7 choses à savoir sur la testostérone

La testostérone est l’hormone la plus présente chez l’homme. Présentée un peu vite comme « l’hormone de la virilité », on décrypte le vrai du faux, sans débander.

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1.     La testostérone est vitale

Cette hormone androgène est principalement fabriquée au niveau des testicules, mais pas uniquement : une petite partie vient aussi des glandes surrénales, situées au-dessus de chaque rein. Rappelons que les femmes en ont également, tous comme les hommes ont aussi des œstrogènes, ces hormones dites féminines.

2.     Elle est multi-fonctions

Le docteur Vincent Renaud, médecin nutritionniste, est spécialiste en hormono-nutrition. Il confirme que la testo aide à développer ce qu’on appelle « la masse maigre » mais qu’elle joue également un rôle dans l’oxygénation des tissus, l’immunité, la densité des os, la qualité de la peau, et bien sûr la fonction érectile et la fabrication des spermatozoïdes, entre autres fonctions. « Elle est importante au niveau psychique et émotionnel. En termes de tempérament, c’est plutôt l’hormone de la combativité, dans le cadre de la compétition sportive ou professionnelle, et non celle de l’agressivité. »

3.     Elle décline avec l’âge

Chez l’être humain, le déclin hormonal débute à 25 ans. Pas de quoi s’affoler, car si la production d’hormones baisse de 1,5% par an, personne ne le vit de la même façon. Certains hommes ne perçoivent aucune différence entre l’énergie de leurs 38 ans et l’entrain de leur soixantaine. D’autres vivent ce qu’on appelle un déficit androgénique lié à l’âge (DALA) ou syndrome de déficit de testostérone (SDT). L’andropause désigne le même phénomène, il fait penser à ménopause. Or selon l’association française d’urologie ce « syndrome biochimique lié à l’âge est progressif et aléatoire, inconstant même s’il est fréquent : 10–20 % des hommes après 50 ans, et jusqu’à 50 % après 70 ans. » Pour en savoir plus

4.     Quand elle vient à manquer 

C’est facile à repérer, indique le docteur Renaud. « On souffre de repli sur soi, de fatigabilité musculaire à l’effort, d’une modification de la répartition des graisses, d’une diminution de la pilosité (hors cheveux), d’une baisse de libido et d’une absence d’érection matinale. » Des soucis de sommeil, de dépression, des bouffées de chaleur (eh oui) peuvent survenir. Ce déficit, qui débute entre 45 et 50 ans, est très lié aux habitudes de vie : « Les bons mangeurs-gros buveurs le constatent plus tôt. ». Dans son livre, co-écrit avec Véronique Liesse et intitulé Hormones, arrêtez de vous gâchez la vie (Editions Leduc.s), le docteur propose un test basé sur ce qu’on appelle l’échelle d’Adam.

5.     Consulter ou pas ?

Le sujet semble un peu caché en France, mais pour le docteur Renaud, « ça commence à évoluer, il y a des andrologues, des urologues spécialisés qui travaillent là-dessus. Il faut savoir que d’autres hormones peuvent se dérégler et qu’une fatigue peut apparaître même chez les sportifs. » En cas de doute et de facteurs qui peuvent aggraver la situation (obésité, maladies chroniques…), il est possible de demander un examen sanguin à son médecin s’il s’y connaît ou de consulter un spécialiste. Dans tous les cas, un examen sanguin détaillé s’impose.

6.     Du sport, oui mais pas trop !

Côté sport, oui à la gym, non au sur-entraînement qui a l’effet inverse : pas plus de 6 heures par semaine pour un sportif non professionnel. L’alimentation joue également un rôle clé. Le docteur Renaud recommande ainsi les poissons gras (hareng, sardine, maquereau, saumon…), les œufs oméga-3, et la viande bio. La viande non bio délivre des œstrogènes. « Mangez des produits sans antibiotiques, évitez les viandes où les animaux ont été nourris au soja non bio. » Il suggère d’arrêter le tabac et l’alcool et de freiner sur… la bière. On a bien lu… « Le houblon contient des phyto-œstrogènes » confirme le pro. La rumeur qui disait que la bière faisait pousser les seins, n’était pas totalement infondée. C’est démontré pour les gros buveurs, une petite mousse de temps en temps ne pose pas de problème. 

7.     On la booste avec prudence

Les « conseils » d’un coach amateur, même gaulé comme un gladiateur, on oublie. Ils ne sont pas nutritionnistes ou urologues. Outre les médicaments distribués sur prescription une fois le diagnostic établi, le docteur Renaud redit l’utilité de la vitamine D et du zinc. Se supplémenter, c’est une bonne idée, car on ne peut atteindre le taux nécessaire avec l’alimentation. Son livre, une vraie mine d’informations, mentionne des menus, ainsi qu’une douzaine d’extraits naturels censés booster cette fameuse testo. On peut opter pour le palmier nain, la racine d’ortie, le ginseng, la grenade…

Certaines formules de compléments sont, par exemple, en vente en pharmacie (Andronat des laboratoires Copmed, ou T-Nat des laboratoires Therascience). Mais le docteur Renaud rappelle les règles pour ne pas se faire de mal. « Pas d’automédication, on fait d’abord confirmer le diagnostic par un urologue, un andrologue ou un généraliste. Et on ne prend aucun complément sans l’avis d’un médecin ou d’un pharmacien. » Eh oui, la prudence, c’est très viril. Tous les boss savent ça, non ?

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