Toulon se réveille et accueille son premier festival queer !

La vie LGBT de Toulon se réveille  ! Le festival In&Out de Nice et Cannes s’associe au Liberté pour un premier festival queer, qui se tient à Toulon jusqu’au 27 septembre, avec notamment une marche des fiertés samedi 26. Nous en avons discuté avec Benoît Arnulf, de In&Out.

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In&Out est désormais bien établi à Nice et Cannes. Comment s’est créée cette édition toulonnaise ?

Il s’agit d’une belle rencontre, entre Les Ouvreurs et Le Liberté, scène nationale de Toulon. Nous voulions poursuivre notre travail entamé avec la 5e éditions des Courts-métrrages en Liberté, projet pédagogique contre les LGBTphobies marrainé par Christiane Taubira. L’idée d’exporter le concept de nos autres festivals In&Out s’est imposée mais en l’adaptant pour offrir une version hybride, encore plus queer finalement, associant cinéma et spectacle vivant. La Covid-19 a chamboulé notre calendrier mais le projet était trop excitant pour que nous nous résignons à l’annuler. De mai, nous sommes passés à septembre, et nous avons bien fait de tenir. Le public est au rendez-vous malgré le contexte difficile.  

Cette initiative commune a-t-elle vocation à s’inscrire dans la durée?

Oui nous l’espérons. En tout cas c’est notre souhait. Le territoire toulonnais mérite de pouvoir compter sur des rendez-vous ambitieux et régulier qui aborde les questions de sexualités et de discriminations liées aux sexualités. Pour rendre visible ces sujets, pour susciter les réflexions collectives, pour faire reculer les préjugés. Par ailleurs, à y regarder de plus prés, il existe peu en France d’autres exemples de festivals qui s’aventurent sur le terrain de l’hybridation entre cinéma et spectacle vivant autour de ces thématiques. Jerk-off est le seule qui me vient en tête. Nous avons envie de poursuivre ce travail passionnant et inédit.

De plus en plus de festivals deviennent des festivals “queers” et non plus LGBT. S’agit-il juste d’une manière différente de nommer le public visé ou s’agit-il d’un changement plus profond? 

Les deux en fait. Mais c’est vrai que le terme Queer est plutôt à la «  mode  »   en ce moment. Pour nous c’est primordial de préciser nos intentions en matière de programmation. Choisir le mot Queer c’est une manière d’ouvrir le champs des possibles en posant la remise en cause de la cis-hétéro-normativité comme un postulat de départ. La création artistique est un bon vecteur pour cela. Certaines de nos propositions trouvent une place qu’elles n’auraient pas pu avoir auparavant, notamment en matière de féminisme. Pour le public, c’est aussi une occasion supplémentaire de se questionner – le mot restant intriguant, tout en étant plus inclusif encore puisqu’il dépasse les notions d’orientations et d’identités sexuelles. 

Qu’est ce qui vous a décidé à maintenir un festival en dépit de la situation sanitaire?

L’envie commune de se retrouver, en toute sécurité grâce aux recommandations bien respectées, après cette période de confinement et cet été si particulier. Les artistes invités, les partenaires, le public ont conjointement exprimé cette envie en répondant présent. Nous avons besoin de ces espaces communs de partage d’émotions, d’idées, de points de vue. Les festivals sont des espaces idéaux pour cela. Sans cela la vie s’annonce tellement triste que je n’ose y penser. Mais nous avons conscience d’avoir été assez chanceux en passant à travers les gouttes, les restrictions augmentant de jour en jour depuis quelques semaines. Nous espérons que la première Marche des Fiertés de Toulon prévue ce samedi 26 septembre ne sera pas finalement annulée. C’est la seule de la région a avoir été maintenue et elle participe pleinement à notre festival. 

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