Les saunas gays de San Francisco pourront bientôt rouvrir après 35 ans d’interdiction

Au milieu des années 1980, San Francisco, à l’image d’autres grandes villes américaines, édictent un grand nombre d’interdictions vis-à-vis des saunas et sex clubs afin de répondre à l’épidémie du sida. Résultat, la plupart ont fermé. Mais 35 ans après, les choses sont sur le point de changer. Grâce au travail du politicien gay Rafael Mandelman, ces interdictions sont enfin levées et vont permettre la réouverture.

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Les saunas ont toujours fait partie de la culture gay. Alors imaginez un peu la place qu’ils avaient dans une ville comme San Francisco. Au début des années 1980, on en trouvait plus d’une vingtaine ! Mais l’épidémie du sida et de nombreuses interdictions ont changé la donne.

En effet, au milieu des années 1980, les saunas gays américains (comme les sex clubs) sont montrés du doigt et désignés comme coupables de propager le virus du sida dans la communauté. La ville de San Francisco va jusqu’à déposer plainte pour « nuisance à la santé publique ». Elle impose alors des restrictions qui ont perduré les décennies suivantes : interdiction d’avoir des cabines privées avec portes qui se ferment, interdiction d’avoir des relations sexuelles à l’intérieur des établissements… Autrement dit, ces lieux de convivialité perdaient leur raison d’être et les saunas ont progressivement quasiment tous fermés.

35 ans après, un arc-en-ciel apparaît enfin dans la ville du Golden Gate. Le ministère de la santé de San Francisco vient, en effet, de lever ces interdictions. Les saunas vont enfin pouvoir rouvrir (une fois l’épidémie du Covid maîtrisée) et retrouver leurs cabines privées.

Symboliquement très fort

Rafael Mandelman, élu local du District 8 (le fameux quartier LGBTQ de Castro), s’est beaucoup battu pour mettre en place ce changement. Dans un plaidoyer, il a notamment insisté sur le fait que la gestion de l’épidémie du sida aujourd’hui n’avait plus rien à voir avec ce que l’on a vécu dans les années 1980. San Francisco est même devenue un modèle dans la lutte contre le sida avec une volonté politique très forte de mettre fin à l’épidémie.

Les efforts de Rafael Mandelman ont donc payé et suite à cette nouvelle, il a réagi :  « D’un point de vue symbolique, c’est fort que ça se passe en ce moment. Pour que cela le soit aussi sur le terrain, cela dépendra de la capacité des entrepreneurs à investir et à se lancer dans des projets. »

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Accompagner la réouverture

La réouverture des saunas s’accompagnera néanmoins d’un certain nombre de règles. Les établissements devront s’engager à faire de la prévention et à promouvoir le safe-sex avec notamment la mise à disposition de préservatifs et de gel. Le travail du sexe et l’alcool seront interdits et les clients devront s’engager à ne pas avoir de pratiques à risque. Enfin, les saunas devront afficher un message traduit en plusieurs langues stipulant que les activités de l’établissement peuvent faire courir un risque de transmission des IST et du VIH.

À l’heure actuelle, il n’y a qu’un seul sauna gay qui a survécu aux anciennes règles, Le Steam d’Easy Bay, actuellement fermé à cause du Covid. La ville comporte aussi un seul sex-club gay sans cabines privées, le Eros, dans le quartier de Castro.

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