quelques mois plus tôt des suites du sida. C’est donc son compagnon de longue date, Bill Lauch, qui monte sur scène et prononce des paroles très émouvantes, signalant qu’Ashman était le premier lauréat d’un Oscar à mourir du sida.

1991 : Madonna interprète la chanson de Dick Tracy

C’est en fausse Marilyn que la reine de la pop monte pour la première fois sur la scène des Oscars, afin d’interpréter Sooner or Later. A la suite de cette performance très glamour, ce morceau du film Dick Tracy écrit par le très gay compositeur Stephen Sondheim, recevra l’Oscar de la meilleur chanson au cours de la cérémonie.

2019 – Rami Malek, meilleur acteur pour Bohemian rhapsody

Epoustouflant Freddie Mercury dans le biopic consacré au leader de Queen, Rami Malek remporte la statuette dès sa première nomination. Très ému, il n’oublie pas de saluer la mémoire et le courage de celui qu’il a si bien incarné, “un gay, un immigrant, qui a vécu a vie en étant résolument lui-même”, faisant le parallèle avec son propre parcours de fils d’immigrants égyptiens.

1974 : Liza Minnelli ouvre la cérémonie

Intitulé tout simplement Oscar, le numéro d’ouverture de la cérémonie 1974 est étincelant. Fille de l’icône queer Judy Garland et du cinéaste très bi Vincente Minnelli, couronnée l’année précédente pour son rôle dans cet hymne à la liberté panssexuelle qu’est Cabaret, Liza Minnelli chante avec malice, fougue et drôlerie, au milieu de danseurs en smoking, un hymne composé par un duo d’auteurs-compositeurs infiniment gay, Fred Ebbe et John Kander. Que dire de plus ?

2009 : Sean Penn, meilleur acteur pour Harvey Milk

Après s’être gentiment moqué de lui-même et de sa réputation de mauvais garçon (“Je sais que j’ai fait tout mon possible pour qu’il soit difficile de m’apprécier”), Sean Penn, acteur très engagé qui a pris à corps son rôle d’activiste du mouvement LGBT, s’en prend à ceux qui, à l’époque, manifestaient aux Etats-Unis contre le mariage gay, les appelant à réfléchir et à “anticiper leur grande honte et la grande honte qui se reflètera dans les yeux de leurs petits-enfants s’ils continuent dans cette voie.” “Nous devons avoir les mêmes droits pour chacun !” conclut-il sous les applaudissements de la salle.

1988 : Cher, meilleure actrice pour Eclair de lune

Quelles sont les personnes que Cher remercie en priorité lorsqu’elle obtient son Oscar pour la comédie policière Eclair de lune ? Pas son réalisateur ni ses partenaires. Non. Son maquilleur (“et il a eu beaucoup à faire” s’amuse-t-elle) et son coiffeur… Autant dire que la plus queer des chanteuses n’a pas failli à sa réputation ce soir-là, montant sur scène dans une tenue aussi sexy que d’habitude, signée comme souvent du si gay Bob Mackie.

1972 : Joel Grey, meilleur second rôle pour Cabaret

Premier acteur à obtenir un Oscar pour un rôle ouvertement homo, Joel Grey, le fabuleux maître de cérémonie du Cabaret de Bob Fosse (Wilkommen, Bienvenue, Welcome, c’est lui) remercie le duo Ebb et Kander, auteurs gays des chansons du film, et reçoit son trophée des mains de l’idole Diana Ross.

2013 : Barbra Streisand chante la chanson de Nos plus belles années

Toutes les divas de la chansons, toutes nos icônes, de Bette Midler à Lady Gaga ou Céline Dion, à un moment donné ou un autre, sont montées sur la scène des Oscars, pour remettre un prix, en recevoir un, faire un numéro… Deux fois récompensée de la statuette dorée (meilleure actrice  en 1969, meilleure chanson en 1977), Barbra Streisand réalise un performance très touchante en 2013 lorsqu’elle rend hommage au compositeur Marvin Hamlisch, décédé cette année-là. Elle interprète une belle version de The Way We Were, la chanson du film Nos plus belles années (pour lequel elle fut nominée en 1973).

2017 : Moonlight, meilleur film

Premier film dont le thème central était l’homosexualité à recevoir l’Oscar du meilleur film, Moonlight voit monter sur scène toute son équipe, le metteur en scène Barry Jenkins en tête. Mais ce ne sont pas leurs discours un peu plats et décevants que l’on retiendra de ce moment : c’est la grande confusion qui règne sur le plateau puisque Faye Dunaway et Warren Beatty, les remettants, ont annoncé par erreur que le gagnant était un autre film, La La Land. L’équipe doit céder la place et remettre ses trophées à la troupe de Moonlight… Ooops !

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